Chapitre 27 - Retrouvailles en temps de guerre

276 8 2
                                    

14 novembre 2015 - 11:30
Gare de Lyon, Paris.


Lunah remonta sur Paris après plusieurs semaines passées à la Cité à Marseille. Son retour devait se faire plusieurs jours après, mais les évènements tragiques survenus la veille dans une salle de concert avait mis le cœur de la jeune femme à feu et à sang. Terrifiée à l'idée de les avoir perdus, elle ne pouvait s'empêcher d'assimiler les évènements et ces comparaisons grotesques mais incontrôlables l'angoissaient au plus haut point. Forcément, elle les assimilait. Forcément, elle savait Deen, Ken, Alpha et tous les autres loin à ce moment là, mais elle n'avait pu contrôler sa crainte, sa peur extrême de les avoir perdus, et aujourd'hui encore, de ce qui pourrait arriver si cela se reproduisait par malheur. Rien n'échappait réellement à un destin. Malheureusement, ici, nous pleurions un épisode tragique provoqué, et cela échappait également au contrôle. C'était un de ces évènements, bons ou mauvais, qui ne peut être totalement anticipé, qui ne peut être prévisible avec exactitude, qui ne peut être allégé tant la douleur est grande. Alors il faut profiter des vivants, du vivant. Profiter des instants simples offerts par la vie, sans superflu, sans artifice. La richesse de l'âme passe par la gratitude de chaque journée passée.

Après avoir roulé toute la nuit, elle arriva enfin à Paris en fin de matinée, chargée d'une grosse valise remplie de quelques affaires à elle et d'une multitude de choses remontées pour Deen, qui en avait encore profité pour lui demander de ramener des spécialités locales. Ken l'attendait sur le parking.

- Ah... S... Salut Ken, ça fait longtemps, dit la jeune femme, visiblement ignorante de qui venait la chercher à la gare.

- Salut... Hm... Deen t'avait pas prévenu que c'était moi qui venais ? Hm... Désolé du coup...

Elle hésita quelques secondes, puis sourit finalement.

- C'est pas grave, c'est gentil, merci. Elle le prit dans ses bras. Tu m'avais manqué... Après c'qui s'est passé hier surtout... J'ai eu peur que... T'sais... J'suis con... Elle renifla légèrement.

Le jeune homme resserra son étreinte, touché par la sensibilité de la jeune femme. Elle aussi lui avait manqué. Une année sans se voir était passée depuis leur baiser torride, et plusieurs mois sans se parler. Ils avaient tout les deux retardé ce moment, et finalement le destin les réunissait, brisant la distance qu'ils s'étaient mis. Ils y avaient souvent repensé, mais n'avaient jamais forcé cette rencontre, sans doute tout deux gênés de leur dernière visite. Une angoisse s'était installée, puis finalement une gêne.

Il la serra fort dans ses bras, et elle ne pu s'empêcher de renifler en ricanant d'elle-même, logée au creux de ses bras, la tête appuyée contre son torse musclé. Elle inspira profondément son odeur. Elle lui avait décidément manqué, beaucoup. Il avait une décoloration blonde platine, presque blanche, qui lui chatouillait les oreilles.

- C'est nouveau ? Demanda t-elle perplexe sur ce choix capillaire.

- Pas vraiment...

- C'est pour essayer de camoufler tes cheveux blancs ?

Il ricana, lui chatouillant doucement les côtes.

Ken semblait perturbé par le retour soudain de la jeune femme dans sa vie, mais il était sans doute encore plus perturbé par les évènements qui s'étaient passés. Si évènements ne le concernait pas directement, il y avait toujours cette légère peur sousjacente qui gagnait tous les musiciens, qui, comme Lou, n'avaient pas pu s'empêcher de faire une assimilation, et tous les parents des musiciens avaient ressenti cette peur également. Mais il y avait surtout cette colère qui grognait. Tout le monde avait été évidemment touché par l'évènement. Un ami de Ken l'avait appelé, inquiet, pour lui dire que sa sœur y était et qu'il n'avait plus de nouvelles depuis, il ne savait pas réellement où elle se trouvait. C'était une colère féroce, qui avait explosé suite à l'annonce, et qui stagnait depuis la veille. Elle ne pouvait disparaître. Elle était apparue sans crier gare, soudainement, injustement.

Tout commence à l'Iris 𑁋 Deen BurbigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant