Chapitre 17.

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— Il ne faut pas qu'on s'arrête ! rugit Tarik en boitant à travers les bois.

Il savait qu'il était dur, le petit groupe de rescapés marchait depuis presque douze heures, maintenant, ils avaient largement dépassé les frontières du territoire de Lord Arthus, et soigneusement évité celle des meutes voisine, mais ils étaient probablement encore poursuivis. Marché en territoire neutre faisait d'eux des proies, en dehors des réglementations, le lord humain pouvait les rattraper à sa guise. Ils n'avaient strictement aucun poids politique et donc aucune protection.

Tarik soufflait comme un buffle en s'appuyant contre un arbre. Nahila était un poids mort sur ses épaules et sa logique lui disait de l'abandonner dans un coin où elle se ferait dévorer par les prédateurs ou vivrait. Son sort ne le concernerait plus. Mais il ne pouvait pas se résoudre à laisser la jeune biche toute seule. Merde, il était vraiment débile.

— J'espère qu'on ne s'est pas trompé de chemin, dit-il à Kana qui marchait à ses côtés.

La vipère ne boitait pas, mais son bras droit pendait lamentablement sur le côté depuis plusieurs heures, dégoulinant de sang, et sa peau pâlissait à vue d'œil.

— Mon informateur a dit qu'il y aurait un campement à cinquante kilomètres à l'Est du château de Lord Arthus, pas très loin de Jaykam, mais suffisamment isolé pour que personne ne l'ait remarqué, marmonna difficilement la jeune femme en s'humidifiant les lèvres.

Elle avait soif, ils avaient tous soif.

— Pourvu qu'on soit dans la bonne direction, marmonna-t-il en recalant le corps inerte de la jeune biche sur son épaule.

Elle avait pris un sacré coup sur la tête pour être encore inconsciente, et intérieurement, Tarik était terrifié pour elle. Pourvu que ce ne soit rien de trop définitif.

— Pourquoi tu l'emmènes, elle nous a trahis, demanda Kana en fusillant le corps du regard.

La panthère du lutter contre son instinct pour s'empêcher de gronder un avertissement. Douze heures sans ses drogues, son animal remontait à la surface, prêt à en découdre avec n'importe qui.

— Elle aura un procès. Nous ne sommes pas des sauvages.

— Pour l'amour de la déesse, bien sûr que si, on est des changelins ! râla-t-elle. Et aucun procès ne sera équitable.

— Les autres savent ? demanda-t-il au bout d'un moment.

Comme personne n'avait eu l'air perturber du changement de plan, il supposait que non. Leur allié ne les avait pas soutenus lors de leur fuite, comme c'était prévu à la base. Juste une bombe qui avait explosé sur le seul mur de l'arène qui visiblement donnait directement sur l'extérieur, tuant presque tous les humains qui étaient assis sur les gradins de ce côté-là. Et une clé tombée comme par hasard près de la cage où étaient rassemblés les changelins. Leur perte avait été bien plus nombreuse que s'il avait reçu un soutien militaire extérieur.

Le mâle n'arrivait pas à s'expliquer comment ils avaient réussi à s'enfuir. Dans le capharnaüm créé par l'explosion, tout c'était passé si vite ! les soldats tous trop occupé à s'enfuir la queue entre les jambes où à protéger les nobles ne les avaient presque pas arrêtés. Bien sûr, quelques-uns avaient essayé, mais les changelins avaient réussi à retourner leurs forces armées contre eux. C'est taser était fichtrement efficace ! et quel pied de s'en servir sur leur tortionnaire !

Puis ils avaient traversé le territoire en trottinant, les humains n'étaient pas très territoriaux aussi il n'y avait aucune patrouille, ce qui d'après lui était stupide, mais il ne s'en était pas plaint.

Proie&Prédateur - La Biche et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant