18 février 2016 - 17:40
Premier appartement de Lunah, Paris- C'était le dernier carton ? Demanda la jeune femme.
- Yes, c'est bon tu peux r'fermer.
Ken avait aidé Lunah à déménager. En quelques jours, elle avait trouvé un nouvel appartement, et les quelques affaires qu'elle avait chez lui ne prirent pas longtemps à être transportées d'un habitacle à l'autre. Le plus compliqué avait été de déménager le reste de ses affaires de l'appartement de Deen jusqu'au sien. Depuis leur grosse dispute le soir des Victoires de la Musique, ils ne s'étaient pas réconciliés, et les quelques mots échangés étaient par rapport au déménagement et la restitution des clefs, des échanges très froids auxquels Lunah ne voulait pas impliquer Ken. Le jeune homme était resté impartial, bien que noué de chagrin de laisser partir la jeune femme de chez lui. Il ne voulait pas le lui montrer, car il savait important pour elle de prendre son indépendance, mais il savait aussi qu'elle faisait front à toutes ses plus grandes angoisses, et elle se l'infligeait seule. Il était impressionnant de constater la force d'esprit avec laquelle la jeune femme s'infligeait tout cela, dans l'unique but de gagner une maturité émotionnelle et personnelle. Tout était compliqué à gérer, mais il fallait le gérer.
- J'vais devoir y aller, les gars m'ont appelé toute la journée pour préparer la tournée qui arrive... Lâcha t-il finalement, après avoir déposé le dernier carton dans le salon.
- Oui t'inquiète, je t'ai séquestré toute la journée déjà, ça va... On se revoit vite pour se faire une bouffe quand même ? Demanda t-elle en lui faisant une petite moue.
Il lui sourit de toutes ses dents en guise de réponse.
Elle le raccompagna jusqu'à l'entrée et ils se firent une longue étreinte. Le cœur des deux jeunes gens était serré, ils mirent un long moment à se lâcher, en se balançant à droite et à gauche en se serrant toujours plus fort. Ils se faisaient face, et le jeune homme fut immédiatement pris d'une envie d'embrasser la jeune femme. Il était trop important pour eux de rester ami, mais la tendresse de leur amitié entraînait une passion plus grande encore au fond d'eux. Il rapprocha son visage du sien et pris délicatement son menton entre ses doigts. A quelques centimètres l'un de l'autre, Lunah plaça doucement sa main sur le bord de ses lèvres, pour l'empêcher d'aller plus loin.
- Ken... Murmura t-elle.
- Je sais... Il expira longuement en fermant les yeux.
Elle garda sa main appuyée sur son visage, et, lui, caressait doucement son cou avec son pouce.
- J'ai pas envie... Commença t-elle doucement. Que ça fasse comme la dernière fois et qu'on finisse par plus s'parler...
- Moi non plus, j'ai pas envie de tout cramer. C'est juste... Il inspira et expira très lentement. C'est compliqué à gérer... Tu vas me manquer.
Elle renifla et lui sourit timidement. Il décala sa main et l'embrassa tendrement sur la joue. Il résistait terriblement à l'envie de l'embrasser et sa douce odeur sucrée vanillée ne l'aidait pas. Tout chez elle allait lui manquer au quotidien. Ils ne s'entendaient que trop bien, et elle était parfaite. Et en la voyant au quotidien, c'est ce qu'il se répétait souvent, qu'elle était parfaite, pour n'importe quel homme. Toujours souriante, toujours prévoyante, toujours aux petits soins de chacun, indulgente, elle n'attendait rien des autres qu'un peu d'affection. Elle était facile à vivre, il fallait seulement lui parler, dans la journée, ou être présent. Elle avait besoin d'attention mais pas comme une princesse exigeante et désobligeante, elle rendait cent fois ce qu'on pouvait lui donner. Avec les gars, elle était aux petits soins avec chacun d'entre eux, et tous l'appréciaient quant ils la voyaient. Alors Ken se disait souvent, en la voyant tout préparer pour lui le soir ou le matin, en se donnant du mal pour lui changer les idées quant il n'allait pas bien, il se répétait souvent comment la vie avait pu être aussi dure avec une fille comme elle ; elle représentait la fille Bien dans un monde de filles mauvaises. Elle avait un petit côté garçon manqué qui la faisait apprécier par les gars, et un côté très féminin lorsqu'elle s'en donnait les moyens et le temps. N'importe quel homme qui prenait le temps de la connaître ne pouvait ou que trop l'aimer, ou que trop se servir de sa gentillesse et l'exploiter.
VOUS LISEZ
Tout commence à l'Iris 𑁋 Deen Burbigo
General FictionDeen Burbigo 𑁋 L'Entourage 𑁋 Saboteurs ❝ 15 octobre 2004 - 23:30 Cité des Iris, Marseille. Assise sur la marche devant les portes de l'immeuble, des jeunes dealent à quelques dizaines de mètres plus loin. La gamine est seule, attend, fixe, o...