Cross My Heart - Livaï x OC/READER.

Chapitre 14 - Voici Mon Histoire.

Livaï souhaitait me parler selon Hélène et je redoutais ce qu'il allait me dire car j'étais certaine du sujet de ces propos et je savais que ça n'allait pas me plaire.

Depuis quelques jours déjà, j'avais remarqué qu'il y avait un lien qui me dépassait entre mon amie aux yeux émeraudes et le garçon qui prenait toute la place dans mes pensées. Je le voyais dans les regards qu'ils échangeaient, dans les signes de tête qu'ils se faisaient, dans les pièces desquelles ils sortaient l'un après l'autre.

Mais une question me taraudait tandis que je prenais le chemin jusqu'à son bureau : pourquoi souhaiterait-il m'en parler ? Savait-il que j'étais doté d'une intelligence supérieure et que j'avais compris leur petit manège ? Hélène avait-elle insisté auprès de lui pour qu'il me l'avoue et ne plus avoir ce secret à me cacher ?

Je me renfrogna. Je n'en savais strictement rien mais je n'allais pas tarder à le découvrir. Et dire que j'avais pensé pendant tout ce temps que c'était Petra à qui il accordait son attention. Peut-être qu'il était finalement le plus grand séducteur du Bataillon et qu'il avait réussi à en avoir plus d'une. Et le fait de m'avoir dit qu'il n'avait jamais embrassé personne avant moi devait être un mensonge pour que je me laisse tenter plus facilement, bien que c'était moi qui en avait fait la demande.

Et pourquoi cela m'importait autant de toute manière ? Je ne comprenais même pas en quoi la vie amoureuse de Livaï me prenait toutes mes pensées. Je croyais tout d'abord que c'était juste une rivalité stupide que j'entreprenais avec Petra et dont le visage dépité lorsqu'il m'adressait la parole me mettait en joie. Mais maintenant je comprenais que cela allait bien au-delà de cela.

- Entre, me dit la voix du soldat alors que je venais de frapper à la porte de son bureau.

Je fis ce qu'il me dit tout en essayant de cacher mon poignet cassé sous la manche de mon pull. Celui-ci avait doublé de volume mais il était hors de question que qui que ce soit l'apprenne, je n'avais aucune envie que tout le monde ressasse la chute stupide que j'avais faites.

Livaï me détailla étrangement de son regard acier avant de m'indiquer une chaise où m'asseoir.

- Hélène m'a dit que tu souhaitais me parler, dis-je d'une voix que je voulais neutre sans croiser son regard.
- Oui, soupira-t-il, j'ai quelque chose à t'annoncer.

Voilà.
Je le savais.
J'en étais sûre.
J'avais vu juste.

- Je suis au courant, lançais-je précipitamment.

Je n'avais aucune envie qu'il me dise pour Hélène et lui. Je ne voulais pas l'entendre de sa bouche. J'aurai voulu m'enfuir en cet instant précis. Je releva enfin la tête pour affronter son regard et je vis pour la première fois qu'il paraissait décontenancé.

- Au courant ? répéta-t-il les sourcils froncés.
- Comment ne pas l'être ? raillais-je mauvaisement, vous n'êtes vraiment pas discrets.
- Bordel, depuis quand ?
- Quelques jours, répondis-je crispée d'avoir eu finalement raison.

Livaï me regarda comme si c'était la première fois qu'il me voyait alors que j'avais l'impression de suffoquer. J'avais juste envie de partir. Vite.

- Je ne comprends pas pourquoi tu souhaitais m'en parler, dis-je soudainement, ça ne me concerne pas.
- Hein ? dit-il surpris, mais...
- Peut-être qu'Hélène t'a forcé à me le dire pour que tu te charges de ce fardeau mais le fait que vous soyez ensemble ne me regarde absolument pas.
- Que l'on soit ensemble ? répéta le soldat.
- Bon sur ce je vais y aller, fis-je en me levant.