God's Shadows -Trahison-

CHAPITRE III

30.08.2019

Continent européen.

Angleterre, ville de Chester.

— Taxi. Bonsoir, nous souhaiterions nous rendre à Chester. Nous sommes deux. Merci.

Sans même attendre la réponse du chauffeur, Ethan ouvrit la portière et les deux se glissèrent sur la banquette arrière du taxi jaune l'un après l'autre. L'homme aux cheveux poivre sel d'une quarantaine d'année se retourna pour leur adresser un sourire poli auquel Alana répondit avant de démarrer.

— Tu ne m'avais pas dit que tu parlais espagnol, déclara Alana en repensant au voyageur espagnol qu'Ethan avait du virer car il s'était installé sur sa place.

— A quoi ça t'aurai servi de le savoir ? Tu ne me l'as pas dit non plus.

— Je ne sais pas...apprendre à te connaître un peu plus. Combien d'autres langues parles-tu ?

— Je parle l'espagnol, le français, l'italien, le chinois, le russe, l'allemand et le portugais. Ça fait sept langues, huit si on compte l'anglais.

— Je préfère garder mes commentaires pour moi, je ne voudrais pas que tu prennes la grosse tête. Quand les as-tu apprises ?

— Que crois-tu que j'ai fait pendant toutes ces années à l'institut, à attendre ton arrivée parmi nous? Nous avons défendu les terrestres contre les monstre venus de enfers ou bien les créatures créées par Luka. Nous avons suivi des pistes censées nous amener à toi dans le monde entier alors que tu étais sous nos yeux depuis tout ce temps. J'ai énormément voyagé, ce qui m'a permis de développer mon niveau de langue à ce qu'il est actuellement.

— Moi qui était fière de me débrouiller en espagnol et français...je me sens nulle maintenant.

— Tu apprendras de nouvelles langues avec le temps. Ne t'inquiètes pas.Tu devrais dormir, tu as l'air exténuée. Je te réveillerai.

— Alana, réveille-toi, on est arrivé, retentit doucement la voix d'Ethan, ce qui eût l'effet de tirer la concernée de son sommeil profond.

— Hmm dodo...

— Ne fais pas l'enfant.

— On se les caille dans ton pays, gémit-elle en tentant de se réchauffer vainement en serrant ses bras autour d'elle, le froid provoquant faisant hérisser ses poils.

—Bienvenue à Chester, répondit d'une voix rauque Ethan en passant devant elle, l'ombre d'un sourire sur le visage. Il commence à se faire tard, c'est normal qu'il fasse cette température, continua le garçon en regardant sa montre qui indiquait vingt heures. Suis-moi.

Chacun prit sa valise et les deux adolescents se mirent en route dans les rues de la tranquille petite ville qu'était celle de Chester. Ils traversèrent la place centrale, passèrent devant la mairie, longèrent tranquillement les bâtisses tandis qu'ils semblaient petit à petit s'éloigner du centre de la ville. Au bout d'un moment, Ethan tourna dans une rue et ils débouchèrent sur un petit lotissement constitué de quelques maisons colorées. Le jeune homme s'avança devant la maison bleue qui semblait la plus accueillante, cernée de maisonnettes jaune et verte. On se croirait dans le village des schtroumpfs avec toutes ces couleurs. Il poussa le petit portillon de bois et monta les marches du petit chemin qui menait à l'entrée. Devant la porte en bois, le garçon posa son sac et se tint debout, immobile et silencieux. Soucieuse de l'état du jeune homme, Alana se rapprocha de lui et posa sa main sur son épaule. A son grand étonnement, il n'émit aucune protestation alors elle la pressa délicatement sans ne rien dire. Ethan retint difficilement un frisson sous doute causé par le froid mais la laissa faire tandis qu'elle lui frictionnait lentement l'épaule et demeurait debout sans bouger. Se libérant de sa poigne au bout de quelques instants, il tendit le bras et toqua de trois petits coups bien distincts sur la porte, brisant le silence environnant. On entendit alors des bruits de pas venant de l'intérieur et une silhouette se rapprocha de l'entrée. Une bruit de clés retentit, la porte se déverrouilla. Une dame se tenait sur le perron devant eux. Elle était un peu plus petite qu'Alana, les cheveux châtains foncés parsemés de mèches grises, de grands yeux bleus semblables à ceux d'Ethan. Elizabeth Sherwood regardait son fils pour la première fois depuis six longues années.