CHAPITRE VII

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21.09.2019

Centre de la Maison Blanche, New York

C'était un jour pluvieux. Un vendredi soir au temps si médiocre que la seule chose à faire était de rester emmitouflé dans une couverture épaisse devant une série Netflix. C'était ce à quoi projetait Alana. Mais les joies de l'école la rattrapaient, de même que les devoirs. Entre deux exercices d'algèbre, l'américaine laissa son regard vagabonder le long de la fenêtre. Les gouttes s'écoulaient le long de la vitre, comme si mère nature laissait ses larmes tomber sur le monde des mortels. Quel piètre poète je fais. Reportant son attention sur son cahier, Alana grogna devant l'énoncé qu'il lui paraissait davantage semblable à un texte de chinois qu'à un énoncé scientifique. Elle ne voulait pas demander de l'aide aux autres ne souhaitant pas qu'il le sache et en profite pour se moquer d'elle. Dans un excès de frustration, elle balança son cahier au sol et se laissa choir sur son lit, les mains sur les yeux.

Quelle absence de courage.

— Il n'est aucunement question de courage Ena mais de patience. Et de frustration.

Ce que tu n'as pas.

— La frustration amène la colère et la colère ne m'avancerait à rien dans ce cas là. Il vaut mieux que j'arrête maintenant avant de ne réellement casser quelque chose.

J'ai quelque chose pour toi.

— Tu veux dire un cadeau ?

Prends cela comme tu veux, je ne m'y opposerai pas.

— Quand est-ce que je l'aurai ? Si ce n'est pas trop indiscret de ma part.

Maintenant si tu suis mes indications.

Alana ferma les yeux, obéissant à la voix dans sa tête. Un sentiment de vertige envahit son corps et elle se sentit sombrer.

Lorsque ses yeux se ré-ouvrirent ils se posèrent automatiquement sur son corps. Enfin sur ce qui l'était autrefois. Son enveloppe corporelle était maintenant tellement pâle qu'elle en devenait transparente, telle un fantôme. Vêtue d'une longue robe blanche au buste décoré de fines lignes dorées, le bas du vêtement recouvrait ses pieds nus, terminant en deux pans semblables à des ailes. Un hoquet de stupeur sortit de sa bouche lorsqu'elle découvrit les arabesques argentés qui parcouraient ses bras et le reste de son corps avec une grâce fascinante.

—Elles ne sont que temporaires, ne t'en fais pas.

Une voix aussi claire que majestueuse la fit se retourner, faisant voler les quelques mèches échappées de sa chevelure coiffée élégamment d'un chignon. Une grande dame se tenait devant elle et ses yeux se plissèrent devant l'aura lumineux de l'inconnue. Qui ne l'était peut-être pas temps que ça. Sa longue chevelure ondulée ne semblait pas avoir de teinte. A première vue, elle semblait châtain mais des reflets l'illuminaient, la rendant tantôt blonde ou bien cuivrée. La robe, tout aussi blanche que la sienne, se posait délicatement sur sa peau comme un voile, le tissus bruissait à chacun de ses pas avec légèreté. Bien que son apparence lui soit étrangère, Alana connut dès le premier regard l'identité de la femme qui ne paraissait pas avoir d'âge.

— Ces marques te permettent d'exister et de rester maître de tes pouvoirs et de tes capacités sinon quoi ton corps n'aurait pas supporté mon âme et tu serais morte sur le champs. Elles sont en réalité omniprésentes sur ton corps mais elles ne sont visibles que lorsque tu le souhaites et que tu ouvres tes barrières. Nous sommes dans un monde parallèle, quelque part entre la réalité et l'imaginaire. C'est pour cela qu'elles apparaissent, sinon tu n'aurais pas survécu au voyage. Suis-moi.

God's Shadows -Trahison-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant