👑 CHAPITRE 18 👑

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«Le verdict tombe ! La Princesse Magdalena est mise hors de cause», «Quel est le vrai visage de la Reine Calice ?», «Que s'est-il réellement passé au Palais ?», «La Princesse mise à nue !»

Les titres s'enchaînent et se ressemblent. Au centre de toute l'attention, un passé que je pensais réussir à oublier si je continuais à le dissimuler, mais il faut croire que la vérité finit toujours pas ressortir, et ce, qu'on le veuille ou non. Je n'avais pas pour intention première de dévoiler ces marques, mais je savais que cela serait un moyen pour moi de m'en sortir ou du moins de détourner l'attention pendant quelques temps. Cela ne m'innocente pas pour autant, mais les preuves sont trop minces pour pouvoir m'accuser. Ainsi, cela ne sera pas ma tête qui sera servit sur un plateau d'argent à quiconque voulant s'en faire un festin.

Faisant suite aux choquantes déclarations que j'ai prononcée devant l'ensemble du Royaume, le procès s'est brutalement arrêté tandis que l'on continuait tout de même à me maintenir, non pas sous bonne garde, mais au moins sous œil averti.

Je n'avais pas vu Ambrose depuis la fin du procès, ni même mon père. Peut-être étaient-ils ensemble à cet instant et peut-être échaffaudaient-ils un nouveau plan me concernant ce dont, je me doutais, mais à l'heure actuelle, tout ce qu'il me restait à faire, c'était de me débarrasser définitivement de ça pour me consacrer au cas de ma sœur aînée.

- Où on est-on avec le traitement des informations de la base de données ? demandé-je en arrivant dans la grande salle où étaient déjà réunis Valerian, Nora, Kaïen et Bérénice.

Valerian lève alors ses yeux cernés en ma direction avant d'émettre un long soupire.

- C'est compliqué. Certaines données sont en libre accès et d'autres ont l'air complètement cryptées ce qui ne m'étonne pas. En fait, ce qui me surprends c'est que l'intégralité de la clé devrait normalement être cryptée, mais ce n'est visiblement pas le cas. Quelqu'un a délibérément laissé des informations facile d'accès.

- Nergard... Il faut croire qu'il a un potentiel en acting très impressionnant pour avoir tenu aussi longtemps le rôle du mari endeuillé et fou de rage. Mais passons, il m'a donné satisfaction sur le moment et maintenant, je veux que tu cherches...non...je veux que tu trouves deux choses pour moi.

-Lesquelles ?

- Je veux les plans du château d'Eldford et je veux toutes les images qui ont été filmées depuis l'Echange, ordonné-je

- Qu'est-ce que tu comptes faire avec ça ?

A son regard, je peux deviner son inquiétude car au plus profond de lui-même, Valerian connaît déjà la réponse à cette question. Néanmoins, je prends le temps de me pencher sur la table sur laquelle il est installé pour le dévisager avec un demi-sourire amusé avant de lui dire.

- Je vais à la chasse aux sorcières. J'ai des comptes à régler.

- Je m'en doutais. Tu sais que c'est probablement un piège ? En lançant une invitation ouverte, il y a de fortes chances à ce qu'Ivory t'attende de pieds fermes également. En outre, nous ne savons toujours pas qui est derrière le meurtre de la Reine, veux-tu vraiment y aller en connaissant tous les dangers qui se cache derrière une telle manœuvre ?

- Oui, j'irais. Et tu as peut-être raison Valerian. Peut-être qu'Ivory m'attends et qu'elle va profiter de cette fête pour me réserver je ne sais quel sort. Mais tu sais quoi ? Au bout de toutes ces années, je la connais mieux qu'elle ne me connaît et si il y a une chose que ma sœur déteste plus que tout...c'est bien moi.

- Autant je salue ta folie, faute d'appeler ça du courage car tu m'excuseras, mais ça n'en est pas, autant je m'inquiète car je sais que tu y vas pour lui, mais arriveras-tu, seule, à entrer dans le château d'Eldford qui est gardé par les hommes personnels de ta sœur, sans te faire remarquer, pour ensuite retrouver Owen et en sortir avec ?

- Qui a dit que j'étais seule ? sourié-je

Me retournant vers Nora qui a regardé l'échange avec attention, je lui adresse alors ma main.

