Chapitre 8 : Un triste garçon
?
Il fallut quelques instants pour que la porte me soit ouverte. L'attente n'avait pas été désagréable, le temps était chaud en ce mois d'automne, et la vue depuis cette colline n'était pas mauvaise. Lorsque la porte s'ouvrit, je vis enfin le propriétaire. C'était un garçon de plutôt grande taille, qui semblait avoir à peu près seize ans. Il avait des yeux d'un bleu étincelant, avec une touche de jaune autour des pupilles, ses cheveux étaient bruns. Son œil droit était caché par une fine mèche de cheveux. Malgré cela, la tristesse prenait toute la place sur son visage. Il engagea la discussion avec un ton très calme et à la fois quelque peu méchant.
- Bonjour toi ! Me dit-il avec une expression faciale exaspérée. Tu as besoin de quelque chose ?
- O-Oui, enfin, plus ou moins, répondis-je embarrassé.
Il poussa un soupir. Comprenant que je voulais entrer, il ouvrit grand la porte et me fit un signe de tête. Je le suivi donc. Il me paraissait étrange, je n'arrivais pas à le cerner.
- Bien, me surprit-il à expier la maison du regard. Explique moi la raison de ta venue. Mais vite. Là je suis pas vraiment d'humeur. Assied-toi, et on va discuter.
Je m'assis sur le canapé de la grande pièce, qui me semblait être la salle à manger et attendis qu'il engage la parole.
- Comment tu t'appelles ? Me demanda-t-il d'un ton qui étais devenu plutôt serein.
- Sarah ! Répondis-je.
- Enchanté Sarah ! Je m'appelle John. John Torn. Quel âge as-tu ?
- Neuf ans.
- Neuf ans ?! Mais, qu'est-ce que tu fais ici ? Tu t'es perdu ?
- Non, je n'ai pas de maison. Lorsque j'ai demandé refuge à certaines personnes en ville, tout le monde m'ignorait, même les orphelinats. La seule personne qui m'a adressé la parole m'a dit « À côté de la ville, il y a un jeune garçon qui habite seule dans une énorme maison. Il doit se sentir seul, pourquoi ne pas lui demander de t'héberger ? ». Donc voilà.
- Et bien, je ne m'attendais pas à ça, me répondit-il d'une voix surprise. Malheureusement, mes entourages ont toujours des problèmes et je ne voudrais pas que tu en ais, tu comprends ?
J'acquiesçai, mais je ne pus m'empêcher de laisser montrer ma déception. Il me dévisagea, prit une longue inspiration et me dis :
- Reste ici. Je vais réfléchir, laisse moi cinq minutes.
Il se dirigea vers des escaliers, monta un étage, et je l'entendis marcher sans s'arrêter. Finalement, il redescendit, et me dis :
- D'accord, je veux bien que tu restes ici. Tu as connu ta famille ? C'est juste pour savoir.
Je secoua la tête. Je pense qu'il voulait savoir si j'avais été éduqué. Je m'étais faite toute seule.
- Donc vous voulez bien ? M'exclamais-je.
- Oui. Mais juste, arrête de me vouvoyer. J'ai l'impression d'être vieux, dit-il avec un petit rire.
- D'accord. Et... Est-ce que vous, enfin , tu, veux bien être mon papa ?
La surprise lui fit écarquiller les yeux.
- Tu m'en demandes beaucoup toi. Mais bon, comment refuser à quelqu'un la joie de partager une famille.
Au moment où il prononça ces mots, il redevint triste, avant de se ressaisir.
- Ah... On peut toujours essayer, non ? Bon, suis moi. Je vais t'indiquer ta chambre.
Je le suivi. Nous montâmes des marches, puis tournâmes à gauche. La maison, ma maison, était gigantesque. Il m'indiqua une porte du bras.
- Repose toi. Tout à l'heure, nous irons faire des courses et t'acheter des vêtements. Lundi, je t'inscrirais à l'école. Tu sais lire ?
- Non, je n'ai jamais été à l'école. Je suis à la rue depuis aussi longtemps que ne me porte mes souvenirs.
- En ce cas, je te donnerais des cours moi-même chaque jour. Je t'inscrirai à l'école dans deux semaines si possible.
J'acquiesçai, et entra dans ma chambre, elle était grande, et parfaitement meublée. Je m'allongea sur le lit, et m'endormis immédiatement.
VOUS LISEZ
L'Engrenage Du Destin [Terminé]
ParanormaleJohn est un lycéen comme les autres, qui va déménager dans l'ancienne demeure de son père, mystérieusement disparue dans une guerre dont personne ne connait l'existence. Lors de sa première nuit dans sa maison, John va se voir octroyer d'indescripti...