CHAPITRE XI

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22.09.2019

Centre de la Maison Blanche

New York

23:15

Eleonore

— Tyler, fais moins de bruit.

— Ils dorment tous Eleonore. Raison de plus pour crier à tue tête. Je donnerai cher pour voir leur face alors qu'il est prêt de minuit, préparés à repousser une invasion imaginaire.

Aïe !

— Tu n'as que ce que tu mérites à dire de pareilles âneries, riposta Eleonore en passant devant lui, ses bottines à la main.

Roulant des yeux, Tyler se massa l'arrière du crâne et lui emboîta le pas.

— Chez-toi ou chez-moi ? Lui demanda-t-il tout bas alors qu'ils s'engouffraient dans le couloir principal menant aux chambres.

— Avoues que tu adores prononcer cette phrase, le taquina-t-elle avec un sourire amusé. Peu importe. Je suis exténuée mais je me dois d'être en forme pour demain. Nous faisons une reconstitution afin de nous entraîner et je suis l'avocat de la défense. Je ne veux surtout pas me rater.

— Comme vous voudrez maître James. Je vous invite donc dans mon humble garçonnière.

— Enlèves-moi ce regard lubrique de ton visage Tyler. Je suis fatiguée, nous n'allons que dormir.

Un frisson la parcouru lorsqu'il passa tout prêt d'elle, la frôlant volontairement au passage.

— C'est ce que nous verrons bien, susurra-t-il contre son oreille et elle sentit une douce morsure sur son lobe.

Bien qu'il fusse naturellement joueur, l'alcool avait tendance à l'infantiliser. Un rire léger s'échappa d'entre les lèvres de la canadienne alors qu'elle observait son compagnon sautiller jusqu'à la porte de sa chambre, comme s'il fût pressé de faire une bêtise. Lorsqu'Eleonore pénétra dans la pièce, son regard tomba presque immédiatement sur la veste en cuir jetée négligemment au sol. C'est dans un soupir qu'elle se baissa et accrocha l'habit avec son manteau au porte manteau en bois qu'elle lui avait acheté afin de stopper sa fâcheuse manie à jeter ses affaires au sol.

— Tu ne vas pas tenter de me faire croire que cette fois-ci tu n'as pas eût le temps de te débarrasser correctement de ta veste ? Ce serait stupide de ta part que d'essayer.

En se retournant afin de déposer ses chaussures dans un coin de la chambre, Eleonore croisa le regard persistant du garçon et tenta de refréner toutes les sensations qui menaçaient de l'envahir à ce simple contact visuel.

— Tyler, j'ai dit non.

— Ne me dis pas qu'après une semaine d'indisponibilité tu ne veux pas de moi. Tu vas me vexer.

— Ne dis pas de sottises. Je suis fatiguée et je veux être au maximum de mes capacités pour demain.

Eleonore savait pertinemment que ses barrières risquaient de s'effondrer s'il venait à être trop proche. Mais elle n'eût pas la force de l'empêcher d'avancer et se retrouva acculée contre la porte. Les mains de son compagnon se posèrent sur le haut de ses bras et entamèrent des mouvements de vas et vient le long de son cou à présent nu de tout foulard. Par Héra, il est vraiment fort. La canadienne s'insulta mentalement pour sa faiblesse d'esprit et réprima un soupir de bien être dans ses bras. Bon sang ce qu'elle se détestait de ne pas savoir lui résister. Le moindre contact de sa part qu'elle se retrouvait déjà haletante.

— Je sais que tu en as autant envie que moi, continua Tyler d'une voix rauque tandis qu'il la saisissait de ses deux mains sur ses hanches et plaquait son bassin contre le sien, lui faisait ressentir tout le désir qui le possédait. Cette fois-ci Eleonore ne put retenir le gémissement aiguë en réaction à la poussée masculine contre son bas ventre. Presque automatiquement celle-ci se mordit la lèvre inférieure et sentit ses joues la chauffer, honteuse.

God's Shadows -Trahison-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant