CHAPITRE XLIX

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Quatorze jours plus tard

4.01.2020

Weill Corner Hospital

New York

(Alana)


— Salut la compagnie.

— Hey.

— Tu es bien pâle chérie.

— Tu sais très bien que je le suis souvent.

Jonathan referma la porte derrière lui et s'assit sur le fauteuil de la chambre d'hôpital. Maureen s'installa sur l'un des accoudoirs, Kayla sur le bord du lit.

— Ne l'écoute pas, riposta la blonde du quatuor avec un sourire tendre. Tu es resplendissante.

— Bien sûr qu'elle l'est mais à force de le lui dire elle va finir par prendre le melon, la taquina Kayla. Bon, quoi de neuf ?

— Rien de particulier, comme depuis une semaine. Rien de surprenant.

Les trois grimacèrent et ils détournèrent le regard, par pudeur et respect.

— Personne ?

— Meredith vient à peu près aussi souvent que vous. Eleonore m'a tenu un peu au courant et Mark et Cléria sont venus quelques fois. En plus de cela, je vois Lettia tous les jours. Et puis je vous ai vous et mes parents. C'est le principal non ?

— Oui, tu as raison, fut la seule à répondre Jonathan avec douceur. Tu n'as pas trop mal ?

— Je suis tellement shootée à la morphine que je ne suis pas sûre de pouvoir ressentir quoique ce soit. Je ne dois ma capacité à rester lucide qu'à Athéna.

— Est-ce que tu sais quand tu iras mieux ?

— Lettia m'a dit que je guérissais bien. Mais je sais d'ors et déjà que mon fauteuil roulant sera mon meilleur ami.

— Pense seulement à ta sortie. Tout va s'arranger Al'.

— Je sais. Merci d'être là... répondit l'alitée en serrant affectueusement la main de Kayla.

La brune répondit à son étreinte mais préféra détourner le regard: la voir dans cet état lui faisait toujours aussi mal.

— Jackson nous a demandé de tes nouvelles hier ! s'exclama Maureen, remplissant allègrement le silence qui s'était formé.

— Jackson ? Parlons-nous bien du même garçon ?

— Il n'existe qu'un seul abruti qui se colore les cheveux en blond platine, grommela Jonathan, ce qui fit rire ses amies.

— Il avait vraiment l'air peiné pour ce qui t'es arrivé. Plusieurs personnes nous ont demandé comment tu allais et quand tu allais revenir. Ça fait chaud au cœur.

Alana aurait voulu répondre mais la boule dans sa gorge l'obligea de hocher la tête. Des camarades de classe, des gens avec qui elle avait dû ne parler qu'une seule fois s'inquiétaient pour elle. Alors que ses compagnons d'armes, les gens avec qui elle vivait... Questionnaient-ils Lettia ou Eleonore lorsqu'elles revenaient au Centre ou bien était-elle devenue définitivement une étrangère. Une traîtresse.

— Ils s'inquiètent pour toi. N'en doute pas, déclara Jonathan d'une vois rauque. Comme toujours, il percevait ses interrogations intérieures.

God's Shadows -Trahison-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant