Chapitre 3: Le sombre messager

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Chapitre 3 : Le sombre messager

Durant quelques minutes, je revu la mystérieuse personne en noir se tenant debout en face de mon lit m'observer sans bouger. Ce fut une expérience terrifiante qui me fit sursauter au moment de l'apparition de cet étrange étranger. Je me suis dit à de maintes fois que ce n'était que des hallucinations dus à la fatigue à laquelle j'étais en proie . Je tenta donc de lui parler pour être sûr que cet apparition n'était guère due à la fatigue.

- Qui êtes vous ? Demandais-je terrifié, la voix tremblante et les mains moites.

Silence.

- Que faites-vous ici ?

Silence.

- Vous me voulez quoi ?! Dis-je en commençant à m'énerver.

Je reçu soudain une réponse dans une voix grave et floue que je ne serai pas surpris de croiser dans un film d'horreur. Cette voix était effrayante et j'avais presque l'impression d'entendre la mort elle-même.

-N'aie pas d'inquiétude, je ne te veux pas de mal. Je sais que le moment n'est pas idéal pour parler, mais tant que je te tiens, je vais profiter de l'occasion.

- Qui êtes vous ?

-Qui je suis ? Ahah. Et bien... En voilà une bonne question ! Qui je suis ? Disons... Un messager. Je suis là pour te garantir qui les événements de la nuit dernière n'étaient pas dus à un quelconque rêve . Et que ces événements ont un lien avec une personne que tu connais très bien: ton père.

- Ok, stop. Je ne vous suis pas là, tentais-je de répliquer courageusement.

Soudain, un coup de vent venu de la fenêtre qui était pourtant fermée quelques instants plus tôt fit soulever une partie de sa capuche, me laissant découvrir un visage fissuré comme une pierre, et dont chaque fissure laissait émaner une étrange lumière noire.

- Vous connaissez mon père ? Finis-je par lâcher apeuré par le personnage. Et que savez-vous de ce qu'il m'est arrivé la nuit dernière ?

Sa réponse me découragea presque, mais je voulais des explications.

-J'en sais plus que tu n'en sauras sans doute jamais. Mais si tu veux bénéficier de quelques informations que je pourrais te fournir, rejoins moi demain dans la soirée à l'entrepôt abandonné.

Comme la dernière fois, il disparu en un clignement d'yeux avant que je ne puisse lui demander où se trouvait ce fameux entrepôt abandonné, ce qui, au passage était extrêmement cliché. Même si je ne connaissais pas l'identité de ce sombre messager, il me fallait le revoir et obtenir des réponses.

Je finis par m'endormir. Après mon réveil, la routine du matin continua comme chaque jour :

Me lever ; m'habiller ; manger ; faire mon sac ; partir en cour. Cette routine était une des choses que je détestais le plus au monde. Pourquoi devrait-on faire les mêmes choses chaque jours de manière si ordonnée. Enfin... Ce n'est pas comme si j'avais le choix de faire autrement, et c'était certainement plus simple comme ça.

Je franchis la porte de la maison et n'arrêta pas de penser à ma rencontre surnaturelle de la veille. Ces pensées commencèrent à m'insupporter et je trouva la solution pour remédier au problème. Je me dirigea vers la maison à côté de la mienne et frappa à la porte. Une fois... Personne. Deux fois... Personne. Trois fois... Personne.

Je me résolu donc à l'idée que la maison était vide et commença à partir. Quand un bruit de serrure se déverrouillant me retint. Je me retourna et vis ma charmante camarade en peignoir, ce qui me plongea encore une fois dans un malaise, comme si mon esprit voulait faire une compilation de moments gênants, ce qu'il réussissait plutôt bien.

- Ah salut, John. Tu veux quelque chose ?

- Euh non, enfin oui, euh enfin... Je voulais juste te demander si tu voulais m'accompagner en cours.

- Bah dis-donc, toi qui me repousses tout le temps, tu me proposes de te tenir compagnie.On dirait que mes tentatives de charme font effet !

