J'aurai pas dû (Partie 1)

Chapitre 36

La nuit fut longue et j'eus du mal à fermer l'œil le premier soir dédié à mes noces. J'avais touché le fond et rien ni personne ne pouvait me secourir dans cette cellule dans laquelle je me trouvais.  Je me levai difficilement du lit en marchant comme une zombie pour sortir de cette chambre. Mes pas étaient lents mourant de faiblesse à chaque avancé. Je parvins à la première marche des escaliers sans avoir la force de faire une pas de plus. J'avais le tournis et je perdais de plus mes forces.

_Madame vous allez bien ? dit-il une voix qui m'était familière en provenance de mon dos.

Je savais plus ce qui se passait, tout devenait sombre dans ma tête et je perdis connaissance en atterrissant dans les bras de mon interlocuteur. Il me fit monter dans ma chambre et alerta Karl de mon état qui fit venir un médecin. Les heures passaient sans que je ne puisse voir ce qui se passait ni comprendre ce qui m'arrivait. La nuit tombée, j'ouvris lentement les yeux, prenant enfin conscience. Il était sur mon lit, assis, me regardant avec une lueur dans les yeux.

_Tu es enfin réveillée. dit-il doucement.

Je ne répondis pas, tournant la tête pour éviter son regard.

_Tu vas devoir faire plus attention à toi, tu as de la chance que Alex ait pu t'aider au bon moment. Je vais te faire couler un bain chaud. ajouta-t-il en se levant du lit, déboutonnant les boutons de sa chemise.

Il replia ensuite ses manches puis se dirigea dans la salle de bain. Il fit couler le bain et revint vers moi m'aider à me lever du lit. J'eus un peu de mal à tenir sur mes deux pieds. Il fit descendre la fermeture de ma robe et enleva mes vêtements. Le contact de sa peau à la mienne me procurait de multiple frissons que je réprimandais au plus profond de moi. Il me conduisit dans la salle de bain et m'aida à prendre mon bain en nettoyant chaque partie de mon corps. Il y avait des étincelles dans l'air à chaque fois que nos regards se croisèrent. Et tous les deux, fuyons cette passion grandissante. Il me conduisit ensuite à mon lit après m'avoir aidé une fois de plus à mettre une robe plus confortable avant de me faire coucher sur le lit. Il fit venir ensuite un plateau qui contenait quelques fruits et légumes, du lait chaud et quelques

crêpes et croissants, tout ce qu'il fallait pour me faire reprendre des forces.

Il prit place à mes côtés, la tête baissée, avant de la relever pour me regarder. Je fuyais son regard en regardant au bout de la pièce, sanglotant légèrement.

_Je ne veux pas de ton amour, mais seulement, tâche de rester en vie. dit-il d'une voix désolée.

Il se releva ensuite pour ne plus m'importuner davantage puis ressortit de ma chambre. Il referma la porte me laissant en compagnie de ma croustance.

Je mangeai quelques croissant et crêpes avant de boire mon verre de lait. Je pris ensuite le plateau pour le poser sur la table basse qu'il avait rapproché du lit avant de me recoucher.

Le lendemain, je me réveillai moins triste et moins épuisée émotionnellement. Ma respiration était calme et mon esprit évasif n'avait plus de raison de souffrir. Je restai encore un moment au lit en me levant par une grande envie d'aller au toilette. Après avoir fini, et me brossai les dents et pris une douche avant de ressortir. Je pris ensuite quelques vêtements dans l'armoire pour me vêtir. Je sortis ensuite de ma chambre avec le plateau de la veille pour le rapporter dans la cuisine. J'ouvris le frigo et je pris quelques oeufs avec quelques ingrédients disponibles pour me faire un sandwich.

Après avoir finit de me préparer mon sandwich, je le dressai dans une assiette que je posai sur un plateau en y  ajoutant un jus de fruit. Je continueai mon chemin pour prendre place dans le jardin pour profiter de mon plat et de la nature. Je mangeai mon sandwich en remarquant avec plus d'attention cette alliance que je portais au doigt et une tristesse commençait à pointer le bout de son nez. Quelques larmes rebellent s'échappaient et je posai le reste de mon sandwich dans l'assiette avant de nettoyer mes larmes du revers de la main. Je perdis l'envie de poursuivre ma dégustation et je pris le plateau en me levant pour rejoindre ma chambre. Une fois dans le hall d'entrée, j'avais des contractions soudaines, une douleur inexplicable que je ressentais. Mon plateau tomba de mes mains et je criais de douleur.

_À l'aide ! Aïe ! me tordais-je de douleur.

Alex alerté vint une seconde fois à mon secours. Il me transporta dans l'une des voitures de Karl jusqu'à l'hôpital et je ne faisais que me tordre de douleur et émettre des cris de détresse. C'était atroce, c'était affreux, je voulais que ça s'arrête sans savoir comment calmer ce mal.

Une fois à l'hôpital, on me conduisit en urgence dans la salle d'accouchement. Le bébé s'était décidé à sortir de moi pour ne plus endurer mes stresses et dépressions.

Je transpirais à grosse goûte, en écoutant les instructions des médecins présents dans la salle.

_Nous devions procéder le plus rapidement possible à l'accouchement,respirer madame respirer...

_Faites vite! hurlai-je de douleur.

_Vous vous en sortez très bien. Allez continuer à pousser (...)

Ce moment était incroyable et indescriptible. J'étais à la fois entre une extrême douleur et ressentant une grande envie de serrer ce petit être dans mes bras.

_C'est bien... Oui c'est très bien... Continuez... Ça y est... Encore un peu...

J'étais à bout de force et à bout de souffle, hurlant de tous mes entrailles.

_Il est enfin là, c'est un garçon, vous avez un beau petit bonhomme madame. dit-il le médecin en mettant le bébé dans mes bras avant de rompre le cordon ombilical.

Le bébé pleurait et je pleurais, émue de le voir, ce petit ange,mon enfant.

_Ne vous inquiétez pas, nous prendrions soin de lui et de vous(...). me dit l'un des médecins me retira le bébé de mes bras et en me rassurant pour l'apporter les soins qu'il faut.

            Quelques heures plus tard

J'étais dans ma chambre d'hôpital en regardant mon petit ange dormir près de moi dans son petit lit , admirant ses petites mains, ses petites joues roses. Il était tout simplement magnifique et la joie qui m'animait régénérait mes cellules.

Karl arriva à l'hôpital à la hâte en recherchant ma chambre. Il fut conduit par Alex qui l'accompagna jusqu'à l'entrée de celle-ci, puis il ouvrit légèrement la porte en me voyant avec cette troisième personne qui fera désormais partie de notre vie. Il resta un moment à l'entrée sans que je me rende compte de sa présence avant de refermer la porte silencieusement.

Mon moment à l'hôpital était terminé et je devais regagner la maison. Alex vint me chercher à l'hôpital sous les instructions de Karl et me ramena au manoir. Je rejoignais ma chambre en y découvrant un petit espace aménagé pour mon bébé. Un petit lit avec une petite armoire ainsi que tous les accessoires qu'il me fallait. Karl avait prit le soin de réaménager ma chambre et l'adapter en fonction du bébé. Ce geste me fit sourire, un sourire triste et peiné. J'installai le bébé dans le berceau et je rangeais les affaires que j'avais apporté. Une nouvelle vie pour moi commençait ainsi que celle du bébé et je devais moi aussi m'adapter à ce nouveau changement.