Chapitre 22

442 19 14
                                    

Gaïa laissa passer le Premier ministre, et se rendit compte que la situation était dangereuse, aussi, elle ferma rapidement la porte. La grande carrure du brun fit quelques pas dans la chambre, avisa le lit, puis, se retourna vers Gaïa. Il semblait désorienté.

« Je peux vous poser une question personnelle? », dit-il soudain.

« Oui, allez-y ».

Gaïa sentit une sueur chaude remonter le long de sa colonne vertébrale.

« Est-ce que vous entretenez une... une relation avec Louis? ». Ses yeux la sondaient, comme pour trouver sur son visage le soupçon d'une réponse.

« Pour... pourquoi me posez-vous cette question? Demanda-t-elle sur la défensive, maladroite. Elle se sentit si bête de sa réponse. Bien sûr qu'elle le savait, il l'avait vu l'embrasser! La haute silhouette de Justin Trudeau se paralysa.

« Pour savoir, répliqua-t-il froidement. Son ton s'était durci. Savoir à quoi m'en tenir ». Ahurie, Gaïa écarquilla les yeux. Elle cru un instant qu'il insinuait qu'elle jouait sur deux tableaux.

« Pardon? »

« Laissez tomber, voulez-vous. Vous ne voulez pas comprendre, vous feignez la sottise », la coupa Justin, excédé, avant de prendre la direction de la porte.

« Excusez-moi?!, s'indigna-t-elle, encore plus stupéfaite.

Il fit volte face, agacé.

« Pourquoi ne répondez-vous pas simplement à la question? »

Mais Gaïa ne voulait pas en démordre. Il était hors de question qu'il lui parle de la sorte, comme à une enfant, une écolière.

« Vous me traitez de sotte?! »

Le Premier ministre ferma les yeux, tentant de se contrôler, irrité par la question.

« Je ne vous traite pas de sotte, j'ai dit que vous faisiez semblant de l'être », dit-il lentement.

« Vous recommencez avec votre attitude glaciale!, s'exclama-t-elle.

Les traits du grand brun se tirèrent un peu plus, dans une expression tempétueuse.

« Criss mais vous êtes infernale, je vous pose une simple question, vous ne voulez pas me répondre, c'est agaçant! Bref, je n'ai plus l'âge pour les enfantillages! Bonne nuit, je crois que votre silence est plus parlant que mille mots », débita-t-il rapidement avant de tourner la poignée et de sortir.

Gaïa resta comme une conne, choquée par ce qu'il devait de se passer, puis voulut le rattraper, mais entendit des voix raisonner lorsqu'elle ouvrit la porte. Justin discutait avec un de ses gardes du corps, au fond du couloir. Trop tard, elle ne pouvait plus rattraper son comportement débile qui avait amené à penser au brun qu'elle entretenait une liaison avec Louis Rosanvallon. Pourquoi ne lui avait-elle pas répondu directement? Peut-être parce qu'une partie d'elle voulait voir sa réaction, et juger de la valeur qu'elle avait à ses yeux. La seule chose qu'elle récolta fut son énervement. Ses paroles froides l'avaient profondément vexée, cependant, et elle s'endormît l'esprit contrarié. Avait-elle gâché ses chances avec lui? L'estimait-elle trop puérile?

Gaïa se leva aux aurores, la vague à l'âme, sortit de ses draps et tira les rideaux. L'épaisse couche de neige réverbérait les faibles rayons du soleil qui s'engouffrèrent dans sa chambre. Les pensées encombrées par la mine contrariée du Premier ministre, Gaïa prit la décision d'aller se balader dans la poudreuse. Il était tôt, et la matinée était libre. Leur avion n'était qu'en fin de journée, et certaines formalités devaient être remplies par Justin Trudeau et Louis Rosanvallon avant de repartir.

L'Etat et toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant