Chapitre 7.

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— Ha, la voilà qui reviens doucement à elle... chuchota une voix grave. Vite, va lui chercher de l'eau.

Nahila senti son corps fourmilier alors qu'elle reprenait peu à peu possession de ses moyens. Elle avait l'impression que son corps entier cessait de flotter pour doucement redescendre sur un matelas dur et inconfortable. Elle entrouvrit les yeux mais une puissante lumière l'aveugla, alors elle les referma immédiatement.

— Doucement, tu as fait un sacré somme. Les drogues que je t'ai injectées pour que tu te tiennes tranquille fond encore effet.

Nahila ouvrit la bouche, essaya de parler, de demander ce qui se passait, mais aucun son n'en sortie, sa bouche était pâteuse comme le jour où elle avait pris une cuite après avoir bu dans le dos de son père.

— Bois, ça va te faire du bien, conseilla l'homme en lui tendant un verre d'eau.

Il l'aida à se redresser doucement et Nahila en profita pour le détailler, lui et la pièce. Il avait des cheveux blond cuivré et une barbe parfaitement taillée, une blouse blanche avec un nom imprononçable le désignait comme médecin, ou au moins scientifique.

— Qu'est-ce que vous m'avez fait ? réussit-elle difficilement à marmonner après avoir bu une petite gorgée d'eau.

— Rien que des examens de routine, ne t'inquiète pas, tu es en parfaite santé.

Dans son ton, Nahila entendait une certaine jubilation, comme si le fait qu'elle soit en bonne santé était une bonne chose pour lui.

— Où est-ce que je suis ? qu'est-ce que vous me voulez ? s'inquiéta-t-elle.

— Du calme, ma grande, tu es en sécurité ici, et je ne veux que ton bien... tu dois être affamée, j'ai laissé des vêtements pour toi, et un repas t'attends dans la pièce d'as coté... exposa calmement le médecin, avec un air qui donnait confiance.

Pourtant, la jeune femme se sentait mal à l'aise. Elle réalisa qu'elle portait une blouse et était entièrement nue en dessous. Un malaise la pris. Qu'avait-il fait d'elle quand elle était inconsciente ? Elle déglutit difficilement, pourtant, elle ne sentait pas de douleur particulière dans son corps, alors elle osa espérer que personne ne l'avait touché.

Le médecin quitta la pièce avec un dernier sourire confiant. Prudemment, Nahila se leva, s'assurant d'avoir un bon appui avant de marcher jusqu'aux vêtements qu'elle s'empressa d'enfiler. Un sous-vêtement et une robe de velours à manche longue. Rapidement, elle fouilla la salle, mais mise à part le lit et la chaise du médecin, il n'y avait aucun appareil d'auscultation, aucune fenêtre non plus ne venait percer les murs blancs et aseptisés. Rien ne lui disait qu'elle avait quitté les sous-terrains du Zoo.

Puis sur la pointe des pieds, elle s'approcha de la porte et colla son oreille dessus pour voir s'il y avait quelqu'un de l'autre côté.

— Parfaite, elle est absolument parfaite, nos recherches vont faire un bond en avant, disait un homme, à quelqu'un probablement.

La personne dû lui répondre, car il garda le silence, mais quoi qu'elle dise, Nahila ne l'entendit pas, comme si elle avait chuchoté si bas qu'il aurait fallu être à coté pour saisir ses paroles.

— Oui ! s'exclama l'homme comme s'il était choqué. Je ferais bien attention à ce que rien ne vienne souiller mon travail ! je commencerais dès demain, tu peux aller le dire à notre humble maître, dans deux saisons, au plus tard, nous pourrons vérifier la viabilité de la première phrase de notre plan.

Une voix d'homme retentis alors, grave mais pas très forte, pas assez en tout cas pour que Nahila comprenne ses paroles et soudain la porte sur laquelle elle était appuyée s'ouvrit, la faisant chuter au sol.

Le docteur se pencha sur elle, l'air contrarier.

— Qu'est-ce que tu as entendu ? c'est impoli d'écouter aux portes !

Nahila releva la tête en même temps qu'il la redressait et elle put voir ainsi les deux interlocuteurs du scientifique. Une adolescente rousse, la tête penchée en avant, qui la dévisageait par-dessous ses cils, et un jeune adulte au yeux violet dérangeant qui lui donnait l'impression de lire dans son âme.

— Débrouille toi, mais il ne faut pas que ce qu'elle ait entendue entrave le plan, marmonna l'homme avait l'air contrarié.

Il pinça les lèvres puis saisit sa jeune compagne par le bras pour la guider dehors. Celle-ci chuchota quelque chose si bas que Nahila n'en saisit qu'une partie.

—... comme elle est jeune...

L'étrange duo sorti.

— Ha ! sacrée petite fouine ! siffla le scientifique en l'entraînant par le bras vers une table en bois abîmé ou était posé un repas. Allez, mange vite, l'entraînement est bientôt terminé, je vais te ramener dans ta cellule.

— De quoi parliez-vous à l'instant ? demanda-t-elle sans vraiment y croire.

— De rien que tu n'ait besoin de savoir, mange.

Nahila aurait voulu être forte et boudée la nourriture, mais son ventre se rappela à elle, elle était tellement affamée qu'elle avait l'impression que son estomac se dévorait tout seul ! et puis, le repas était composé uniquement de plat végétarien, comme s'il avait été soigneusement choisi pour elle. Elle mangea, gardant du coin de l'œil le scientifique qui s'agitait près d'une armoire remplie de flacon au liquide transparent. Il marmonnait des choses incompréhensibles et inquiétantes. Il avait l'air beaucoup moins propre sur lui, beaucoup moins lucide aussi.

Elle ne put s'empêcher de ressasser les paroles des deux étranges personnes venues prendre des nouvelles du scientifique. Ils avaient parlé de recherche, de travail et de souillure. Rien qui ne la rassurait, même si elle était incapable de saisir son rôle là-dedans.

Soudain, le scientifique poussa une exclamation de victoire en sortant un flacon parmi tant d'autres.

— Allez, ma grande, fini vite ton repas, qu'on te ramène dans ta cellule, insista-t-il en prenant une seringue stérilisée sur un plateau.

Proie&Prédateur - La Biche et la PanthèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant