Chapitre 19

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PDV de STEEVE

Arrêté sur la terrasse, je la vois s'éloigner de la maison à pied et mon cœur se serre. Je m'en veux d'être parti de la sorte, je m'en veux de l'aimer malgré qu'elle se foute bien de ce que je peux ressentir à chaque fois que je la vois. Son regard, ses lèvres, sa voix, tout d'elle m'a séduit la première fois que je l'ai vu, il n'a pas fallu d'une seconde pour que mon âme soit sous le charme. Mon cœur était dans un état d'émerveillement de voir une si belle créature. J'en connais des filles certes. Mais elle, elle m'a paru comme un aimant qui accrochait mon attention. Je sais, c'est compliqué, c'est difficile de la savoir amoureuse d'un autre et je n'ai pas le droit de l'en vouloir, d'en être jaloux, mais je ne peux m'en en empêcher. Je respire bruyamment, un grain de colère étire mes lèvres. Puis, la pression me relâche quand je vois son petit corps avoir du mal à passer la grille. Je souris. Elle est tellement mignonne. Je ne parviens pas à garder une dent contre elle. Je devrais aller la déposer chez elle. Mais je ne veux pas affronter son regard de chien battu.

Elle doit me détester maintenant. Je ne suis qu'un pauvre lâche, juste un con ! Je n'aurai pas dû provoquer ses sens puis fuir quand elle me tente à son tour, mais je ne veux pas la toucher sans qu'elle ne le veuille vraiment. Je ne veux pas l'embrasser et recevoir d'elle des regrets à cause de son homme. Je ne veux pas la caresser pendant qu'elle pense à un autre. Je vois bien dans son regard à quel point elle est attaché à lui et ça m'irrite. Bon Dieu pourquoi mon cœur l'a choisi elle ?

Je passe une main dans mes cheveux en repensant à ses caresses qui m'excitait. J'aurai pu être brutal et l'embrasser avec ou sans son gré. J'aurai pu être hors de moi, les émotions commencèrent à prendre le dessus et je ne voulais pas perdre le contrôle. J'aurai pu laisser mon mâle dominant prendre possession d'elle. Mais elle est si fragile, si innocente, si...

Arh, je dois arrêter de penser à elle et m'éloigner pour éviter de commettre l'irréparable. Je pense que c'est la meilleure décision que je puisse prendre. Je vais l'éviter pour son bien.

Je continue de me noyer dans mes pensées jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision. Elle est partie et pour de bon, je l'espère même si j'ai du mal à l'accepter, à abandonner de si tôt.

Je fais volte-face et me dirige dans ma chambre. L'odeur de sa présence remplie encore cet espace qui me semble vide quand elle n'est pas là. Je m'allonge sur mon lit et ferme les yeux. Je préfère dormir, ne plus penser, me vider la tête et arrêter de voir son image dans ma mémoire. Je cherche le sommeil sans le trouver. Je me redresse et sors de mon lit. Je dois sortir d'ici, sortir de cet endroit. Je prends ma voiture et me dirige chez Edward, un ami d'enfance. J'arrive chez lui en quelques minutes. Je sors de ma voiture et me dirige sur le pas de la porte. Je toque une fois, deux fois. La porte s'ouvre légèrement et je trouve mon ami torse nu, une bière à la main.

_Mon frère ça fait un bye ! s'exclama-t-il content de me voir.

Je souris faiblement et il ouvre grandement la porte pour me laisser pénétrer dans son appartement.

_Alors qu'est-ce qui t'amène ?

_Je suis juste venu saluer mon vieux pote. répondis-je faiblement en jetant un coup d'œil dans le bazar de sa baraque.

_Trop cool je t'apporte une bière. Allez assied toi je reviens. dit-il en tapotant mon épaule.

Je cherche du regard où est-ce que je pourrai bien m'asseoir dans ce bordel. Je souris quand il revient avec une canette de bière et me le tend.

_Alors dis-moi qu'est-ce qui t'amène ? Ne me dis pas que ton père approuve que tu courtoises les personnes de ma classe sociale maintenant?

Je secoue la tête de gauche à droite en ouvrant ma boisson.

