Chapitre 26

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Gaïa regarda le Premier ministre tourner les talons, interdite.

Le visage cramoisi de Louis réapparut soudain dans son champ de vision.

« J'ai... dû mal comprendre les signaux », murmura-t-il d'une voix blanche.

La jeune femme prit son courage à deux mains. Elle ne pouvait plus reculer, surtout pas après ce qu'il venait de se passer.

« Je suis désolée Louis, je... Elle passa une main dans ses cheveux. Je t'apprécie énormément, j'aime ta compagnie... Mais... Mon coeur est prit ».

A ces mots, les traits du ministre de l'écologie s'affaissèrent.

« Oh..., lâcha-t-il, désorienté. Je... ne savais pas ».

« C'est tout nouveau, se défendit-elle, et le baiser que nous avons échangé au dîner de presse, était très agréable, mais... »

« Mais tu es prise », termina-t-il.

« Je suis désolée »

« Non, c'est moi. Je n'aurais pas dû t'embrasser comme ça, c'était grossier de ma part, je... »

« Tout va bien, je te promets », la rassura-t-elle en posant une main sur son bras.

La grande silhouette de Louis bascula d'un pied sur l'autre, embarrassée.

« Je ferais mieux d'y aller », souffla-t-il. Il lui jeta un dernier regard empli de sentiment entremêlés, avant de tourner les talons lui aussi.

****

Gaïa passa le reste de la journée l'esprit tourmenté. Justin les avait vu s'embrasser et devait se faire des idées. De très mauvaises idées. Il était en déplacement tout l'après-midi, aussi, elle ne pouvait aller le voir dans son bureau. Elle resta donc tard le soir, attendant que tout le monde ne soit parti, espérant le croiser...

Elle guetta son arrivé par la fenêtre, mais elle était trop haute et la nuit était tombée. Elle ne distinguait pas grand chose, dans ce brouillard nocturne qui recouvrait les pied de l'édifice Langevin.

Il devait être 20 heures. Gaïa décida de passer par le bureau du Premier ministre avant de rentrer, au cas où il était revenu. Elle savait qu'il faisait de grosses journées, d'environ 7 heures le matin à 21 heures le soir lorsqu'il aucun contretemps ne pointait le bout de son nez.

D'une main timide elle frappa à la grande porte en bois.

« Entrez », entendit-elle, en même temps que son estomac se soulevait brusquement.

Gaïa respira posément, redoutant la réaction de l'homme d'Etat, et entra.

La vue de la jeune femme fit tiquer le Premier ministre assit derrière son bureau, et il l'avisa froidement. Puis, il déposa le stylo qu'il tenait dans sa main et soupira bruyamment.

« Qu'est-ce que tu veux? », dit-il d'une voix agacée.

Gaïa arqua le sourcil. Voilà que revenait le Justin insensible qu'elle ne portait pas dans son estime. Elle fit quelques pas dans sa direction, s'arrêtant au niveau du petit salon.

« Ce que tu as vu toute à l'heure, ce n'est pas ce que tu crois », souffla-t-elle, soudain intimidée.

« Ah non?, rétorqua-t-il dans un rire cynique. J'ai dû halluciner dans ce cas ». Le ton insolent dont il se servait ne plu pas à la jeune femme.

« Non.. »

« J'ai rêvé alors. Tu es en train de me dire que la bouche de Louis n'a pas rencontré la tienne? ».

L'Etat et toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant