CHAPITRE XIII

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26.09.2019

Lieu inconnu.

La bataille était rude. Les cadavres de monstres s'entassaient au milieu des décombres froids. Les pertes humaines ne pouvaient maintenant plus se compter sur les doigts de la main. Tout n'était que désolation et souffrance. Pourtant le spectacle n'émut d'aucune façon Alana qui surplombait le paysage. L'air presque nonchalant, elle descendit le chemin parsemé de corps, certains méconnaissables. Ses mains, son visage et l'intégralité de ses vêtements étaient couverts de pourpre, l'odeur métallique infestant ses narines. Ses pieds nus étaient à présent couverts de terre et de suie, de fines particules solides s'incrustaient sur sa peau sale. Elle avait rangé ses épées dans son dos, elle en enlèverait le sang séché plus tard. Les cris et les bruits d'explosions retentissaient comme une musique à ses oreilles. La plus douce des musiques pour le plus grand des chaos. Pourtant, elle pu discerner comme un léger gémissement tout près d'elle. Puis une faible prise se fit ressentir autour de sa cheville. Avant qu'elle n'ait eu le temps de réagir, son corps fut tiré vers l'avant et elle se retrouva au sol. Presque aussitôt ses mains voulurent saisir ses épées mais elle n'y trouva que du vide, elles lui avaient été arrachées. Deux poignes se saisirent de ses poignets et d'autres de ses jambes, l'empêchant de se défendre. Ces sales faibles. Ils en étaient venus à s'y mettre à quatre afin de la maintenir au sol. Une cinquième personne fit son entrée, s'asseyant sur son corps entravé. Ses yeux pourpres se plongèrent dans ceux aussi sombres que l'obscurité et pourtant aussi verts qu'une forêt verdoyante de celle qui fut autrefois son amie. Ses traits d'ordinaires harmonieux n'étaient que rage et tristesse. Ses cheveux noirs coupés courts  étaient poissés de sang, de même que ses mains lorsqu'elle les posa sur son cou bien trop blanc pour être humain. Malgré ses tentatives de s'en défaire, la prise se resserra sur son cou et Alana put sentir des ongles s'enfoncer dans sa chair au point d'en faire perler de fines gouttes de sang. Sa respiration se fit plus difficile tandis que ses mains s'embuèrent. J'espère que tu iras crever en Enfer...fut la dernière chose qu'elle entendit avant de ne sombrer définitivement.

C'est avec la peur au ventre et une nausée carabinée à un mal de tête qu'Alana se réveilla le matin même. Elle vomit ses tripes durant de longues minutes, haletante, la trachée meurtrie. Lorsque les spasmes parcourant son corps se calmèrent, elle tira la chasse et se releva. En posant ses mains sur le rebord du lavabo, ses yeux captèrent la marque noire sur son poignet gauche. Cela faisait maintenant deux jours qu'elle avait fait ce cauchemars qui lui avait trituré l'esprit pendant toute une journée. Le visage d'Ethan la suppliant de le sauver avait tourné en boucle dans sa tête. Je ne veux pas mourir...lui avait-il avoué, le sang s'écoulant de sa bouche, une larme solitaire roulant le long de sa joue. La moitié de son fond de teint y était passé afin de dissimuler la marque et elle se rappela momentanément d'aller en racheter afin de continuer à la cacher. Ce qui était sûr, c'est qu'elle n'en n'aurait pas assez pour dissimuler celle qui devait faire le tour de son cou. Une ligne noire de deux millimètres d'épaisseur venait d'apparaître sur sa peau, lui rappelant son rêve où elle était morte par strangulation, sous les mains de ses amis. Elle allait devoir ressortir le vieux foulard rouge qu'elle avait emprunté à l'une de ses amies de lycée. Ou plutôt dérobé. Le réveil indiquait six heure lorsqu'elle revint dans sa chambre. Il lui restait une heure et demi avant de prendre la route pour le lycée. C'était une heure de trop pour son temps de préparation usuel. Alana se laissa tomber sur son matelas et fixa le plafond, terrifiée à l'idée de se rendormir.

— Est-ce que tu dors la nuit ? Tu tires une tête de six pieds de long.

— Que ferai-je sans ta franchise rassurante Kayla ? Soupira Alana en se massant le front d'une main, une grimace étirant ses lèvres.

God's Shadows -Trahison-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant