God's Shadows -Trahison-

CHAPITRE IV

31.08.2019

Continent européen,

Ville de Chester, Angleterre

Sentant un liquide froid et visqueux couler le long de son cou, Alana ouvrit grand les yeux quand elle assimila l'origine de la substance. Elle essuya longuement sa bouche et son cou d'un revers de la main, la considérant avec dégoût. Alana se prit la tête entre les mains et se remémora l'énième nuit cauchemardesque qu'elle venait de subir. A force de gesticuler dans tous les sens, dans l'espoir de se défendre contre un hypothétique adversaire, elle était parvenue à tomber du lit, se réveillant la face contre le sol, sonnée. La nuit avait été courte. Encore une fois. Descendant les escaliers dans son short de sport et son tee-shirt trois fois trop grand qui lui servaient de pyjama, elle rencontra dans la cuisine la mère d'Ethan. La jugeant de ses yeux glaciers, la femme l'informa froidement de sa sortie en ville et finit par la laisser seule dans la demeure. Lorsqu'elle sentit son ventre grogner, Alana, alors qu'elle ne se sentait pas à l'aise dans cette maison étrangère, se résolu à nourrir son ventre qui ne cessait de faire des siennes. L'américaine ouvrit les différents placards en bois vernis et commença sa préparation d'œufs brouillés sous la mélodie d'une chanson imaginaire. Des coups furent toqués contre la porte, la sortant de sa solitude. L'appel se répétant, elle se dirigea vers l'ouverture, s'assurant de son allure adéquate.

— Je suis désolée mais je ne parle pas aux inconnus. Au revoir, ajouta-t-elle avant de refermer aussitôt la porte.

— Alana, soupira la voix de l'autre côté. Laisse-moi entrer. S'il te plaît.

— Veuillez partir monsieur. Je ne me répéterai pas.

— Moi non plus ça tombe bien. Ouvre cette porte. Maintenant.

— Tu n'es pas drôle...laissa échapper l'américaine en enlevant la chaîne afin de le laisser ouvrir tandis qu'elle retournait à sa tâche.

— Ma mère n'est pas là ?

— Je n'ai même pas le droit à un bonjour ?

— Je ne me rappelle pas que tu te sois montrée polie lorsque tu me laissais dehors.

— Elle fait des courses à ce que j'ai compris. Toujours aussi aimable.

— Sois prête pour treize heure. Nous partons quelque part.

— Comment ça ? Où allons-nous ?

— Arrête de poser des questions veux-tu ? Tu sauras tout cet après-midi. Et occupe toi de tes œufs, je ne suis pas sûre que ma mère apprécie une odeur de brûlé dans sa maison.

.           .           .           .           .           .           

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Rien du tout. Merci.

— Tu es sûr ? Tu m'as amené ici. Ce sera ma façon de te remercier.

— Non merci. Ne dépenses pas ton argent.

— Tant pis pour toi. Un fondant au chocolat et un verre d'eau s'il vous plaît.

Le serveur nota la commande sur son carnet avant de disparaître à l'intérieur. Alana se laissa tomber sur sa chaise, tournée vers le soleil, un sourire béat scotché sur le visage. Son regard se perdit sur les grandes façades colorées et décorées du quartier de Nothing Hill.

— Bon sang, si tu savais combien je suis heureuse d'être ici ! C'est vraiment magnifique. Merci infiniment.

— N'en fais pas tout un plat.