_Bien envoyé ! Mais rassure-toi il ne sait pas que je suis là

_Tant mieux.

Il enleva ses vêtements qui recouvraient le vieux fauteuil et m'invita à prendre place. Je m'assis en buvant une petite gorgée de ma bière.

_Tu n'as pas bonne mine. ajouta-t-il en prenant place à mes côtés.

_Je vais bien, c'est juste que... Non rien laisse tomber. Parlons plutôt de toi. Que fais-tu de tes journées maintenant ?

_Oh, beuh rien de spécial à part vivre l'instant présent et me taper des nanas. Je connais un bel endroit et des filles à ton goût si ça te tente.

_Non. dis-je sèchement le visage contrarié.

Il remarqua mon état.

_Allez dis-moi ce qui se passe je te connais bien et je sais que tu ne viens jamais me voir sans raison.

_C'est... Juste, une fille. finis-je par avouer.

_Elle est enceinte ?

_Haha très drôle. Non, elle, ... est amoureuse d'un autre et moi je l'aime et ce n'est pas réciproque. C'est con je le sais... concluais-je avec déprime.

_Je vois. Alors qu'est-ce que tu as décidé de faire ?

_Rien du tout. Je vais m'éloigner d'elle. C'est ce qui est le mieux à faire.

_Je ne connais pas toute l'histoire, mais ça se voit que tu es amoureux. Alors voilà ce que je te propose soit tu te bats pour cette fille parce que mon gars je ne t'ai jamais vu dans un état pareil pour une fille ou soit tu évacues ta peine avec des belles filles mec.

_Tu es con toi !

Edward est vraiment drôle et il me connaît bien. On causa encore quelques heures avant que je ne retrouve ma demeure. La nuit fût assez courte et mon réveil n'était pas bienvenu. Je me levai et me dirigeai dans la douche. Après mon bain, je m'habillai et sorti de ma chambre.

J'avais une folle envie de la revoir, de revoir ses yeux si magnifiques et son petit corps fragile. Je décidai sur un coup de tête de me rendre chez elle encore une fois de plus. J'arrivai en un rien de temps. Des bruits provenants de chez elle attiraient mon attention. Je me précipitai et je toquai à la porte poliment. Mon cœur battait vite. J'arrivais à distinguer un vacarme et j'entendais la voix de Stella demander de l'aide. Je défonçai la porte et je me précipitai à l'intérieur. Son oncle était sur le point de...

_Lâche là sale type !

J'enfonçai mon coup de poing dans son visage avant qu'il y ait le temps de comprendre ce qui se passait. J'étais à la fois horrifié et dégoûté de la situation, mais surtout je voulais me rassurer qu'elle allait bien avant de régler son compte à ce type.

_Stella, Stella tu vas bien ? demandai-je en m'approchant d'elle.

Elle ne me répondit pas, elle était trop faible et saignait du nez, elle s'était débattue comme une chef vu son état. Elle perdit connaissance. La rage prit place en moi. Je voulais régler son compte à ce type, mais l'état de ma belle me préoccupait plus. Je l'a soulevée et me dirigeai à ma voiture en lançait un regard noir à Jules qui prenait plaisir de la situation en nettoyant sa bouche saignante avec sa main. J'installai Stella sur la banquette arrière, et je pris la direction de ma maison.

***

Elle était couchée sur mon lit, les yeux fermés avec quelques hématomes sur le visage et des bleues sur les bras. Sa respiration était faible. Éric le médecin de famille m'a rassuré qu'elle allait reprendre connaissance d'une minute à l'autre et qu'elle n'avait subi aucun dommage ce qui me soulagea. Quelque heure plus tard, elle se réveilla enfin pour mon plus grand soulagement.

_Stella ! Enfin ! Tu vas bien ?

Vu l'état dans lequel elle était, elle ne me répondit que par un hochement de tête et des larmes qui dégoulinaient sur ses joues. Son regard fuyait le mien et je ne voulais pas la perturber davantage.

_Je t'apporte quelque chose à manger et à boire tu dois prendre les médicaments prescrits.

Son regard était neutre et effacé.

_Je reviens. ajoutai-je avant de quitter la pièce.

J'aurai pas dû (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant