Alors que Valerian installait ses affaires, je profitais de ce moment pour le mettre au parfum des dernières nouvelles. Ainsi, je lui ai parlé d'Ambrose et de mon père, de mon accord avec Cybele, de mon pacte avec Roxan, de la chute de deux antennes de transmission et du lien qui unifiait ses évènements les uns avec les autres. Son visage passa alors par diverses expressions allant de la surprise, à la désapprobation puis finalement à la résolution. Une part de lui semblait non pas être en accord, mais comprendre mon objectif et rien que pour ça, je lui en étais reconnaissante. Reconnaissante qu'il n'agisse pas comme Ambrose, hermétique à mes idées ou complètement en position de rejet. Valerian, égal a lui-même était en position d'écoute et de compréhension, me posant des questions afin d'éclairer les zones d'ombres tout en partageant quelques fois son avis qu'il cachait derrière de grands «Est-ce vraiment une bonne idée ?»
Une bonne idée ? Certainement pas. Je n'ai jamais eu de bonnes idées et je ne compte pas commencer maintenant, mais au moins, j'ai le mérite d'essayer quelque chose.
- Et le Duc ? As-tu eu des ses nouvelles ?
- Non.
Mais je l'ai vu et rien que ça me suffit. Je sais qu'il n'est pas retenu dans une pièce sombre, attaché ou ligoté contre son gré et servant de jouer sexuel à ma sœur. Je l'ai vu à ses côtés, semblant en pleine forme et cela m'a parut d'autant plus étrange bien qu'Ambrose eu l'air de me faire croire le contraire.
- Je présume que nous allons devoir procéder en temps et en heure. Dans deux jours le couple royal sera là. C'est peu deux jours.
- Certes, mais c'est à la fois largement suffisant pour semer le trouble.
Nous avons passé les quarante heures suivantes à nous préparer, à nous coordonner, à échanger et enfin à tout mettre en place. Plusieurs fois un petit groupe de cinq hommes venant de la part de Roxan sont venus au château déposer du matériel que Nora et Kaïen prenaient grands soins de dissimuler dans la cave ou des placards. Valerian, à peine revenu, était déjà aux prises avec l'aspect informatique car même si les drones du Service de l'Information venaient «subitement» de rendre l'âme, il avait tout de même réussit à garder sous la main celui que nous avions précédemment piraté pour permettre la diffusion de mon discours. Quant à moi, il ne me restait plus qu'à être prête, chose qui était très loin d'être le cas. J'avais peur et j'étais pleine de doutes : Allais-je y arriver ? Est-ce que tout allait se passait comme je le souhaitait ? N'avais-je négliger aucun détail ? Le Roi allait-il entendre ce que j'avais à lui dire ? Je n'en avais pas la moindre idée. Tout est fait et calibré pour que cela fonctionne, mais le moindre élément de surprise était susceptible de tout faire basculer également. Chose que je ne pouvais permettre. Il fallait que ça marche. Il fallait que les gens «voient» ce qu'il se passe ici. Il fallait qu'ils comprennent que cela faisait bien trop longtemps maintenant qu'on leur mentait, qu'on manipulait l'information et qu'on leur cachait une multitude de choses.
J'avais peur. Peur de me voir échouer alors que la réussite était à portée de mains. Mais quelque part, je ne pouvais pas non plus laisser cette dernière me paralyser. Enchaînée avec un boulet de désespoir à la cheville, je l'ai été pendant trop longtemps pour reproduire l'expérience. Aujourd'hui, les chaînes de leur emprise, le peu de contrôle que mon père pense avoir sur moi, sur ma vie et sur ce que j'ordonne dans cette dernière...tout ceci prends fin.
- Votre Altesse, ça va être l'heure. Il faut se préparer.
La voix de Nora venue toquer jusque devant ma porte me rappelle à l'ordre tandis que je jette un dernier coup d'oeil à l'écran de ma tablette. L'heure tourne et approche. En effet, il va être temps.
- Est-ce que tout est en place comme nous en avions discuté ? demandé-je en descendant les marches une à une rejoignant alors Valerian, une tablette à la main et Kaïen le secondant
- Nous avons vérifié trois fois les équipements, tout est bon. Néanmoins, Magdalena, puis-je te faire part d'un ressenti de dernière minute ? me glisse Valerian en me tendant la tablette
- Si c'est pour me dire que c'est une mauvaise idée, je vais passer mon tour. L'histoire, mon cher, ne s'est pas écrite sans quelques gouttes de sang et quelques risques pris sur le tas.
- Dois-je te rappeler que l'histoire s'écrit néanmoins depuis la plume du vainqueur et non du vaincu ?
- Alors soyons les vainqueurs de ce jour. C'est simple, non ?
- J'aimerais tellement partagé ton assurance...
M'arrêtant sur la dernière marche de l'escalier, portant un léger sourire en coin, je me retourne vers mon interlocuteur tout en prenant le temps de regrouper mes cheveux roux en une queue de cheval faite à la va vite.
- Ce n'est ni en pleurant, ni en tremblant que l'on obtient ce que l'on veut Valerian. C'est en se battant. Et demande toi qui je suis avant de douter.
- Pour me rassurer dis-moi qui tu es dans ce cas.
- Magdalena Lucia Boùrbon, huitième Princesse du royaume de Nettivia, Gouverneur de la province de Celestia.
- C'est ce que j'aime entendre. Allons maintenant le crier à tous ceux et celles ayant eu trop souvent tendance à l'oublié.
- Crois-moi, je compte le crier si fort que l'on m'entendra jusque dans la province d'Eldford. J'ai besoin qu'une certaine personne se souvienne qui il sert et par conséquent à qui il appartient réellement dans ce jeu.
Et si cela venait à échouer alors je pourrais toujours passer au plan B : J'irais directement le chercher moi-même.
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The Ruler Game - T2 (EN PAUSE)
Science FictionAprès avoir été séparée du Duc Owen de Norlia et du Baron Valerian Decloff, Magdalena Boùrbon, huitième princesse du Royaume de Nettivia et participante au jeu télévisé «The Ruler Game» se retrouve dorénavant plus seule que jamais. Les alliés ne son...