- Tu as quelque chose pour moi, n'est-ce pas ? Cela a dû arriver discrètement dans le chaos.

- Effectivement, ça a été livré comme promis.

- Qu'est-ce que...

- Chut, soufflé-je en posant mon doigt sur les lèvres de Valerian. Il y a des questions, il ne vaut parfois mieux ne pas poser. Trouves-moi ce que je t'ai demandé et je m'occuperais du reste

Récupérant le paquet sous le bras, je quitte la grande salle et me dirige vers ma chambre avant de l'ouvrir pour y trouver une robe noire de toute beauté et un étrange bracelet ayant une gemme particulière incrustée en son centre. A l'intérieur, un petit mot manuscrit.

«Aucune Princesse ne va au bal sans la robe adéquate. Attention, elle est magique.

Signé Ta Marraine la Bonne Fée»

Je présume que Cybele a mit les petits plats dans les grands pour m'accorder cette faveur. Si cela fonctionne, je vais avoir une dette à son égard qu'il finira par me faire payer.

- Je peux presque deviner tes pensées que cela en devient lassant, souffle Ambrose sur le pas de ma porte.

- Et moi qui commençais à me demander où tu étais passé ! Tu as transmis mes condoléances ou mes salutations au Roi ? demandé-je en le dévisageant

- Si tu quittes Celestia, tu seras immédiatement disqualifiée, tu le sais. Tous tes efforts tomberont alors à l'eau et tu auras fait tout ça..pour rien. Vas-tu réellement risquer de perdre le trôner pour la vie d'un seul homme ?

- Ce n'est pas qu'un homme que je vais chercher, c'est le Duc Owen de Norlia. Son duché produit plus d'un tiers de la richesse du Royaume. Son territoire occupe également plus de 20% de la province d'Eldford. Sur ces terres sont regroupés plus de 500.000 nettiviens. Donc «non» : je ne vais pas chercher qu'un homme, je vais récupérer probablement la plus grosse fortune du Royaume et au passage, certainement rendre à Eldford son légitime gouverneur.

- Cela te plaît, n'est-ce pas ? Cette sensation de croire que tout se passera selon ce que tu désires ? Cette impression de te sentir intouchable.

- Je préfère largement être un soldat de bois qu'une poupée en porcelaine qu'on entrepose à sa guise. Maintenant, si tu es revenu jusqu'ici pour me sortir tes grands airs en répétant pour la millième fois les mêmes paroles, je te prierais de t'abstenir de venir me trouver. J'ai déjà été claire sur le sujet il me semble. Tu n'es pas mon Aide. Tu n'es pas mon ami. Tu n'es pas mon amant. C'est à peine si à présent, pour moi, ton existence à une quelconque valeur.

- Si tu y vas...Alors je ne pourrais...

- Me protéger ? N'as-tu dont pas saisi depuis le temps ? Je n'ai jamais eu besoin d'être protégée. J'avais besoin qu'on m'aide à me relever à chaque fois que je chutais. La chute est la leçon, la blessure qui en suit est ce que l'on en fait. Arrête de te mettre sur ma route, de me pomper l'air avec tes faux semblants, ta pseudo bienveillance et tes excuses minables. Je n'en ai pas besoin. Je n'ai d'ailleurs besoin ni de ça, ni de toi.

- Magdalena...

- Non, le temps de la colère où je te méprisais est passé. Tu sais on dit que c'est terrible de se faire haïr par une personne, mais même dans la haine,on accorde une sorte d'importance. Or là, plus rien ne m'apporte si ce n'est la sécurité d'Owen et tu sais pourquoi ? Parce qu'il me sera impossible de prétendre à gouverner quelque chose si je ne suis pas capable de sauver les gens qui ont besoin de moi et je préfèrerais largement déclarer forfait maintenant plutôt que de ne pas tenter ma chance en essayant. Je n'ai rien à perdre à de toute façon car rien n'a été à moi depuis le début. Ni mes réussites, ni mes succès. Rien. Le Roi et toi-même vous en êtes assurés.

Et on sait tous les deux que les gens les plus dangereux sont ceux qui n'ont rien à perdre.

Alors ils tentent le tout pour le tout dans un dernier élan de désespoir.

The Ruler Game - T2 (EN PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant