28.01.2020
Onze jours plus tard.
Centre de la Maison Blanche.
Chambre numéro quinze.
New York
(Alana)
Alana était assise dans son lit, adossée à ses oreillers moelleux relevés par les soins de Mark. Le brésilien était arrivé dans sa chambre en plein milieu d'après-midi, directement après la fin de ses cours. La première fois qu'il était venu à l'hôpital, il s'était contenté de l'observer, assis sur une chaise. Elle avait faillit ne pas le reconnaître, les traits du visage tiré, des cernes immenses sous les yeux. Leur jeu de regard avait duré environ une heure avant qu'il ne reparte. Ce ne fut que la troisième fois qu'il lui adressa la parole. Cela avait duré plusieurs heures durant lesquelles les deux s'excusèrent de leur comportement, s'auto-blamant, s'accablant de reproches. Ils avaient pleuré et se fut collés dans le petit lit d'hôpital qu'ils avaient fini par s'endormir.
Cette fois-ci ils n'avaient que très peu discuté. Il s'était contenté de lui raconter vaguement sa journée de lycée avant de s'endormir dans le lit. Mark était encore choqué par les événements du mois dernier : sa tentative de suicide ainsi que la mort de l'un d'entre eux. C'est à ce moment-là qu'il avait réalisé à quel point la vie était précieuse et que même avec leurs pouvoirs ils n'étaient pas immortels.
Il était parti depuis une heure mais Alana n'avait que peu avancé dans la lecture de son roman. Ses yeux étaient restés tout comme ses doigts, fixés sur le petit dessin au cœur de son poignet gauche. De fins traits noirs légèrement courbes, pareils à des vagues, l'une légèrement au dessus de l'autre. La marque étaient ancrée sur sa peau, tel un tatouage. La pulpe de ses doigts continuaient de le frôler, provoquant des frissons dans tout son corps. Quand elle s'était réveillée de l'hôpital, s'était déjà inscrit sur sa peau et malgré la surprise sur le moment, elle l'avait pris avec un certain détachement.
Mais elle n'en n'avait parlé avec personne. Car aucun de ceux qui étaient venus la voir n'était concerné par ce symbole et sa signification qu'elle même n'était pas sûre de connaître avec précision.
— Tu te décide enfin à venir me voir ?
La voix d'Alana avait fusé, rompant le silence de la pièce. Elle était peut-être seule mais elle l'avait entendu. Non. Elle l'avait senti. Sa présence, son aura. Et même si c'était encore flou, elle savait que le temps ne ferait qu'augmenter sa perception.
Il lui sembla qu'il hésitait mais la poignée de la porte finit par s'enclencher avec lenteur et la l'entrée s'ouvrit.
Toujours avec une vitesse qui démontrait son manque d'assurance, Ethan pénétra dans la chambre. Un col roulé moulant noir, un pantalon ample de type militaire, des boots noires. Il respirait la force, la virilité mais le danger mélangé à la colère qui émanaient de lui la firent frissonner. A cet instant elle le trouva tout aussi beau que terrifiant.
Il referma la porte avec soin, comme si il ne souhaitait pas que l'on sache qu'il se trouvait ici, avec elle. Elle espérait se faire des idées.
L'anglais avança jusqu'à se poster devant la fenêtre et il sortit son briquet mais Alana nota qu'il n'alluma pas de cigarette et l'en remercia silencieusement. Aucun des deux ne parla, elle se contentait de le fixer alors qu'il observait le paysage extérieur. C'était la première fois qu'elle le revoyait depuis la dernière bataille. S'en était déroutant qu'il soit juste là après plus d'un mois sans la moindre de ses nouvelles. Mais le simple fait de l'apercevoir lui fit l'effet d'un baume au coeur, un soulagement. Alors elle laissa le silence s'installer entre eux. Pendant une demi-heure environ. Puis Ethan tourna la tête vers elle, l'observant sous toutes les couture comme s'il voulait s'assurer qu'elle allait bien. Mais à aucun moment il ne la regarda dans les yeux. Et il redirigea son regard vers l'extérieur.
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God's Shadows -Trahison-
Teen FictionATTENTION: ceci est le tome 2 de God's Shadows- Renaissance- Deux semaines ont passé depuis la bataille et chacun a repris le cours de sa vie, s'entraînant en vue d'une guerre. Mais les choses ont changé même s'ils ne le savent pas encore. Le danger...