New year's day ; Harry &...

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[Oui, je sais que je vous ai abandonné mais ce n'est qu'un au revoir. Mes romans sont en cours d'écriture et je ne sais pas, Noël approche, je suis tombée amoureuse de la chanson "New year's day" de Taylor et je me suis dit "écris-en une nouvelle !". Je sais qu'elle n'est pas SUR la chanson mais c'est cette chanson qui m'a inspiré un one shot donc sa place était ici. Et Mika, sache que si cette nouvelle est ta hauteur, alors elle t'est dédiée]


Le vent venait balayer les flocons qui s'étaient accumulés sur les trottoirs de la grosse pomme. Il faisait froid et les jointures de ses mains rocailleuses se craquelaient. Harry remonta le col de son manteau avant de glisser ses poings dans ses poches. Solitaire, il naviguait dans les rues de New York sans réussir à trouver son chemin. Où était-il censé aller maintenant ? La veille, il s'endormait dans les draps soignés d'une grande chaîne d'hôtel alors que quelque part dans le monde, quelqu'un l'attendait. Harry en était intimement persuadé. S'il s'était toujours refusé de croire en l'absurdité de la mythologie sur les âmes-sœurs, il continuait de croire au Destin et que chacune des femmes qu'il avait pu rencontrer par le passé n'avait été qu'une épreuve, une occasion offerte par la vie pour faire ses preuves. A chaque rupture, il devenait un meilleur homme, une meilleure personne. Mais Harry était lassé de passer d'un lit à un autre sans trouver aucun réconfort.

Alors, deux jours plus tôt, il quittait Los Angeles pour New York. S'il avait passé sa vie sur la côte Ouest sans trouver chaussure à son pied, il trouverait peut-être la perle rare ici, dans une ville saturée et encore décorée pour les fêtes. Sitôt Noël passé, les employés de la ville s'activait à remplacer les guirlandes « Merry Christmas ! » par un compte à rebours jusqu'au Nouvel An. Et Harry le savait : Cette année encore, il n'embrasserait personne alors que la boule de New York descendrait sur Times Square.

Harry trouva refuge dans un Starbucks, sur la troisième Avenue. Il aurait aimé trouver un café indépendant qui servait des boissons au milieu de livres et d'odeurs de cannelle mais si Harry cherchait un foyer, sa famille l'attendait de l'autre côté du pays. Ici, il n'aurait le droit qu'à l'individualisme américain et cette vision du « rêve américain » à laquelle les touristes croyaient encore. Harry vivait dans ce pays depuis trop longtemps pour y croire. Pourtant, à vingt-six ans, lui pouvait prétendre vivre son rêve. Il avait toujours aimé jouer du piano et après des années d'apprentissage, il avait pu passer du côté professionnel, à enregistrer des pistes pour les plus grands artistes. Parfois aussi, il se rendait dans son ancienne école primaire où il aidait des gamins à jouer du tambourin, comme ç'avait été son cas vingt ans plus tôt. Il disait à sa mère qu'il aimait les enfants et qu'il finirait prof mais dans le fond, ces gamins n'étaient là que pour lui rappeler sa propre fragilité. Le temps n'avait aucune emprise sur Harry. Il restait un éternel naïf qui s'excusait quand c'était lui qu'on bousculait et qui ne reconnaissait pas une célébrité quand il croisait une.

- Oh, pardon, je suis désolée, s'excusa une jolie blonde.

Il regarda à peine la pâleur de son visage contrasté par le rouge vif de son rouge à lèvres. Il ne fit pas attention aux regards braqués sur eux, ni à sa main qui tenait encore le bras de la jeune femme. Harry affichait la tête d'un type qui avait passé Noël dans une chambre d'hôtel à regarder le Grinch avant de s'endormir, épuisé par sa journée passée fermé entre les quatre murs de sa chambre. Il avait un début de barbe qui lui mangeait le visage et ses boucles brunes auraient eu besoin d'un coup de ciseaux. D'un bon shampoing, aussi. Il avait des cernes si profondes sous ses yeux qu'on pouvait y lire sa détresse mais face à la blonde, il lui décrocha un sourire de circonstance avant de la relâcher.

One shot.Where stories live. Discover now