You are in love ; Niall & Coline.

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Niall parlait fort, faisait de grands gestes avec son bras et prenait soin d'ignorer le regard de Coline. Ses yeux, il les connaissait par cœur. De leur couleur à l'expression qu'ils envoyaient lorsque Coline était blessée. C'était une vision à laquelle l'irlandais refusait d'être confronté mais il savait qu'il la faisait souffrir. Il le savait très bien. Ca arrivait souvent, ces dernières semaines. Parce qu'il était épuisé par les heures supplémentaires qu'il faisait au boulot, parce qu'il venait de passer le cap des vingt-trois ans et que techniquement, il vivait toujours chez ses parents. Il avait le sentiment de ne pas avoir évolué, de ne pas avancer dans la vie. Harry se mariait le week-end prochain et Niall, il se demandait depuis un mois s'il voulait peindre un mur blanc ou écru. Et Coline ne l'aidait pas à se détendre. Elle était toujours sur son dos, toujours derrière lui à lui demander si ce qu'ils vivaient était sérieux. Niall n'en savait fichument rien et cela ajoutait un peu plus à son sentiment de culpabilité. Quoiqu'il fasse, ce n'était jamais assez.

- Dis-moi ce qui ne va pas ! Finit par s'étrangler Coline, les larmes aux yeux. Parle-moi, je n'attends que ça, Niall. Parle-moi...

- Faut que je rentre chez moi.

Coline, elle habitait en plein centre-ville de Dublin. Initialement, pour ses études, mais elle avait fini par se plaire au cœur de la ville et ne se voyait pas quitter son petit coin de paradis, un deux pièces qu'elle avait décoré avec soin, les murs étaient ornés d'affiche de comédie musicale. C'était son truc, à Coline. Elle ne savait pas chanter, ignorait comment jouer la comédie mais elle adorait regarder ces spectacles. Elle avait commencé à cinq ans, quand sa mère lui avait fait découvert Wicked, lors d'un voyage à Londres.

Colin avait souvent proposé à Niall de venir vivre ici. En attendant qu'il finisse de refaire la maison dont il avait hérité de son grand-père. C'était une porte ouverte, un « emménageons ensemble » qu'elle avait lancé de manière subtile mais Niall n'avait fait qu'hausser les épaules en disant que la ville, ce n'était pas son truc. Lui, il préfère la périphérie, là où il vivait avec ses parents. Il avait bien la clé de chez Coline mais il ne s'en servait jamais. Il en était encore en stade où il lui envoyait un SMS pour l'avertir qu'il était devant son immeuble, plutôt que de sonner directement à la porte.

Lorsque Niall arriva chez lui, la nuit était tombée et il fût surpris de sentir l'odeur du ragout de sa mère jusque dans l'entrée. Il s'avança jusqu'à la cuisine et vit les assiettes dans l'évier, la table déjà dégagée et la préparation culinaire froide.

- Tu rentres tard, commenta Maura.

- Il est quelle heure ?

- Dix heures passées. Tu étais chez Coline ?

Il hocha la tête. Il avait traîné un peu en ville avec Harry avant de rentrer. Il ne pouvait pas regagner sa maison après une dispute. Sa mère aurait vu que quelque chose clochait et elle aurait fini par avoir la vérité. Et là encore, sa mère lui aurait reproché son manque d'implication dans leur relation et tout ce qui s'en suivait. Alors, Niall était sorti faire un tour avec son meilleur ami mais leur discussion n'avait pas suffi à apaiser le blondinet. Maintenant, les paroles de Harry tournaient en boucle dans sa tête.

- Tu veux que je fasse le thé et qu'on en discute ? Elle demanda avec précaution.

- Non, ça va aller.

- Tu as mangé au moins ce soir ? Je t'avais préparé de l'...

- Ca va, maman. Je vais aller me coucher.

Niall se tourna et embrassa sa mère sur la tempe alors qu'il passait devant elle. Il essaya d'esquisser un sourire pour la rassurer mais cela inquiéta d'avantage Maura. Elle avala difficilement sa salive et regarda son fils se diriger vers les escaliers mais avant qu'il ne disparaisse de son champ de vision, elle lui dit :

- C'est une fille bien, ne la pousse pas à partir.

Sauf que c'était lui qui fuyait...

*

« Coline, elle est comme toutes les filles, tu sais, avait dit Harry d'une voix grave. Elle est chiante, elle veut toujours que tu sois heureux et que tu l'écoutes sans jamais te plaindre. Elles sont toutes pareilles là-dessus. Mais ça fait cinq mois que vous vous fréquentez, Niall, et tu ne pas lui demander d'être plus clémente avec toi quand tu ne fais pas d'effort de ton côté. Tiens, regarde. Tu lui as jamais dit que tu l'aimais. Mais tu l'aimes non ? »

Niall avait bredouillé quelques mots, en haussant les épaules, alors que ses yeux fixaient toujours le sol.

« Ouais, tu l'aimes. Et tu continues de la traiter comme une fille sympa qui partage ton cours d'histoire. Elle est plus que ça pour toi, Niall, et il est temps qu'elle le sache. »

*

Niall s'empara de son cellulaire et regarda l'heure. Trois heures et quart. Il sortit d'un bond de son lit, enfila un jeans par-dessus son caleçon et attrapa un tee-shirt au passage avant de quitter la maison. Il se dirigea vers l'arrêt de bus avant de revenir sur ses pas. La voiture, c'était plus prudent. Il s'installa derrière le volant et vingt minutes plus tard, il était devant l'immeuble de Coline. La rue d'ordinaire bondée était dégagée cette nuit-là et tout est noir devant lui.

Il regarda son cellulaire, songea à envoyer un message à Coline avant de se rétracter. La clé de son appartement pendait à celle de sa voiture. Il l'empara sans plus attendre et monta les six étages à pieds, n'ayant pas la patience d'attendre l'ascenseur. Pour la première fois, il inséra son clé dans la serrure et pénétra dans l'appartement encore plongé dans la pénombre. Il alluma son cellulaire et s'aida de la lumière de l'appareil pour se repérer dans l'appartement et atteindre la chambre. Il repéra Coline, profondément endormie, son oreiller tâché par son mascara qui avait coulé par sa faute. Niall sentit son cœur se serrer et continua d'avancer. Finalement, il abandonna son cellulaire sur la table de chevet et se glissa sous les draps, auprès de Coline.

Elle ne remarqua sa présence que deux heures plus tard, quand le soleil se leva et qu'il la regardait comme jamais il ne l'avait fait auparavant :

- T'es ma meilleure amie.

Ce n'était pas parfait, et ça ne le serait jamais. Mais Coline se mit à sourire et embrassa ses lèvres. Délicatement. Il est amoureux.


One shot.Where stories live. Discover now