God's Shadows -Trahison-

CHAPITRE XXXVII

07.12.2019

Lieu inconnu,

Londres

(Alana)

— Il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud ! s'exclama Lexie en abattant son poing sur la table. Nous devons le faire.

Réunis autour de la même table qui avait été témoin d'un spectacle particulièrement sanglant quelques jours auparavant, les douze dieux du mal discutaient avec animation. Assise volontairement à distance d'Alana, Margot étaient présente, silencieuse, vêtue d'une grande robe rouge dont les manches longues empêchaient de voir dessous. Un débat avait lieu à propos des événements à venir. Si certains dont Lexie proposaient d'affronter directement leurs ennemis dans leur Centre afin de les prendre au dépourvu, d'autres réfutaient cette façon de penser en mettant en avant le côté suicidaire de l'intervention.

— Mais même si nous devions le faire nous ne pourrions pas ! Riposta Nora en se levant. Ce serait se jeter dans la gueule du loup ! Nous n'en ressortirions pas victorieux.

— N'as-tu pas confiance en notre armée ? s'emporta Julian en accusant l'indienne d'un regard froid et dur.

— Quelle armée Julian ? Le questionna Etiene. Nos dokatriz sont encore trop faibles et nous avons une estropiée parmi nous, rajouta-t-il, ce qui lui valut un regard noir de la concernée.

Plus le temps passait plus les deux camps se faisaient nets et distingués, créant une ambiance tendue et froide.

— Zack, qu'en penses-tu ?

La voix de Luka retentit par dessus le brouhaha. Les autres se turent automatiquement, montrant leur profond respect et dévouement envers le blond.

— L'attaque surprise peut être un élément décisif dans une bataille, commença le représentant de la guerre. Cependant elle est à utiliser dans de bonnes conditions. Comme l'a dit Nora nous ne pouvons nous permettre d'attaquer sans savoir où nous allons et à quoi notre attendre. Je ne dis aucunement que nous sommes inférieurs, je mets seulement l'hypothèse d'un adversaire plus fort et dangereux que prévu.

Une fois le discours du coréen terminé, tous se turent et tournèrent la tête vers leur chef. Luka affichait un rictus amusé, comme s'il savait depuis le début ce qu'allait répondre le brun.

— Très bien. Vous avez entendu notre spécialiste des batailles. Nous ne nous rendrons pas au Centre des autres dieux. Et si certains ne sont pas d'accord, continua-t-il en entendant Julian maugréer son mécontentement, je me ferais un plaisir de vous remettre les idées en place. Vous pouvez disposer.

Petit à petit, les gens se levèrent et quittèrent la pièce, parfois seuls ou bien par petits groupes. Se retrouvant isolée, Alana quitta sa chaise et s'assit sur le bord de la table, en face du blond.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Lui demanda-t-elle en voyant son air tracassé.

— Rien, lui répondit le garçon sans la regarder, le menton dans la main.

— Bébé, dis-moi ce qu'il y a.

Levant un sourcil interrogatif, le blond se tourna vers elle et la regarda avec un intérêt distinct.

— Je ne te savais pas adepte des surnoms affectifs Alana. C'est surprenant. Mais adorable ma douce.

— Et moi je ne te pensais pas si con, lâcha-t-elle froidement devant sa moquerie en descendant de son piédestal pour partir.