Chapitre 1: Le déménagement

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Chapitre 1 : Déménagement

- Mais pourquoi doit-on encore déménager ?! m'exclamais-je agacé à ma mère. J'ai tout ici, et j'en ai marre de devoir partir chaque fois que je commence à m'intégrer !

- Je te promets que c'est la dernière fois John... me dit maman en essayant de me réconforter, en vain.

- Tu me dis ça à chaque fois ! C'est plus pareil depuis que papa a disparu.

- Combien de fois va-t-il falloir que je te répète qu'il est mort, de plus, pour te prouver que nous déménageons pour la dernière fois, nous allons habiter dans l'ancienne maison de ton père. C'est une grande maison où tu auras une très grande chambre et j'ai cru comprendre qu'il y avait un grenier mais l'agent immobilier (qui était un ami de ton père) m'a dit de ne pas y aller.

- Mouais... dis-je, toujours pas convaincu par la mort de mon père.

Il aurait péri durant la guerre. Une guerre dont personne n'avait connaissance.

Je voulais lui demander pourquoi mon père avait une maison alors qu'il vivait avec moi et ma mère, mais je me retint, évitant une conversation trop triste. Il est vrai que j'en avait marre de déménager, mais chaque contestation de part, ma mère trouvait une explication toujours plus absurde. Je me rappelle sa première excuse il y a quelques années :

- Je n'aime pas l'idée qu'un chat soit mort ici, cela me met mal-à-l'aise, m'avait-elle dit, la voix tremblante.

Et je passe certains exploits dans l'art des excuses bidons dans lequel ma mère excellait. Déménager me mettait toujours dans un certain inconfort, partir habiter loin de ce que je connaissais, c'est à dire me faire nouveau au lycée, perdre tous mes repères. De plus je ne connaissais pas cette ville : La Corne. Mon père passait tout son temps là-bas, sans nous dire ce qu'il y faisait. Y habiter me ferait peut-être comprendre, et je l'espérais profondément. Et puis, le nom de la ville en lui-même était étrange, la ville de la corne. Cela faisait sans doute référence à un événement lointain dans le passé.

Quelques heures plus tard, vers trois heures et demi, le déménagement commença. Le soleil était plutôt rare ces temps-ci, et ce jour ne fit exception. Ma mère avait engagé trois déménageurs, le genre de gars macho avec une grosse moustache et un gros ventre qui grogne en permanence. À ma grande surprise, ils étaient plutôt sympathiques et serviables. Le déménagement ne dura que quatre heures tant les hommes de main furent efficaces. En arrivant dans ma nouvelle ville, ce qui me choqua le plus fut sa taille gigantesque. Personne ne connaissait cette ville et pourtant, elle faisait bien la taille d'une capitale. Mon nouveau foyer était assez chaleureux, malgré l'âge apparent des lieux et la poussière omniprésente. Ma chambre était plutôt grande et j'avais une magnifique vue depuis ma fenêtre qui donnait sur le parc de la ville. Ce parc était magnifique et ressemblait davantage à une réserve naturelle qu'à un lieu de promenade urbaine sans compter les quelques fontaines qui traînaient ici et là. Après le dîner, je vécu ma première nuit dans cette demeure. Ce que je ne savais pas, c'est que cette nuit allait changer ma vie.

Je partis me coucher peu après le coucher du soleil, le déménagement m'avait épuisé. Je n'eut aucun mal à m'endormir hormis le hululement permanent des oiseaux alentours qui projetaient sans cesse leurs ombres sur moi.

Après m'être endormis, je fit un rêve étrange. J'avais rêvé d'une espèce de personne dont la peau était d'un jaune étincelant et brillati presque autant que le soleil. Son corps ne cessait de bouger comme s'il était fait d'un liquide ne s'arrêtant jamais d'onduler. Le décor autour de nous ressemblait un peu à l'espace, infini, peuplé d'étoiles. Je restai en face du mystérieux personnage sans bouger ou qu'il ne bouge pendant ce qui m'a paru de très longues heures, de plus, je ne pouvais pas parler comme si mes lèvres avaient été cousues. Soudain, la personne en face de moi leva son bras gauche, jaune et brillant, vers le haut et tendis son index.

À cette instant précis, je fus réveillé par un bruit sourd venant de juste au-dessus de moi. Fatigué et voulant me rendormir, je n'y prêtât pas attention, mais le phénomène se reproduit plusieurs fois, comme si ces bruits m'appelaient. Soudain je fit le lien avec le conseil de l'agent immobilier de pas monter au grenier, quelque chose devait s'y cacher. Et puisqu'il était un ami de mon père, cela avait sans doute un lien qu'il me fallait découvrir, et c'est ce que j'allais faire.

L'Engrenage Du Destin [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant