Chapitre 11 - Perte et fracas

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- J'vais niquer des mères, j'vais leur niquer leur race à ces kahbas, putain j'vais les buter ces grosses-

Deen ne se calma pas. Max et Steffi étaient rentrés quelques minutes plus tôt, seuls, titubant, couverts de sang sur tout le crâne, déposant machinalement les boîtes de pizzas sur la petite table, et s'écroulant tout deux, à moitié encore sonnés, sur le canapé et le fauteuil. Ils avaient expliqué la scène, la bastos, leur éclaté-terre, le kidnapping de Lunah et leur réveil secoué difficile par des passants qui étaient arrivés plusieurs minutes après.

- Attends, calme-toi frère, dit l'un d'eux en tentant de le calmer. On va y venir, on va les hagar ces deux chiens de sa mère là, faut appeler les gars sûrs vas-y.

Ils pianotèrent sur leurs portables tandis que certains appelèrent leurs gars. Steffi tourna un peu de l'œil.

- Putain Steff t'es blanc comme mon cul, ça va frère ?

Mais il ne se sentait visiblement pas du tout bien. Le teint blafard, l'air libidineux, ailleurs, Max avait dû presque le porter pour rentrer. Il s'était écroulé dans le fauteuil et avait quelques mouvements de tête de gauche à droite pour signifier qu'il était toujours conscient, mais la parole ne suivait pas. Le coup dans la tempe avait laissé des traces, un peu de son crâne était resté sur le bitume.

- J've... é... é... ger...

Sa tête basculait de gauche à droite sans trop de destination.

- Khra, les frères, Steff est pas bien du tout là, wallah qu'on devrait l'emmener à l'hosto j'crois.

Tous se tournèrent vers l'intéressé qui ne réagissait pas plus. Il ne sembla pas vraiment conscient de ce qui l'entourait.

- Vas-y on le charge dans la gov en bas, lança Benoît en attrapant le bras de son pote dans le fauteuil. Amine l'aida à le soulever. Un poids mort les fit presque basculer ; putain il tenait vraiment plus debout. Vas-y Max tu devrais venir aussi, t'as une sale gueule.

Ils se chargèrent tous les quatre dans la voiture, profitant pour demander aux autres de les tenir au courant de ce qui allait se tramer dans la nuit.

Petit à petit, le groupe incomplet s'amplifia et ne s'arrêta pas de radoter cette sale bagarre, remettant à chaque fois les nerfs de Deen à vifs. Il n'avait pas été là, il l'avait laissée. Pourtant le même qui lui avait promis qu'elle serait protégée, qu'elle n'aurait plus à vivre ça. Putain, il s'en voulait vraiment. La culpabilité gagna la rage et les deux comparses ne faisaient pas bon ménage. Il tenta de calmer sa colère en se roulant un gros spliff chargé car il sentait qu'il était prêt à tout casser. Il l'avait laissée. Il n'arrêtait pas d'imaginer ce qu'elle devait endurer, chaque minute passée avec ce gros connard qu'il ne connaissait pas, et sa mère, la chienne chez qui il l'avait déjà récupérée une fois complètement démolie. Ses côtes avaient à peine eu le temps de se ressouder qu'elle allait de nouveau prendre des coups.

Il ne put s'empêcher de l'imaginer, essayant fort de prier pour lui envoyer toute la force qu'il pouvait trouver au fond de lui, juste le temps qu'il la retrouve. Qu'elle tienne bon jusque là. Soudain, une idée germa dans sa tête.
Il prit son combiné et appela sa mère, assez vite elle décrocha.

- Mikael ? Ça va ? Tu appelles tard, tout va bien ? Lui dit-elle d'un ton inquiète. Il est vrai qu'il était déjà assez tard dans la soirée.

- Ben en fait il y a eu un problème, une embrouille. Il hésita quelques secondes. Max et Lou sont descendus au kiosque chercher des pizzas et deux tarés ont tabassé Max et... Ils ont embarqué Lou.

Tout commence à l'Iris 𑁋 Deen BurbigoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant