💫• Chapitre 37 : Ambiance électrique

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Arazäl

La scène est surréaliste. Ilhenn enlace Krom, le serrant entre ses bras fins et pâles. Même dos à moi, je sens que la nécromancienne souffre le martyr. Son corps tremble tellement que je ressens les vibrations du pouvoir qui m'entourent jusqu'au fond de mes propres entrailles.

C'est un chaos fascinant.

La noirceur environnante me laisse sans voix. Elle flotte dans l'air, opaque et menaçante, rongeant le sol et enveloppant les arbres. C'est comme si de l'encre avait été renversée sur un magnifique tapis blanc. J'ai envie de tendre la main pour la toucher, mais je sais que cette tentation serait mortelle.

Mais après tout, nous devons tous mourir un jour, n'est-ce pas ?

Alors que je m'apprête à faire un pas vers elle, le visage de mon amie se tourne brusquement dans ma direction. Ses yeux noirs attirent immédiatement mon attention. Des larmes de la même couleur coulent abondamment sur ses joues blanches. Elle ouvre la bouche pour me parler, mais seule une sombre fumée s'en échappe.

Elle est belle dans cet état.

"Arazäl, si jamais je flanche, je veux que tu me ramènes d'entre les morts. Je te fais confiance."

Les paroles qu'elle a prononcées avant de s'approcher du Second me reviennent soudainement en mémoire. Je réalise qu'elle a atteint ses limites et qu'elle ne peut plus supporter davantage.

Je dois lui venir en aide.

Sans réfléchir, je m'approche du piège mortel où se trouve mon amie et la récupère des bras de l'ennemi. Celui-ci semble aveuglé, ses yeux reflétant ceux de la nécromancienne. Il reste immobile et silencieux, complètement tétanisé.

Rends moi ma copine, toi.

Tue-le.

Non. Si Ilhenn l'a sauvé, je ne peux pas le tuer.

Tu es faible.

Je dois la sauver, c'est ma priorité. Elle me fait confiance.

Personne ne t'aime.

C'est mon amie.

Tu n'as pas d'amis.

- C'est mon amie ! Je m'écrie, plus pour me convaincre moi-même qu'autre chose. Je ne peux pas la trahir. Aller Raz, ce n'est pas le moment de craquer.

Je secoue vigoureusement ma tête de gauche à droite pour tenter d'éloigner les pensées qui me rongent. Tenant Ilhenn dans mes bras, je me redresse et laisse Krom à son sort.

Le corps de mon amie est pris de spasmes violents, sa respiration devenant laborieuse. Les bruits qu'elle émet en essayant de respirer sont horribles, comme si ses poumons étaient engorgés et sa gorge enflammée.

- Ça va aller, tiens bon, murmuré-je en accélérant le pas, nous dirigeant vers le château.

Je ne prête aucune attention aux cadavres jonchant le sol, ni au sang qui macule mes vêtements. Les Monstres rôdant autour de nous et les soldats blessés agonisants ne trouvent pas leur place dans mes pensées.

NoMercy : Entre Ombres Et Lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant