Camellia avait tellement peur. Elle essayait de respirer calmement devant sa porte d’entrée mais elle n’y parvenait pas. Les séquelles de son histoire avec Max étaient encore visibles. Pas sur son corps, le temps et les pansements avaient réussi à soigner ses plaies, même les plus profondes, mais il restait les douleurs de l’âme. Pourtant, Camellia avait décidé de l’avant. Elle avait un rendez-vous aujourd’hui. Un premier depuis des mois. Un premier pas vers la guérison. Alors, pour l’occasion, elle avait enfilé une robe. Jaune. Parce que le printemps était bien installé et qu’elle n’avait plus peur de montrer ses jambes, fines et gracieuses. Max lui disait toujours qu’elle ressemblait à une prostituée mais maintenant, elle s’en fichait.
Elle tourna son visage vers la droite et admira une dernière fois le reflet de son corps. Il détestait aussi les talons hauts qu’elle mettait, la rendant plus grande que lui. Il détestait cela. Il détestait aussi quand elle détachait ses cheveux mais aujourd’hui, elle avait décidé de penser à elle. Juste à elle. Et à ce garçon rencontré trois semaines plus tôt, dans un café. Il n’avait rien d’extraordinaire sans doute mais à ses yeux, il lui avait semblé être le plus bel homme qu’elle n’ait jamais vu. Un ange tombé du ciel. Ou peut-être juste un renouveau que lui offrait la vie et qu’elle avait décidé de saisir.
Camellia mit ses écouteurs dans ses oreilles et sourit en entendant une chanson de James Taylor. Sa préférée. Oh Suzanna. Et elle se souvint du visage de Max qui virait au rouge lorsqu’elle mettait la musique plus forte et qu’elle chantait à tue-tête les paroles. Elle aimait tellement ça – son corps s’en souvenait encore.
Lorsque Camellia franchit la porte de ce petit café parisien, elle le vit immédiatement. Zayn. Ses cheveux bruns qu’il laissait pousser en ce moment, sa barbe de quelques jours qui lui donnait un charme supplémentaire, en plus de ses longs cils et de ses yeux noisette. Il était là, à quelques mètres d’elle, à pianoter tranquillement sur son cellulaire alors que Camellia n’avait d’yeux que pour lui. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il vienne vraiment et surtout, à ce qu’il soit en avance. Max, lui, il était toujours aux abonnés absents.
Dis-moi que tu es en route, que tu ne m’as pas lâché
Pour le premier français qui a croisé ton chemin.
Camellia éclata de rire lorsqu’elle lut le message de Zayn. Il l’entendit puisqu’immédiatement, il releva la tête de son téléphone et se leva pour l’accueillir. Il voulut poser ses lèvres sur sa joue rosée mais il ne voulait pas brûler les étapes alors, il se contenta de caresser son épaule avec tellement de délicatesse que le corps entier de Camellia frissonna. Il le remarqua et cela le fit sourire alors qu’elle était morte de honte. Zayn tira la chaise de la blonde et l’aida à s’asseoir avant de retourner prendre place en face d’elle.
Zayn n’avait jamais été très sociable. Il préférait de loin le calme de son studio et de ses murs qu’il peignait en rentrant du travail plutôt que l’effervescence d’un bar. Le café dans lequel ils se trouvaient était plutôt calme et éclairé par la lumière du jour. Zayn n’avait pas été bien loin pour le trouver : il se situait en bas de chez lui. Il avait pour habitude de venir boire son café chaque soir, avant d’entamer son service de nuit. Il aurait aimé dire qu’il avait souvent des gardes à l’hôpital, qu’il était un interne brillant en chirurgie et toutes ces choses qui faisaient rêver les femmes mais il se contenta d’être sincère avec Camellia. Il était gardien de nuit dans un centre animalier et il faisait sa ronde toutes les nuits avec un vétérinaire. Il s’était d’ailleurs surpris à faire des recherches sur internet pour savoir quelle formation il devrait suivre pour devenir soigneur à son tour. Il n’aimait pas assez les Hommes pour en prendre soin mais les animaux, ils savaient comment s’en occuper.
Camellia l’écoutait toujours avec attention, fascinée par sa timidité qui disparaissait lorsqu’il parlait de choses qui le passionnaient. Après, ce fût à elle de parler. Pas de sa passion, elle n’en avait aucune et ses études de communication ne lui plaisaient plus depuis longtemps. Alors, il lui parla de ce qu’elle aimait faire, lorsqu’elle était seule chez elle. Danser en culotte sur du Queen en faisait partie. Zayn explosa de rire devant la vision de la jeune femme qui devait danser. Camellia, ça lui faisait bizarre qu’on rigole avec elle et non sur elle.
Depuis huit mois, Camellia ne pensait qu’au mal que Max lui avait fait, en oubliant que souvent, l’amour, au lieu de briser, c’était un vol de papillons au creux du ventre. Comme maintenant, avec Zayn. Un nouveau départ.
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One shot.
Fanfiction"To me, fearless is not the absense of fear. It's not being completely unafraid. To me, fearless is having fears. Fearless is having doubts. Lots of them. To me, fearless is living in spite of those things that scare you to death."