CHAPITRE XXVIII

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Même jour.

Lieu inconnu,

Londres

— Bonsoir Luka.

Le blond se tenait sur le seuil de la porte, accoudé à l'embrasure. Si sa chemise au col déboutonné et ses cheveux à l'effet coiffé-décoiffé lui donnait un air négligé qui le rajeunissait, l'odeur de lotion d'après rasage encore fraîche ne laissait aucun doute quant à son état d'esprit. Il attendait sa visite. Et si une petite part d'elle même semblait agacée qu'il ait prévu son arrivée, l'américaine émit un léger rictus amusé.

— Je ne t'attendais pas de si tôt.

— Serais-tu déçu de me voir ?

— Ma déception ne sera jamais due à ta présence ma douce.

Les deux anciens adversaires se jaugèrent du regard quelques instants, sans un mot. Le milliardaire finit par s'effacer, la laissant pénétrer dans sa demeure.

L'intérieur était aussi chaleureux qu'un cimetière pouvait l'être. Les murs d'une noirceur sans égale et aux briques reluisantes semblaient engloutir le peu de joie que pouvait contenir un tel endroit. Les lustres blancs semblables à des puits de lumière paraissaient être la seule source de luminosié, les fenêtres ne laissant passer que le brouillard grisâtre de la capitale anglaise.

— Tu as sût trouver un nouveau logement assez rapidement après que nous ayons détruit ta dernière demeure à New York.

— Ce n'était qu'une résidence secondaire comme je te l'avais expliqué. Ce n'est pas l'argent qui me manque. Avec mes contacts et un peu d'aisance et de manipulation m'a permis dans le passé de m'octroyer le poste de directeur général dans une des plus grandes entreprises mondiales. Maintenant que j'ai une Pythie sous la main, elle se contente de vérifier les cours de la bourse afin de placer au mieux mes actions.

Mais cessons de parler argent, continua Luka en lui adressant un sourire sincère. Cela fait si longtemps que j'attends de t'accueillir ici. Je me languissais durant ton absence. Tout n'était qu'ennui. Ton voyage s'est-il déroulé pour le mieux ?

— J'ai prononcé les trois mots que tu m'avais indiqué, commença Alana en s'avançant dans la pièce de vie, frôlant les murs froids de sa main, et le portail s'est ouvert. Merci pour les vêtements.

— Ne me remercie pas ma douce. Je n'ai pas pu en avoir davantage sous la main mais je n'aurai pu supporter que d'autres te voient en tenue d'Eve. Je constate d'ailleurs que te vêtir n'a pas été un problème. Tout ceci est...original, conclut le blond avec un vague geste de la main vers les vêtements trop grands, froissés et absolument pas coordonnés de l'américaine. Ce qui lui valut de se faire foudroyer du regard sur le champs.

— Tu devrai songer à mieux placer tes portails plutôt que de te focaliser sur mon apparence. Tomber sur deux violeurs défoncés était la dernière chose à laquelle je m'attendais en arrivant. Je ne sais lequel d'entre nous a été le plus traumatisé par cette expérience. Quoiqu'il en soit, j'ai du me dépêcher de fuir avant que le charme que j'avais lancé ne s'amenuise et que le survivant n'attire la police.

— Le survivant ? Quand n'est-il du second ? L'aurais-tu...

— Ne t'amuses pas à faire l'idiot Luka. Tu connais très bien la réponse. Je ne répondrai pas.

— J'avais oublié à quel point les choses devenaient plus amusantes en ta présence, gloussa le concerné en s'approchant de la jeune femme. Tout cela m'avait manqué. Tu m'as manqué. Ne me laisse plus.

God's Shadows -Trahison-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant