CHAPITRE XXI

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10.10.2019

Centre de la Maison Blanche,

New York

C'était comme si un marteau piqueur s'amusait à faire joujou dans dans sa tête. Un engin gigantesque qui provoquait, en plus de l'intense migraine, les tremblements incontrôlés de son corps. Elle en était à sa troisième crise de spasmes depuis le début de la mâtinée. Et il n'était que neuf heure. Elle avait envoyé un message à sa mère afin qu'elle l'excuse auprès du lycée pour son absence. Alana n'avait pas eût de nuit complète depuis plusieurs semaines et elle maigrissait à vue d'oeil à force de régurgiter le moindre repas. L'américaine se releva de contre le sol sur lequel elle s'était couchée sur le flan, sentant la crise pointer le bout de son nez. Aussitôt, ses pas la portèrent jusqu'à sa table de chevet où elle y trouva la boite en bois qu'elle affectionnait tant depuis ces dernières semaines. Lorsqu'elle ouvrit le couvercle, elle s'imagina entourée d'un halo de lumière, comme si elle trouvait le Saint Graal. Mais la lumière s'éteignit très vite en apercevant l'intégralité des flacons vides. Cela lui fit l'effet d'un coup de poing qui l'assomma quelques secondes. Il ne restait pas un seul gramme de son remède. Même pas la moindre miette. Elle eût soudainement envie de pleurer. Ou bien de s'enfoncer sous terre en espérant que cela réglerait ne serait-ce que temporairement son manque. Alana aurait put tout casser tellement cette situation la minait intérieurement. L'américaine agrippa ses cheveux de ses doigts, manquant presque de s'en arracher tellement elle les tirait fort dans l'espoir de faire disparaître sa faim. Cette faim qui la tiraillait et la rongeait de l'intérieur comme un virus. Alana se releva de sur son lit et sortit de sa chambre.

Le couloir était désert. Ils étaient quasiment tous à leur travail ou bien à l'école en ce jeudi matin. Tant mieux pour elle, la voie était libre. La jeune femme marcha d'un pas rapide, veillant à ne pas faire trop de bruit au cas où elle n'était pas seule. Elle franchit la porte de l'infirmerie, veillant bien à ce que personne ne se trouve à l'intérieur. Presque aussitôt, son regard se porta sur l'armoire en bois fermée à double tour. Heureusement, elle se souvenait de la cachette où était déposé le double des clés en cas d'urgence. Au fond, n'était-ce donc pas une urgence en quelque sorte ? Ce fut sans doute le plus beau son qu'elle ait jamais entendu lorsque le verrou de la porte se débloqua, lui ouvrant ainsi les portes du Paradis. Ses yeux trouvèrent en quelques secondes le flacon renfermant ce qu'elle considérait comme le Saint Graal. Ses mains saisirent alors les tubes en verre dans sa poche et elle entama de les remplirent de morceaux de l'algue miraculeuse.

— Alana ? Qu'est-ce que tu fais là ?

Surpris, la jeune femme se retourna avec tellement de surprise que le dernier flacon qu'elle venait de refermer lui échappa des mains et tomba au sol en se brisant.

— Alana, qu'est-ce que tu cherches dans l'armoire?

Si le visage de Mark était joyeux de retrouver son amie, celui d'Aaron se décomposa à grande vitesse lorsque ses yeux se baissèrent sur les morceaux de verres mélangés à un échantillon d'algue. Puis il releva les yeux sur elle avant de les laisser retomber sur le désastre à ses pieds. Au fur et à mesure de son cheminement répétitif, le visage du bibliothécaire se durcit, ses yeux ne devinrent que deux petits fentes couvrant une lumière éblouissante. Et terriblement inquiétante. Comme dans un coup de vent, les deux portes de l'armoire se fermèrent avec violence et on entendit le verrou se refermer par magie.

— Je ne sais pas si je me dois de te laisser t'expliquer. Tu peux toujours essayer.

La voix du roux était tellement menaçante tandis qu'il s'approchait d'elle à grand pas qu'Alana sentit une goutte de sueur couler le long de sa nuque.

God's Shadows -Trahison-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant