Chapitre 3

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Deux jours passèrent et la fin de la semaine arriva avec la réponse du cabinet du Premier ministre. Noémie Dumont lui annonça que sa candidature avait été retenue, et se demandait si Gaïa était toujours intéressée par le poste. Mais Gaïa ne respirait plus, Gaïa ne bougeait plus. Gaïa n'en croyait pas ses oreilles! Absolument, elle serait ravie de travailler avec elle, lui dit-elle. Toutes deux conclurent à une date de début, et la jeune française commença à préparer son départ de Montréal.

En une semaine elle trouva un nouvel appartement à Ottawa, à 20 minutes du Parlement. Pendant ce temps, Noémie Dumont s'était chargée de lui envoyer son contrat ainsi que de la documentation sur les positions du gouvernement concernant les autochtones. Gaïa devait se préparer à écrire son premier discours.

Alors qu'elle avait adoré les petites rues du vieux Montréal, Gaïa fut légèrement déçue par sa première visite du centre-ville sans réel charme d'Ottawa. Heureusement pour elle, son anglais était assez bon, et elle réussissait à dialoguer aisément avec les vendeurs anglophones de la capitale.

Elle se conçut en seulement quelques jours un petit cocon chaud et douillet où vivre, achetant par la même occasion toute la panoplie de vêtements chauds qu'il lui fallait pour affronter l'hiver canadien. La paie de son nouveau poste lui avait permis d'obtenir un appartement spacieux pour elle toute seule avec une terrasse de 20 m2 aux murs en brique qu'une guirlande de petites lumières éclairait en diagonale let envoyait de jolies lumières dorées sur son sol recouvert de neige.

Le premier jour de Gaïa arriva rapidement, et s'est vêtu d'un ensemble tailleur pantalon noir qu'elle s'installa pour la première fois au bureau qu'on lui avait désigné après avoir été présenté à toute l'équipe du cabinet. De ses nouveaux collègues, elle repéra rapidement une femme d'à peu près son âge, chargée également d'écrire les discours qui se prénommait Bénédicte et un homme d'une quarantaine d'année, Joshua, consultant à plein temps en communication. Ces deux-là lui offrirent une arrivée très agréable et lui proposèrent de déjeuner avec eux le midi même. En tout, l'équipe dédiée au cabinet du Premier ministre était constituée de 15 personnes, sans compter son « Cabinet » ou Conseil des ministres lui même occupé par 35 ministres délégués avec, pour chaque fonction, une équipe particulière. Renouvelé en 2019, Justin Trudeau était encore en poste pendant encore trois ans.

Noémie Dumont lui fit faire le tour du propriétaire et Gaïa découvrit dans quel environnement luxueux elle allait exercer son nouveau travail. Sa collègue, chargée de la gestion du cabinet, lui indiqua qu'elle serait amenée à accompagner l'équipe du Premier ministre lors des différents évènements qui rythmaient le calendrier politique national comme international. Elle lui désigna le bureau personnel de Justin Trudeau, situé au dernier et donc troisième étage du bâtiment. L'épaisse porte en bois était fermée.

Déjà, il fallait qu'elle redescende sur terre et qu'elle réalise où elle se trouvait, et ce qu'elle y faisait. Lorsqu'elle avait annoncé la nouvelle a sa famille et ses amis, les retours avaient été empli d'admiration et de félicitations. Une nouvelle vie s'offrait à elle.

La matinée de découverte, d'installations en tout genre et de repérage laissa place à un déjeuner des plus sympathiques. Bénédicte, qui lui imposa derechef de l'appeler Béné, s'avéra être une personne avec qui Gaïa était sûre de s'entendre. Spontanée, joviale et pourvue d'un brun de folie, elle lui dressa un portrait singulier du cabinet du Premier ministre. La jeune française fut quelque peu surprise de la description de l'ambiance bonne enfant qui semblait y régner, bien loin de celle de la culture de son pays dans ce type de fonction. Bienveillance, convivialité, entraide et respect étaient de mise, ce que confirma Joshua. Un peu plus sur la retenue, ce grand poivre et sel semblait posséder un humour légèrement pince sans rire, ce qui plaisait beaucoup à Gaïa. Ils la mirent très rapidement à l'aise, et lui promirent d'aller boire un verre après le travail dans la semaine.

L'Etat et toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant