Épilogue.

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Ça arriva l'été suivant.

Nahila soupirait, comblée et entièrement nue dans la prairie où Tarik l'avait convaincue de venir faire un tour. Son compagnon, malin comme un félin avait prévu son coup et avait sut être très persuasif pour qu'elle se laisse déshabiller et dévergonder dans les hauts brins d'herbe pour fêter leur premier anniversaire d'union.

Ils vivaient au campement, qui était encore rudimentaire, mais la Meute d'Athos, en l'honneur du dieu soleil, vengeur et surtout, qui ressuscitait toujours, agrandissait et définissait petit à petit les limites de leur territoire. Tarik était passé devant le conseil Changelin pour revendiquer cette partie neutre et prouver qu'il avait l'étoffe d'un leader. Personne ne lui avait refusé le droit, pas tant parce que ce territoire n'intéressait personne que parce que personne ne voulait être forcé d'accueillir ces changelins blessés dans leur rang, et c'était l'ultimatum posé par la panthère. Soit ils avaient un territoire, soit ils se répartissaient dans les meutes des autres. Ils n'en avaient eu aucune intention, mais la menace de changelins violent et incontrôlable usant de leur droit légitime d'être protégé avait conclu l'affaire.

Ils avaient donc construit une grande maison en bois, rudimentaire, où ils dormaient tous, le temps de terminer ce qui serait un terrier. Nikola, l'ours, avait trouvé une caverne et presque tout le monde creusait chaque jour prudemment les parois pour l'agrandir. Ce serait long, mais ils avaient tout leur temps.

Nahila en était là dans ses pensées, laissant le soleil dorer sa peau nue, lorsque ça arriva.

Soudain, sans prévenir, une présence percuta violemment son esprit et une douleur atroce déchira son corps tout entier. Paniquée, elle tenta de bouger, de se lever, de crier, mais son corps n'obéissait plus et elle tomba lourdement sur le côté.

— Nahila ! s'écria Tarik. Garde ton calme, mon amour.

Il posa une main sur sa tête, l'autre contre son flan et la força à rester immobile.

— Chut... tout va bien.

Elle voulut lui demander ce qui se passait, mais seul un cri déformait s'échappait de sa bouche. Et elle comprit.

— Accueille-la, ordonna doucement Tarik.

Sa biche était revenue. Nahila aurait pu fondre en sanglot. Elle avait fini par se résoudre à rester humaine jusqu'à la fin de ses jours. Elle ignorait ce qui avait déclenché la transformation, mais elle la sentait maintenant, affolée elle tentait de reprendre le contrôle de son corps, alors Nahila la laissa faire.

Tarik la lâcha et elle se releva reprenant pleinement conscience de cette forme qui était son autre moitié. Elle fit quelques pas, puis quelques bonds, et sans pouvoir s'en empêcher détala jusqu'à la forêt avant de revenir vers son compagnon. Nahila avait craint un instant que ses instincts de biche ne se mettent en travers de sa relation, mais elle comprit en voyant Tarik se frotter distraitement la poitrine que ça n'arriverait pas.

Il lui frotta doucement l'encolure lorsqu'elle revint vers lui, et elle sut qu'elle était exactement là où il fallait. Elle n'avait pas peur, parce qu'il était à elle. Et qu'elle était à lui.

Tarik se métamorphosa à son tour, et ensemble, ils parcoururent la forêt, proie et prédateur côte à côte.

Proie&Prédateur - La Biche et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant