L'Engrenage Du Destin [Terminé]

Chapitre 31 : Carnage

Chapitre 31 : Carnage

Voyant son ami gisant au sol, Bob s'élança pour le venger, les larmes aux yeux. Grave erreur. L'Ombre sourit. Il lança une minuscule sphère d'énergie violette et jaune sur lui à toute vitesse. L'attaque explosa la tête de Bob dans un déluge de sang. Voir cette sphère jaune m'avait donné l'impression de tuer Bob moi-même.

Je ne pouvais plus voir ça. Je ne voulais même pas y croire. J'en tomba sur les genoux. Ces deux personnes étaient mortes complètement inutilement. Et par ma faute.

Élodie poussa un cri de dégoût et se mit à pleurer en voyant la scène. Une flamme gigantesque vint percuter l'Ombre. Marc lançait son attaque, une expression de rage intense sur le visage. Quand l'attaque prit fin, l'Ombre était toujours au même endroit, avec l'air de s'ennuyer.

Avant que Marc n'attaque, je tenta un assaut désespéré, une épée à la main. Le tueur donna une forme de lame à sa main, et dévia simplement mon attaque. J'enchaînais les tentatives de coup, sans effet. Ce n'était plus le même qu'avant que je ne lui donne mon énergie. Mes attaques n'étaient absolument pas coordonnées. J'attaquais juste par haine, sans rien espérer. Mais même cela était trop demandé. Je me fis projeter par l'Ombre, sans qu'il ne me touche. Il m'adressa ces cruelles paroles :

- Non. Toi, je te réserve pour la fin. Regarde-moi bien tuer tes amis avant. Vous l'avez cherché, après tout.

Il souriait encore, mais son air si froid me glaçait le sang.

- Non, me mis-je à supplier. Ça ne concerne que moi ! Laisse-les !

En guise de réponse, il étira son bras gauche, et attrapa Élodie par le bras. Je ne voulais pas que quoi que ce soit lui arrive. Elle n'avait rien demandé à personne.

En un éclair, Max, qui jusqu'ici était affolé par la vision d'horreur, arriva enragé face à l'Ombre. Il le regardait bien de face, en serrant les poings. Je me sentais si impuissant.

- Lâche la. Ordonna-t-il. Maintenant !

- Je suis à toi dans un instant, mon garçon.

D'un revers de la main, l'Ombre mit une baffe à Max. Mais celui-ci attrapa la main de son attaquant.

Pour se défaire de cette prise, l'Ombre sépara son poignet de sa main. Ce corps était à lui seul une menace extrême. Au bout du poignet se créa une nouvelle main qui colla une droite à Max, qui recula de deux pas. J'avais ressenti la violence du choc de là où j'étais.

- Tu veux la fille ? Demanda l'Ombre à Max. La voici !

En effet, notre adversaire lança sa proie sur Max. Mais, sans la lâcher. Élodie hurla de douleur. Son bras était resté dans la main de l'Ombre. Du sang coulait au sol. J'assistais à un carnage jamais vu jusqu'ici. Personne ne s'en réchapperai indemne, ou encore vivant.

Max, voyant Élodie un bras en moins, en train de souffrir, cria de rage. Des nuages noirs se formèrent au dessus de lui. Ses yeux étaient tout jaunes.

- Comment... As-tu osé ?!

Max, leva le bras, et le baissa vers l'Ombre. Au même instant, un éclair énorme foudroya Stephen qui grogna. Il avait mal, mais clairement pas assez. Max n'en avait pas fini. Il s'élança avec sa vitesse vers l'Ombre et lui mit son plus puissant coup de poing, chargé d'éclairs, en pleine figure, faisant voltiger l'Ombre. Quand ce dernier se releva, Max l'attendait au dessus de lui et lui lança de ses mains une infinité d'éclairs éblouissants.

Ce que je n'arrivais pas à croire, c'est que toutes ces attaques n'avaient aucun effet. L'Ombre se releva au milieu du déferlement qu'il se prenait. Il projeta Max dans les airs, mais le guerrier électrique réussit à tirer un éclair en arrière et fonça de nouveau sur l'Ombre en hurlant :

- Tu vas payer cher ce que tu as fait, ordure !

Tout n'était pas si simple. Avec sa main servant de lame, l'Ombre coupa les deux jambes de Max pendant que celui-ci était encore en l'air.

- Comme ça, ton style rapide ne me gênera plus, railla mon père.

Marc, devant ça, ne savait pas non plus quoi faire. Nous n'étions plus que deux. Notre adversaire n'était pas spécialement rapide. Ni spécialement fort. Ni n'avait de pouvoirs spécialement incroyable. Mais il semblait invincible.

- John, me dit Marc de là où il était. Salut !

Je le voyais sourire de loin. Qu'allait-il tenter ? Une attaque suicide ? Non ! Une brève vague de chaleur se produisit. Je n'eus même pas le temps de me relever que je voyais Marc, mon ami, le cou dans la main de l'Ombre, la nuque brisé.

C'était fini. J'étais le dernier survivant, et plus pour longtemps. Tous étaient morts, ou le seraient par perte de sang, comme Élodie et Max, inconscients. Je ne pouvais rien faire. L'attaquer avec une arme de Lumière ? Et s'il l'absorbait et devenait plus fort ? Nul besoin de réfléchir. J'allais mourir. Sans avoir revu Sarah. En ayant presque tué mes camarades moi-même. Je serra les poings, dans le sable. Je me mis à genoux, prêt à recevoir ma sentence.

- Plus que toi... Voilà le plan, je te tue rapidement, et je reprend la Lumière dans ton corps. Tu m'as l'air résigné. Ça ira vite, ne t'en fais pas.

Il leva le bras, et créa une sphère semblable à celle qui était venu à bout de Bob, quelques instants plus tôt.

Je regardait le sol, en attendant la fin. J'entendis l'attaque partir. C'était fini.

Après quelques secondes sans que rien ne se passe, j'eus un frisson. Il faisait froid. Je releva la tête en espérant voir Bob utiliser son pouvoir de glace. Mais il n'en était rien.

Devant moi se trouvait une personne tout de noir vêtue. Une femme. Elle avait de longs cheveux blancs. Mais surtout, elle avait arrêté d'une main la puissante attaque de l'Ombre.

- T'es qui, toi ?! S'exclama ce dernier.

Sans lui répondre, elle tourna la tête vers moi, me laissant voir les iris blancs de ses yeux, ainsi que le masque rouge recouvrant sa bouche.

- Alors, c'est ça, le Maître de Lumière, hein ? Soupira-t-elle. Une simple mauviette.

- Q-qui êtes-vous ? Demandais-je

- Peu importe.

- D'où venez vous ?

- De plus loin que tu n'iras jamais.

Tout ce que je savais sur elle, enfin de compte, c'est qu'elle était bien plus puissante que nous six réunis l'étions. Elle m'avait appelé «Maître de Lumière», donc elle me connaissait.

- Merci, dis-je à ma sauveuse. Merci infiniment.

- Qu'est-ce que tu crois, gamin ? Que je vais rester là jusqu'à ce que le méchant parte ? Non. Donc tu vas te lever et te débarrasser cette ordure.

D'un geste de la sa main, elle fit disparaître l'attaque qu'elle avait arrêtée, me démontrant une fois de plus sa puissance.

- Je ne peux pas je suis complètement impuissant. J'aurais aimé.

- Je suis pas venue pour rien. Lève toi. Et fini le travail.