- Euh- Hein- quoi- que- qu'est-ce que tu- Comment-

- T'en fait pas, je rigole, même si je dois avouer que tu as eu une étrange réaction. Enfin, je vais finir de me préparer. Je suis là dans une minute. Finit-elle par dire en souriant, me laissant tout seul.

Ce qu'elle m'avait dit avait fait partir mon esprit de mon corps. À un tel niveau de mal-être, je voulu m'enfuir. J'aurai pu, après tout, mon objectif était de ne plus penser à l'étrange messager, et, en l'occurrence, je ne pouvais plus penser à rien comme si mon cerveau s'était éteint.

Dix minutes plus tard, elle revint toute prête sans s'excuser de m'avoir fait attendre dix fois plus longtemps que je n'aurai dû, mais je préféra ne pas y faire allusion. Elle préféra engager la discussion sur un sujet dont je n'avais pas beaucoup plus d'information qu'elle.

- Alors ?

- Quoi «Alors ?» ?

- Des nouvelles de l'origine de tes super pouvoirs ?

Elle appelait ça des super pouvoirs, j'appelais ça une malédiction. Pour moi, avoir affaire en pleine nuit à une espèce de fantôme au visage fissuré et possédant la voix du diable, ce n'était pas un don.

- Plus ou moins... répondis-je à sa question sans vouloir en dire trop.

- Raconte ! Raconte ! S'enthousiasma-t-elle.

Tenant ma promesse de la veille, je lui fis un récit précis partant de mon rêve, jusqu'à ma précédente rencontre , ce qui lui ôta de son visage une expression tiré d'effroi et de curiosité.

- Au fait, Est-ce que tu connaîtrais un entrepôt abandonné dans le coin ? Demandais-je enfin.

- O-Oui pourquoi ? Me répondit-elle surprise par ma question.

- Le messager sombre, comme j'aime à l'appeler, m'y a donné rendez-vous.

- Je t'y conduirais ! Me dit-elle vivement et toute excitée.

- Non ! M'exclamais-je, je ne sais pas qui est ce type, et il est peut-être dangereux. Pas question que j'y aille autrement que seul.

- Allez ! Me supplia-t-elle, je veux juste le voir, je serai cachée.

- Non.

- S'il te plaît, insista-t-elle.

- Bon d'accord, craquais-je dans mon infinie générosité, mais tu te tiens bien et tu ne te fais surtout pas remarqué, dis-je en ayant l'impression de parler à une gamine.

- D'accord, dit-elle toute contente et souriante comme à son habitude.

Nous continuâmes la route du lycée tranquillement tous les deux, et je m'aperçus que je ne connaissais cette fille que depuis seulement deux jours. Pourtant nous nous parlions comme si nous nous connaissions depuis la tendre enfance. Puis je me posa des questions quant à ça. Je ne savais pas si je méritais son amitié, je n'étais qu'un garçon sans intérêt ni joie. Et elle en était emplie, ce qui me réchauffait le cœur en permanence bien que je me refusai à l'admettre. Je retira toutes ces pensées pessimistes d'un geste de la main.

Une fois de plus, je passa une longue journée de cours et découvris mon professeur de sport. Il était formidable et fort sympathique, ce cours m'a fait découvrir un genre de combat que je ne connaissais pas et qui était propre à cette ville. Le professeur nous a dit qu'il avait été apprit aux habitants par un soldat. À mes oreilles, cela ressemblait plus à une légende, mais si ça leur faisait plaisir d'y croire, je ne pouvais pas tenter de leur retirer ça.

La fin de la journée arriva enfin, après ce qui m'avait paru des jours et des jours. Mais ce qui m'avait poussé à supporter cette journée, c'est que j'avais quelque chose à faire à la fin de celle-ci : rejoindre le messager sombre au mystérieux entrepôt dont je ne connaissais l'existence. Après la sonnerie, j'attendis mon guide, et nous partîmes tous deux au point de rendez-vous.

L'Engrenage Du Destin [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant