Chapitre 6 - Descente Aux Enfers.

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L'image que reflétait le miroir face à moi ne me plaisait pas. Plus que d'habitude, j'avais le teint pâle et mes yeux noirs étaient accompagnés de grands cernes bleutés. Le poids que j'avais pris depuis mon retour de Shiganshina semblait avoir disparu et mes maigreurs m'affolèrent.

Cela faisait plus d'une semaine que je ne mangeais presque pas et surtout, que j'étais sujette à de grave insomnies. La raison ? Ma peur véhémente de me retrouver dans un cauchemar comme j'avais l'habitude de faire depuis mon entrée dans le Bataillon.

Dès que j'avais un petit semblant de repos, des images de mes souvenirs déjà horribles se mêlaient avec les visages sans vie de toutes les personnes que j'avais perdu.

C'était la même rengaine à chaque fois : toutes ces personnes essayaient de sortir de la chambre dans laquelle je les avais enfermé à double tour. Ils me suppliaient de me souvenir, d'accepter leur mort, d'accueillir ces émotions qui en découlaient.

Il était hors de question que je le fasse.

À chaque fois que je réfléchissais trop à eux, la porte que j'avais aussi dans mon esprit risqué de céder à tout moment. Cela me provoquait de grave migraine alors j'essayai de faire en sorte de penser à d'autres choses, de m'occuper inlassablement.

Charlotte, Lise, Mark et même Hélène semblaient s'inquiéter de mon état même si je leur assurais que tout aller bien. Il fallait juste que je me concentre sur l'idée de tuer mon père mais aussi sur mes entraînements quotidien même si je n'excellais plus à ceux-là.

- En régression totale, me dit justement Livaï alors que Erd venait de me mettre à terre.

Je lui lança un regard noir. Cette dernière semaine j'avais essayé de le voir seul à seul pour savoir s'il comptait m'aider à retrouver mon père mais il semblait m'éviter le plus possible.

- Désolé, me dit Erd avec un sourire gêné en me tendant une main pour me relever.
- Ce n'est rien, répondis-je les dents serrés en époussetant la poussière sur mon uniforme.

Erd s'éloigna et Livaï allait faire de même mais je le retins par le poignet.

- Il faut qu'on discute, murmurais-je.
- T'as vraiment une sale gueule, me dit-il.
- Tu m'avais dit qu'on discuterait, reprochais-je.
- Et on le fera, lorsque je l'aurai décidé. C'est cette histoire qui te fout dans cet état ?
- Dans quel état ?
- Tu ne sembles plus concentré sur rien, m'apprit-il, t'as une gueule à faire fuir un titan sûrement à cause d'insomnies régulières, tu as maigris et ton côté blague pourri semble disparaître.

Je me passa une main nerveuse dans mes longs cheveux noirs. J'avais l'impression que Livaï violait mon intimité, étais-je aussi facile à lire ?

- Dis donc Lili, t'as l'air de vachement bien m'observer ! dis-je faussement en lui lançant un coup de coude dans les côtes.
- Sers ceux numéro à tes amis si tu le souhaites, répondit-il d'une voix froide, mais celui-ci ne fonctionne pas sur moi.

Quel connard, pensais-je tandis qu'il me tournait le dos pour fuir la discussion.

- Tu n'es pas un homme de parole, lui lançais-je mauvaisement.
- Et toi, tu es pathétique, me dit-il sans se retourner.

Sa réponse me mis en rogne. J'étais clairement à fleur de peau en ce moment et il ne m'en fallu pas plus pour courir vers lui et lui sauter dessus afin de lui en foutre une bonne.

Bien sûr, cet enfoiré anticipa le coup. Il se retourna et me fis une balayette. Je tomba de nouveau sur le tatami tandis qu'il me surplombait de toute la hauteur dont il était capable.

Cross My Heart - Livaï x OC/READER.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant