Chapitre 32 : Une ultime chance

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Chapitre 32 : Une ultime chance

En un clignement d'yeux, cette femme disparut à son tour. Je ne savais pas qui elle était, mais elle m'avait plus que sauvé, et je n'allais pas gâcher cette chance. Si j'étais encore là, c'est qu'il devait bien y avoir une raison.

Je posa mon pied gauche sur le sol, faisant trembler la terre. La chaleur augmenta subitement. L'Ombre voulut me refaire perdre confiance :

- Elle est partie, et tu vas quand même mourir., John. Ne continue pas inutilement.

Il replaça sa main pourpre vers moi, et chargea une attaque de nouveau. Il la lança. Malheureusement, pour lui, en un éclair, je me trouvais derrière lui. Pour une fois, ce n'était pas moi qui commençais à avoir peur.

- Comment ? Il te restait tant d'énergie en stock ?!

Il se retourna rapidement et me colla un coup de poing. À son contact, mon corps se liquéfia. Je repris forme humaine derrière lui, encore une fois, et lui rendis son coup. Je m'étais rendu compte en le frappant que ma main était solide comme la roche. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que mes pouvoirs étaient fortement similaires à ceux de mes anciens camarades. Et je comptais bien m'en servir pour les venger.

- Dis-moi, «papa». Une fois que tu m'auras tué, puis tué cet autre personne dont tu parles, que feras-tu ? Tuer plus de gens ? Conquérir ?

- Non, répondit-il. Je ne sais même pas à vrai dire. Je suis pas du genre à planifier mes actions. Meurs, et laisse moi y réfléchir.

Il transforma ses deux mains en lames, puis me harcela de coups. Des coups que j'évitais assez aisément grâce à ma nouvelle vitesse. Les élémentaux m'avaient-ils cédé leurs pouvoirs ?

Je voulais en finir, pour sauver ceux qui pouvaient encore l'être. Je me créa une épée de Lumière, et la planta dans le cœur de l'Ombre. Mon énergie se fit aspirer. La peau de mon père devint encore plus claire. Peut-être qu'avec son énergie, il retrouverait forme humaine. Mais ce n'était pas mon objectif.

Je trouva soudain un moyen de débarrasser le monde de l'Ombre définitivement. Je demanda au principal intéressé :

- Tu était possesseur de Lumière Dorée, c'est bien cela ?

- Oui, répondit-il simplement, moins joyeux qu'avant.

- Et tu as toujours cette Lumière Dorée, sauf qu'elle est corrompue, n'est-ce pas ?

- Oui.

- C'est bien pour cela que tu peux absorber MA Lumière Dorée ?

- Où veux-tu en venir ?

- Et ton corps est entièrement constitué d'énergie ?

- Où veux-tu en venir ?! Je n'ai pas le temps pour tes questions stupides !

Je me recréa une arme de Lumière, et la replanta au même endroit. À l'instant exact où l'Ombre commença à l'absorber, je lui dis donc :

- Ce qui veut dire que moi aussi, et je l'ai déjà fait, je peux absorber ma Lumière, ou ses proches dérivés.

Soudain, il comprit. Il voulu arrêter de prendre mon énergie, mais n'y parvenait pas. L'épée dans ma main ne faisait désormais plus qu'un avec lui. C'était le moment parfait pour réabsorber mon arme, et l'Ombre avec.

Je ne savais pas quelles conséquences cela aurait sur moi, et je m'en moquais. J'allais mettre un terme à ce combat qui n'avait que trop duré, et qui avait coûté trop cher.

- Arrête ! Cria-t-il, l'effroi se lisant sur son visage.

- Adieu, père. Je ne sais pas si tu continuera de vivre en moi, mais je souhaite ne jamais te revoir. J'aurais même voulu ne jamais te rencontrer.

J'aspirais mon énergie de toute mes forces. La lumière qui se dégageait du rayon d'aspiration était intense. L'Ombre tenta de lutter, face à moi, mais perdait du terrain. Finalement, son corps d'énergie était son plus gros point faible, face à moi. Il voulut s'enfuir, en reculant.

D'un geste du doigt, je fis sortir des lianes du sol, et à la manière d'Élodie, je les fis attraper les membres de l'Ombre. Il ne pouvait plus bouger, et n'avait même plus la force de se débattre.

Finalement, son corps rapetissa, jusqu'à ne former qu'une grosse boule d'énergie violette et jaune, tachetée de fuchsia. Il n'était même plus dans ses vêtements, qui tombèrent au sol. Dans un dernier cri de désespoir, le reste de son être se fit absorber dans le creux de ma main.

Je me sentais bizarre. Puissant, triste, énervé, mais pas heureux. J'en avais enfin pourtant fini. Je m'écroulais au sol, dans le sable chaud. Depuis cinq ans que cet «Ombre» m'obsédait, je ne voulais que comprendre ce qu'il était. Finalement, il n'était qu'un tueur vide de conscience. Et je ne me considérais pas comme étant meilleur. Loin de là. J'avais tué, moi aussi. Et j'avais également fait mourir de pauvres gens.

Je me releva, et observa autour de moi. Je vis tout ce sang, tous ces corps. Je m'en voulais, d'avoir combattu en dernier et de n'avoir reçu aucune blessure. Je me disais que si Bastien, le dernier des élémentaux avait été là, ç'aurait peut-être changé quelque chose, mais tout n'était que de ma faute. Marc m'avait dit qu'il cherchait la raison de son existence, et j'imagine que mourir de la sorte n'était en aucun cas la réponse.

Pendant que je regardais le fruit de mes erreurs, quelque chose me sauta aux yeux. Les corps de Marc et d'Élodie n'étaient plus là. Avaient-ils réussi à s'enfuir ? J'avais du mal à y croire.

Je n'avais pas de temps à perdre à penser. Max devait encore pouvoir être sauvé. J'appelais une ambulance, en lui indiquant ma position, et l'attendit. Une fois que ceci sera fait, j'irais chercher Sarah, et je rentrerais.

J'avais enfin accompli ma mission. J'avais débarrassé le monde d'un tueur, et m'étais assuré de pouvoir vivre sans avoir à contrer des menaces. J'espérais si fort pouvoir m'arrêter là, et mener une vie paisible. Les pouvoirs que j'avais, au-delà du fait d'être une malédiction, n'étaient pas les miens. Je me jura de ne jamais plus m'en servir.

Une dizaine de minutes plus tard, j'apercevais les gyrophares de l'ambulance, et partis avant son arrivée.

L'Engrenage Du Destin [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant