Chapitre 4.

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Des corps, nus, partout ! et de l'eau. Une douche commune.

Nahila crus qu'elle allait mourir de gêne à peine eut-elle fait un pas en avant. Il y avait essentiellement des hommes, qui se savonnait, parfois de manière indécente. Pour elle qui avait été élevée dans le pur respect de la pudeur, le choque la laissa figée sur place. Et soudain, elle réalisa, en voyant Kana, nue, se savonner, qu'elle allait devoir elle aussi se dévêtir.

Non ! il en était hors de question ! comment pouvait-elle se mettre nue alors que depuis qu'elle avait l'âge de se vêtir seule plus personne ne l'avait vue sans vêtement !

Elle en était là dans ses réflexions lorsqu'un grand corps la bouscula et elle se retrouva soudain sous un jet d'eau glacée.

— Déshabille-toi, femme, ou ces gardes le ferons pour toi, et je te jure que tu ne préférerais pas, gronda la voix caverneuse de Tarik.

Nahila sentit le rouge lui monter aux joues de se tenir si proche d'un homme dévêtu, mais il était difficile de détourner le regard lorsque la pièce en était remplie.

— Mais je... balbutia-t-elle en relevant ses grands yeux bruns vers lui.

Là au moins elle ne risquait pas de voir des choses indécentes par accident.

— Maintenant, je ne suis pas là pour te protéger, fait le ou crève.

Déglutissant avec difficulté, la jeune femme défit sa robe. Ce fut l'expérience la plus humiliante de sa vie. Si le félin eux le bon sens de se détourner, ce ne fut pas le cas d'un certain nombre d'hommes présent, garde compris, qui la reluquèrent sans discrétion. Elle aurait voulu disparaître six pieds sous terre, tant elle se sentait mal.

Heureusement, son humiliation ne dura pas, et très vite les prisonniers furent guidés vers une autre pièce où on leur jeta des vêtements propres à la tête.

Nahila s'empressa d'enfiler le t-shirt quatre fois trop grand qu'on lui lança avant de mettre le pantalon de survêtement qui allait avec. Elle dut remonter les jambes et faire un gros nœud au niveau des hanches pour qu'il lui aille à peu près, mais ces vêtements serait probablement plus chaud que la pauvre robe brune qu'elle ne reverrait jamais.

Elle se sentait mieux, habillée, comme de retour dans une sécurité illusoire qui lui avait été arrachée durant la douche. Pourtant, la pièce était petite et les corps ne cessaient de se frôler. La jeune biche n'était pas assez stupide pour penser que les mains qui couraient sur son corps étaient des accidents. Elle avait des hauts le cœur, elle aurait voulu hurler se débattre, mais tout son corps était figé. Elle était impuissante. Nahila aurait voulu pleurer.

Les gardes aboyèrent de nouveau ordre et ils sortirent de la pièce pour entrer dans une autre où on les fit se mettre en ligne. Soudain, une vive lumière l'aveugla de plein fouet. Mais quel était cette sorcellerie ? Aucune bougie ne brillait autant, et ils étaient toujours sous terre. Elle se protégea le visage des mains, ses yeux abîmés par le noir ayant du mal à s'habituer.

Lorsque sa vision s'adapta, Nahila réalisa qu'elle se trouvait entre Kana et l'homme accompagné du loup. En pleine lumière il était encore plus laid et amaigrit. Depuis combien de temps était-il là ?

Personne ne la regardait, tous fixaient le miroir qui leur faisait face. Nahila le voyait maintenant, le reflet de cette inconnue qui la dévisageait dans la glace.

Ses yeux, un peu trop grand, cette peau un peu trop pâle, ses vêtements qui retombaient sur son corps comme des loques, cette chevelure emmêlée. Elle ne ressemblait en rien à la jeune femme qu'elle avait vue quelques semaines plus tôt dans le reflet de l'eau claire d'un lac.

Incapable de se regarder plus longtemps, elle laissa ses yeux courir sur les reflets des autres prisonniers. Elle vit Tarik qui se tenait à coté de Kana. Il n'y avait aucune autre femme dans la pièce et elle eut l'étrange impression d'être flanquée de deux gardes du corps, même si elle ne voyait pas ce que l'homme au loup pourrait bien faire pour la protéger.

— Qu'est-ce qu'on fait là, osa-t-elle demander tout bas à Kana.

Celle-ci ne la regarda même pas, et pendant un instant, elle crut qu'elle n'allait pas lui répondre. Puis, si doucement qu'elle entendit à peine, alors même que les lèvres de la vipère ne bougèrent pas, elle dit :

— Ils nous choisissent pour les jeux.

Nahila aurait voulu plus d'explication, mais les épaules raidies de la jeune femme la dissuadèrent d'insister.

Ils... elle fixa de nouveau son regard sur le miroir. Y avait-il quelqu'un de l'autre côté ? comment pouvait-il les voir ?

Soudain, elle eut l'impression que son éducation loin de tout ce qui concernait les humains était cruellement incomplète. Il y avait probablement beaucoup de choses qui lui échappait. Elle eut bien vite l'intime conviction que pour survivre dans cette prison elle allait devoir apprendre le plus possible. Le plus vite possible. Pour commencer, apprendre qui était les « ils » dont parlait Kana. Puis comment fonctionnait une journée normal, pourquoi ils étaient choisi et que ce passait-il s'ils étaient choisi.

Puis une nouvelle injonction des gardes et tous les prisonniers sortir de la salle. On les sépara en deux groupes distincts. Les faibles et les malades d'un côté, ceux qui étaient forts, comme Tarik ou Kana, de l'autre. Elle fut mise avec les faibles.

Tarik la dévisagea depuis son côté de la pièce, de ces yeux verts qui semblait la transpercer, avec une méfiance et une haine nouvelle. Elle baissa immédiatement le regard et se fit toute petite. Avait-elle fait quelque chose de mal ?

Puis on les sépara et on la ramena dans sa cellule. Seule.

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Hello!

Voici donc le chapitre qui entre en concordance avec le chapitre de Fusion Charnelle d'hier X) j'avoue que pour le coup j'ai mal géré mon truc ^^' j'espère que ça ne vous aura pas trop perturbés et que ce chapitre-là vous auras plus, en commence doucement à entrée dans le vif du sujet, c'est exaltant!

N'hésitez pas comme d'habitude à me laisser tout plein de commentaire, de petites étoiles et même de partager pour rendre l'algorithme Wattpad heureux (ceux qui me suivent sur Instagram comprendront)

Kiss

Proie&Prédateur - La Biche et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant