- Plus haut votre bras ! Tendez-le ! Non, tendez-le ! Avez-vous un talent particulier pour n'en faire qu'à vote tête, Votre Altesse ?
- Si vous arrêtiez de me crier dessus, peut-être que je pourrais me concentrer.
- Si je vous crie dessus c'est parce que vous faites n'importe quoi ! Cela va faire plus d'une heure que nous y sommes et vous n'avez fait aucun progrès !
- Parce que vous me stressez !
- Oh moi je vous stress ? C'est une bien bonne nouvelle ! Si vous stressez avec si peu, autant tous nous enterrer !
Cela faisait deux jours. Deux jours entiers que Roxan avait commencé à prendre les rudiments de la guerre et notamment à me servir convenablement d'une arme. Malheureusement pour moi, à chaque fois que je m'appliquais à la tâche, j'échouais lamentablement. Aucun progrès ne fut constater et plus le temps passait, plus je désespérais. En outre, notre entraînement quotidien était devenu pour ses hommes et tous ceux des villages alentours, une sorte de divertissement bien plaisant à regarder. Si certains riaient haut et fort, d'autres ne cachèrent en rien leurs soucis et je ne pouvais que les comprendre. Comment pouvais-je attendre le contraire quand je ne sais visiblement pas faire quelque chose d'aussi basique ?
- Peut-être devrions-nous faire une pause ? me suggère-t-il en se frottant le cou.
- Ce n'est pas de pause dont j'ai besoin, c'est de réussir à toucher ne serait-ce qu'une cible statique ! crié-je
- Votre Altesse, parfois pour faire un bond en avant, il faut prendre de l'élan en faisant trois pas en arrière. Donc, faisons une pause. De toute façon, je refuse de continuer à vous enseigner quoique ce soit, vous ne m'écoutez pas.
En vérité, nous sommes épuisés. Cela fait plus d'une semaine que nous supervisons ou entraînons des gens. Une semaine à surveiller que tout se mette en place et à regarder des gens démunis à peine s'en sortir. Néanmoins, dans notre malheur, du bon est à retenir. Le château et ses alentours sont protégés, les pièges sont posés et presque tout le matériel a été installé. Sur ce point-ci, nous avons progressé notamment grâce à l'aide précieuse de Bérénice et des hommes de Roxan connaissant la forêt de Celestia comme personne. Quant à Kaïen, il avait rejoint les rangs des apprentis alors que Nora assurait l'attendance ici et là. Chacun avait à faire, continuellement occupé et même si l'on faisait de notre mieux, tout ceci me paraissait bien peu.
Je ne suis pas voyante et ne peu prédire l'avenir, mais je sais que quand Ivory viendra, tout ceci devra tenir car ce n'est pas une guerre que nous nous apprêtons à vivre, mais un siège et je ne sais pas pendant combien de temps celui-ci tiendra face à notre cruel manque de moyen.
Plusieurs fois, j'ai lancé des appels à l'aide à Cybele, mais ce dernier n'a cessé de me rejeter, ayant décidé de ne pas s'en mêler. A présent que je m'étais détourné de ses avertissements concernant les projets futurs d'Ivory, il avait lui-même entreprit de m'ignorer en me laissant pour seule réponse «Tu as fais ton choix. Assume-le». Je présume que je ne pouvais pas attendre plus de sa part. Quant à Valerian, je n'avais guère eu de nouvelles, mais je ne désespérais pas d'en recevoir sous peu. Je sais qu'il arrivera à obtenir des réponses et je sais que quand le moment viendra, son travail et tous nos efforts combinés pour cela, payera. Alors oui pour l'instant la balance des doutes et appréhensions face aux certitudes n'est pas équilibrée, mais le contraire m'aurait étonné.
- Ne faites pas cette tête, me siffle Roxan
- Quelle tête ?
- La tête de quelqu'un complètement désespérée. Si vous-même vous ne montrez pas une certaine hargne, personne ne vous suivra. Vous êtes à présent le Général d'une armée et tant que tel vous avez une allure et une posture à maintenir. Peu importe ce qu'il se passe, peu importe ce à quoi vous pensez.
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The Ruler Game - T2 (EN PAUSE)
Ficção CientíficaAprès avoir été séparée du Duc Owen de Norlia et du Baron Valerian Decloff, Magdalena Boùrbon, huitième princesse du Royaume de Nettivia et participante au jeu télévisé «The Ruler Game» se retrouve dorénavant plus seule que jamais. Les alliés ne son...