👑 CHAPITRE 17 👑

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Il y a quelque chose d'enivrant dans le fait d'être ignorant. De ne pas savoir. Parfois, il faut juste s'en tenir à ça et s'en contenter. Nous ne sommes pas fait pour tout savoir car la vérité, la réalité, blesse. C'est ainsi qu'elles ont été faites et pour palier à cela, nous nous sommes créer nos propres bulles, nos petits tissus de mensonges bien à nous : les réseaux sociaux. Des vies parfaites. Des relations parfaites. Tout a été construit sur la base d'une illusion parce qu'il nous est préférable de nous mentir que de faire face à notre quotidien plutôt bordélique. Mais les réseaux ont fini par avoir raison de nous. La proximité que cela a créer entre les Hommes les a poussé à la folie. En quelques années, nous nous sommes retrouvés à espionner autrui, à concurrencer autrui, à faire tout ce qui était possible de faire pour pousser un maximum de personnes dans l'ombre pour profiter toujours un peu plus de la pseudo-célébrité que les réseaux nous offraient. Le tout justement dosé d'une liberté de parole sur laquelle on accusait les pires mots qui sortaient.

Il y a quelque chose d'enivrant dans le fait d'être ignorant. De ne pas être mêlé à tout ça, de s'en séparer ou de s'en couper. De s'en préserver. Soudainement, on se rends compte que notre vie ne se cache pas derrière un poste qui, d'ailleurs, de par sa taille ne peut être suffisant pour la résumer. Ne pas dire ce que l'on fait. Ne pas montrer où l'on est, ce que l'on mange, ce que l'on porte, ce que l'on lit, ce que l'on regarde.

Le mystère a peut-être finalement sa part d'intérêt.

Ainsi, je n'ai pas su ce qui se disait sur moi. Je n'ai pas su comment s'était passé les funérailles de la Reine. Je n'ai pas su quel sort m'était tristement réservé ni même si après ça, le jeu allait continuer. Continuait-il d'ailleurs ? Je n'en ai pas la moindre idée.

Je me suis contenté de rester assise là, face au miroir tâché que Nora avait placé dans ma chambre pour m'aider à me préparer, regardant mon reflet et en me demandant si tout compte fait, il n'était pas temps de se battre à armes égales. Des heures durant, je suis restée simplement assise, sans bouger, regardant mes longs cheveux roux tomber en cascade le long de mes épaules. Mes longs cheveux roux. Saisissant une pair de ciseaux posée sur la commande, je donne un grand coup dans la tignasse sans y réfléchir à deux fois, taillant encore et encore, laissant les mèches s'écraser au sol.

J'ai l'impression d'être un chien auquel on aurait enlevé la laisse après des années à être resté attaché.

- Votre Altesse, il est l'heure.

Un garde est venu me chercher. M'escorter et dans les couloirs le silence demeure. Je croise quelques domestiques au regard déterminé. Aucun ne baisse la tête ou ne me tourne le dos et je devine alors qu'il m'est interdit aujourd'hui plus que jamais de faiblir devant ces gens. Je me battrais. Je l'ai décidé.

Le pseudo tribunal s'était réunis dans la grande salle et tandis que je fis mon entrée devant les yeux de mon père assis devant moi en juge suprême, je ne peux que remarquer l'absence de partie adverse. Visiblement, il a l'attention de régler cela lui-même. Très bien, qu'il en soit ainsi.

Ce qui a commencé en famille, finira en famille.

- Princesse Magdalena Boùrbon, avancez pour entendre les chefs d'accusations qui pèsent contre vous.

Oh joie.

- Vous êtes accusée de crime contre la couronne royale du Royaume de Nettivia en étant chargée de l'assassinat de la Reine. Que plaidez-vous ?

- Non coupable.

- Avez-vous une tierce partie pour votre défense ou une quelconque preuve pouvant vous acquitter de votre charge ?

The Ruler Game - T2 (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant