Chapitre 21- Enfin.

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Mon réveil fut brutal.

Je transpirais abondamment et j'avais terriblement du mal à reprendre une respiration normale. J'étais totalement paniquée bien que je n'arrivais pas à me souvenir des horribles images que j'avais dû voir lors du peu de temps de sommeil que je m'étais accordé.

De longues minutes passèrent avant de réussir enfin à inspirer et expirer convenablement. Je passa mes mains moites sur mon visage en sueur et soupira plus bruyamment que je ne l'aurais voulu.

Malgré mes intentions, je n'oublierai jamais ce que j'avais vécu dans cette cave humide aux côtés de ce noble ayant eu la main lourde sur les tortures. Je m'en étais sortie avec des cicatrices physiques mais aussi mentales et celles-ci étaient sûrement les plus difficiles à accepter.

Je regarda vers le lit d'Hélène qui dormait toujours à poings fermés et voir ma sœur si vulnérable dans cette position fœtale avec la bouche entrouverte me fit légèrement sourire. Mes yeux dévièrent vers la seule fenêtre de notre chambre et je pu remarquer que le soleil n'était pas encore levé mais qu'il ne saurait tarder.

Derechef, je soupira avant d'enfiler un pantalon en lin ainsi que mes chaussons. Je n'en avais pas l'autorisation, vue l'heure beaucoup trop matinale, mais j'avais besoin de me dégourdir les jambes pour ne plus penser aux heures que j'avais passée attachée quelques semaines auparavant.

Après un rapide coup d'eau sur mon visage trop pâle qui faisait ressortir des cernes violacées, j'ouvris la porte de notre chambre dans un grincement tout en me dirigeant vers le terrain d'entraînement.

Une brise glaciale fouetta mon visage et cela me revigora instantanément, je ferma les yeux à son contact et apprécia l'instant présent : seule, debout au milieu du terrain d'entraînement, mes cheveux désormais courts flottant sur ma nuque alors que les étoiles scintillaient toujours dans un ciel parfaitement dégagée.

- T'as une sale gueule.

Mes lèvres s'étirèrent pour se transformer en sourire alors que je n'avais toujours pas ouvrit les yeux. Je n'en avais pas besoin puisque je savais parfaitement à qui appartenait ce ton cinglant, cette voix froide et ce parfum envoutant.

- Je te retourne le compliment, répliquais-je.
- Tu as les yeux fermés, remarqua Livaï, on dirait une idiote.
- Je n'ai pas besoin d'avoir les yeux ouverts pour savoir que tu as vraiment une sale gueule, m'amusais-je.

J'ouvris les yeux après quelques secondes en remarquant que je ne m'étais toujours pas pris de coup après ce que je venais de lui dire. Livaï m'observait avec... appréhension ?

- Tu n'arrives pas à dormir ? m'interrogea-t-il dans un murmure.
- Si, répondis-je, je dors mais...
- Les cauchemars te réveillent, termina-t-il.

Je me mordis la lèvre inférieure pour ne pas qu'il la voit trembler. Bordel, ces enfoirés avaient vraiment fait un travail monstre sur moi : j'étais littéralement morte de peur.

- Et moi qui me croyait forte, dis-je dans un rire un peu trop amer, j'ai survécu à l'attaque de Shiganshina, j'ai vécu avec des titans pendant des années, ma mère et mon petit frère se sont fait dévorer et pourtant regarde-moi je tremble comme une feuille en pensant à ce qu'un inconnu a fait sur moi. Je suis ridicule.

Livaï passa une main nerveuse dans ses cheveux noirs avant de répondre après un laps de temps assez long.

- J'aimerais prendre ta peur et ta peine avec moi pour te soulager de tout le poids que tu portes sur tes épaules.

Ses mots me touchèrent tant que j'eue du mal à ne pas éclater en sanglot. J'étais tellement faible, je me dégoutais. Il dû voir que je luttais intérieurement pour ne pas pleurer et me tendit une tasse de thé encore fumante qu'il avait à la main. Je la pris avec un signe de tête reconnaissant et plongea mes lèvres dans le liquide chaud qui me réconforta un peu.

Cross My Heart - Livaï x OC/READER.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant