CHAPITRE XXXIV

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17:43

(Eleonore)

Eleonore éclata en sanglots profonds et déchirants. Le poids du secret aurait pu s'alléger de ses épaules mais la dure vérité ne fit que la détruire davantage. Pliée en deux dans son fauteuil, elle ferma les yeux et ses bras se resserrèrent autour d'elle comme pour la soutenir. Ses pleurs auraient put en attendrir plus d'un et ses amis auraient dû se précipiter pour la consoler et partager sa peine. Mais aucun ne le fit.

Ils la laissaient pleurer de tout son soûl sans esquisser le moindre mouvement devant sa grande détresse. Autour d'elle, les visages étaient fermés suite à cette révélation. Même Emilie, qui n'était pas la plus grande admiratrice d'Alana, baissait la tête et son visage affichait un air grave, reflétant les pensées de tout le monde en cet instant. Elle se taisait, par respect pour toutes les personnes qui tenaient à Alana mais également pour la concernée elle-même qui, au fond, ne méritait pas cela. Le temps était comme suspendu. Personne ne parlait et tous reflétaient une immense détresse émotionnelle.

A côté de Ben, Lula commença à perdre l'équilibre. Elle se rattrapa au mur et s'y appuya lourdement dessus afin de ne pas tomber. Automatiquement, ses yeux et ceux de son ami se portèrent sur ses deux membres inférieurs qui tremblaient fortement et menaçaient à tout moment de la laisser tomber. Quelques secondes plus tard, les deux jambes lâchèrent la chinoise qui commença à chuter pour de bon, le mur ralentissant sa descente. Presque aussitôt, Ben lui attrapa le bras afin de l'empêcher de tomber et ses muscles se contractèrent sous le poids de la jeune fille.

— Lula ! Lula, qu'est-ce qui se passe ?

Elle ne répondit pas à ses questions et demeurait la tête baissée, le regard rivé vers le sol, les cheveux lui cachant à moitié la figure. Afin de la forcer à sortir de son mutisme, le jamaïcan posa délicatement sa main libre sur la joue de son amie. Son visage était humide et il sentit quelque chose tomber sur le long de ses doigts.

— Lula... regarde-moi s'il te plaît.

Avec une lenteur délibérée, Lula leva la tête et planta son regard noir dans le sien. Son visage était baigné de larmes et celles-ci s'accumulaient de plus en plus. La souffrance lisible sur ses traits étaient épouvantable.

— Bébé...dis-moi quelque chose s'il te plaît.

— J'ai mal au cœur Ben, lui répondit-elle d'une petite voix pourtant assurée alors qu'elle redoublait de sanglots.

Devant l'immense tristesse de son amie, Ben s'empressa de passer ses bras sous sa tête et ses genoux et la souleva dans ses bras. La chinoise se colla contre son torse et pleura de tout son soul, déversant à la fois ses larmes mais également celles du garçon dont les yeux étaient brillants de larmes.

Non loin d'eux, Mark serrait très maladroitement Meredith dans ses bras. Cette dernière pleurait un flot de larmes qui mouillèrent le tee-shirt blanc du jeune garçon qui ne s'en formalisait pas et détournait le regard afin de masquer la tristesse dans ses yeux noisettes. Autour de la plume, tous étaient dans un état second, oscillant entre la crise de larme ou celle d'hystérie.

— C'est que des conneries !

Tous les visages se tournèrent aussitôt vers la source de ces paroles. Kayla les regardait tous, debout au centre de la pièce, les fusillant du regard comme elle savait parfaitement le faire.

— Kayla...laissa échapper Jonathan d'une voix rocailleuse en se détachant de Maureen.

Les deux amis observaient leur amie d'un air triste et fatigué.

God's Shadows -Trahison-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant