Chapitre 10.

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— Nahila, s'inquiéta Tarik en tendant la main pour lui effleurer la joue.

Elle releva ses immenses yeux bruns vers lui, voilée de désir, ses douces lèvres pulpeuses entrouvertes dans un souffle artificiel. Elle pressa sa joue contre sa main avec une petite plainte.

— Tarik... chuchota-t-elle d'une voix plus rauque qu'à l'accoutumée.

— Qu'est-ce qui lui arrive, voulue savoir Kana.

Tarik aussi aurait aimé comprendre. Elle fit un pas vers lui, mais ses jambes la lâchèrent et il la rattrapa de justesse. Mauvaise idée ! elle se blottit contre lui, pressant ses doux seins contre son torse, s'agrippant à son t-shirt comme une bouée de sauvetage, mais surtout, exultant de tous les pores de sa peau une entêtante odeur de sexe.

Son cerveau mit plus de temps à réagir que son sexe, qui se dressa au garde-à-vous prêt à satisfaire les moindres désirs de cette magnifique femelle.

Merde.

— Tarik ! insista Kana.

— Je... hum...

Depuis combien de temps n'avait-il pas eu le plaisir de caresser le corps voluptueux d'une femme ? Il déglutit péniblement. Longtemps, vraiment longtemps.

— Oh ! merde ! siffla Julyam de l'autre côté du mur. Elle est grave excitée, on dirait.

Kana laissa échapper un juron pendant que Tarik se débattait pour essayer d'éloigner la petite biche qui n'avait probablement pas vraiment conscience de ce qu'elle faisait. Peine perdue, elle sanglotait accrochée à lui comme une sangsue, ondulant sensuellement son bassin contre sa cuisse qu'il avait malencontreusement glissée entre les siennes.

— Tarik, ne l'a touche pas ! s'écria Kana en s'approchant des barreaux.

— Là c'est plutôt elle qui essaye de me violer, et pas l'inverse ! se défendit la panthère.

Déesse ! Il avait l'impression qu'elle était entièrement nue ! C'était tout comme avec cette robe qui lui laissait voir ses cuisses galbées. Mmh, il se demandait ce que ça ferait de se glisser entre elles.

Oulà, pente glissante.

— Elle est droguée, Tarik.

— Sans blague ! gronda-t-il d'une voix beaucoup trop grave.

Exactement le genre de voix qui aurait fait avoir une crise cardiaque à sa petite biche, si elle avait été normale.

— Allez vipère, crache-moi tout ce que tu sais !

Certes, il aurait pu être plus délicat, il savait qu'il demandait quelque chose d'horrible à son amie, mais Kana était forte et il ne fallait pas être devin pour comprendre qu'elle avait été en contact avec la substance.

Il vit Kana hésiter et il réitéra son souhait de mort silencieusement.

— Il faut que tu l'empêches de se faire du mal, marmonna-t-elle finalement avec des ombres dans les yeux.

Tarik reporta son attention sur sa petite biche, en effet, elle pleurait à gros sanglot en suppliant à voix basse, se tordant contre lui, ses petites mains fouillant son corps, passant sous son t-shirt, tentant de glisser sous sa ceinture.

Oulà !

Il les saisit brusquement.

— J'ai mal ! Tarik, pitié, j'ai mal !

Son visage peint de désir quelques secondes plus tôt était désormais tordu par le désespoir.

— Elle va devenir folle de désir, elle va vouloir s'ouvrir le ventre tellement ça lui fera mal...

— Kana... s'inquiéta-t-il en forçant Nahila à se mettre dos à lui pour la maîtriser plus facilement.

Mauvaise idée, ses fesses rebondit juste contre son sexe gorgé de sang étaient encore plus tentantes.

Merde !

— Pas moi, rassura la vipère, elle détourna le regard, comme pour se cacher.

— Je t'en prie, Tarik, trouve un moyen pour la rendre inconsciente.

— Tu penses que ça marchera ?

— La folie n'atteint pas les inconscients.

Posant une main sur la gorge de la jeune femme, Tarik commença à serrer, cherchant à compresser sa veine. Heureusement pour lui, la pauvre créature était trop occupée à soupirer et pleurer de désir pour avoir réellement peur de ce qui lui arrivait. Il resta presser jusqu'à sentir son corps se détendre complètement.

Le silence revint dans la cellule, seulement coupé par les soupirs de Nahila et son propre souffle haché.

— Woah, où est-ce que tu as appris ça ? s'étonna Julyam.

Tarik observa Nahila, même dans son sommeil elle semblait perturbée. Pourvu que Kana ait eu raison.

— Dans un livre de SVT.

Ce n'était même pas un mensonge.

— Je crois que je vais reprendre mes études, commenta le loup. Tu crois qu'il accepterait de me donner des cours à distance ?

En temps normal, Tarik aurait probablement plaisanté, mais là il ne se sentait vraiment pas d'humeur. Pas quand il bandait comme un taureau avec une femme à moitié nue et inconsciente dans ses bras. Voilà qui promettait de le garder éveillé toute la nuit.

S'empressant de poser Nahila sur la dalle surélevée, comme si son contact le brûlait, il tourna les talons et s'éloigna le plus possible. C'est-à-dire de deux mètres.

Il se colla contre les barreaux de sa cellule, croisant le regard reconnaissant de Kana. Seigneur, il n'osait imaginer ce que cette drogue avait fait faire à Kana pour qu'elle le supplie presque de ne pas toucher à sa biche. Pas qu'il l'aurait fait de toute manière. Pas qu'il n'en avait pas eu envie...

Il donna un violent coup de poing dans le mur en brique de la cellule, hurla de douleur, apprécia l'élancement des os brisés dans son bras qui fit redescendre la pression. Certes, il y avait probablement plus efficace pour le calmer, genre, résoudre des équations à six inconnus, mais avec Nahila qui continuait de produire cette odeur alléchante...

Bordel de merde !

Il commit l'erreur de la regarder. Elle était tournée vers lui, rouler en boule, elle n'avait vraiment pas l'air bien.

— J'espère que tu as eu raison, Kana.

Celle-ci se mordilla la lèvre inférieure.

— J'espère aussi.

Proie&Prédateur - La Biche et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant