Jamilyn n’avait pas envie d’y aller. Un séminaire, un énième auquel on avait exigé à ce qu’elle vienne serrer quelques mains et sourires à des inconnus qui l’admiraient autant qu’ils la détestaient. Elle faisait partie de ces personnes qui fournissent peu d’efforts et à qui réussit mais elle, elle ne se rendait pas compte de sa chance. Elle était cette gamine de dix-neuf ans perdue dans ce monde d’adultes. Et alors qu’elle essayait saluait une famille richissime du nord de l’Angleterre, elle songea à la dernière saison de Hannah Montana qui était rediffusée à la télévision ce soir, alors qu’elle se trouvait ici.
Jamilyn détestait sa vie. Elle détestait le mois d’Octobre, les feuilles mortes qui s’entassaient sur les trottoirs et son cœur brisé qu’elle n’arrivait plus à rafistolé ensemble. Comme si les pièces, tant de fois brisées, ne parvenaient plus à coïncider. Comme si, quoiqu’elle fasse, elle était condamnée à reformer un cœur qui serait troué. Eternellement. Et ce soir, c’était pire encore. Elle n’avait plus le cœur à rien, plus envie de sourire à des personnes qui ne lui inspiraient pas même son respect. Et elle voyait leurs sourires faux, leur fausse convenance qui la rendait plus mal à l’aise encore.
Alors, elle trouva place dans un coin isolé de la salle, à l’abri des regards. Elle se sentait tellement vide, à cet instant. Déambulait dans les couloirs dans sa vie, sans jamais trouver de portes ouvertes. Elle n’avait aucun plan, pas de GPS capable de lui indiquer son chemin. Elle naviguait à l’aveugle, n’ayant que le bonheur comme destination… Et elle ne l’avait toujours pas trouvé. Et à l’instant où Jamilyn s’apprêtait à lâcher son vingtième-huitième soupir de la soirée, elle le vit.
Niall. Qui la regardait, un regard interrogatif collé au visage, un « Est-ce qu’on se connait » que semblait murmurer ses lèvres pourtant closes. Ses lèvres d’un rose claire, tout comme ses joues qui avaient changé de couleur en voyant la jeune femme. Il était beau dans son costume gris, mettant en valeur ses pommettes saillantes et ses yeux d’un bleu si clair que Jamilyn crut y voir la Manche, l’eau qui entourait le pays dont elle était originaire. L’Irlande. Et plus elle le regardait, plus elle avait l’impression de lâcher prise. Et c’est lui qui la retenait de tomber. Il était celui qui lui prouvait que la vie était un rêve qui méritait d’être vécu. La silhouette du blond s’avança parmi les corps des invités et lorsqu’il se retrouva devant Jamilyn, elle retenue sous souffle. Juste un instant. Il le remarqua immédiatement et lui murmura, tout contre son visage.
- Respire.
Elle se mit à rire et inspira profondément. Et lui aussi, ça le fit rire. Et il rit encore plus, lorsqu’ils parlèrent pour la première fois à toute allure, comme s’ils avaient peur qu’on leur vole ce moment ; leur moment.
- Et tu l’as vu jouer dans le nouveau film de Gramm ? Lança Niall, plein d’enthousiasme.
- Mon Dieu, oui. C’était une horreur ! Son interprétation d’Alex est d’un cynisme que même celle de Norman dans Love devient…
- Une interprétation remarquable. C’est ce que je me suis dit en le voyant !
Elle sourit, lui aussi.
- Je sais que ça n’a rien à voir avec tout ça mais… Tu as écouté le dernier album de Pink Floyd ? Demanda Jamilyn, sur la réserve.
- Oui ! Et si Wish you were here n’était pas déjà la B.O de ma vie, j’aurais pris The Endless River !
Il adorait son rire, il lui faisait penser au petit gloussement que faisait son neveu, lorsqu’il s’amusait à cacher son visage et à réapparaitre juste après. Il riait tellement. De ce même rire qu’avait Jamilyn. Et il la trouva tellement jolie lorsqu’elle cala une mèche derrière son oreille, alors que ses joues se peignèrent en rose. Il n’était pas très doué en dessin mais il était certain que ce portrait, il pourrait le refaire dans les moindres détails. La façon qu’elle avait de se mordre la lèvre lorsqu’elle se rendait compte qu’elle tombait dans ses filets, son froncement léger de sourcils quand elle n’était pas d’accord avec lui mais qu’ils se retrouvaient être du même avis à la fin et surtout, les mots qu’elle murmurait parfois, tout près de ses lèvres. Elle ne s’en rendait sûrement pas contre mais son simple souffle sur la bouche de Niall le faisait chavirer. Lui aussi, il était en train de se noyer.
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One shot.
Fanfiction"To me, fearless is not the absense of fear. It's not being completely unafraid. To me, fearless is having fears. Fearless is having doubts. Lots of them. To me, fearless is living in spite of those things that scare you to death."