Ses yeux me désiraient et sa bouche était légèrement entrouverte. Ça ne me laissait pas indifférente. Des petites sensations commençaient à naître au niveau de mon bas ventre. Il se rapprocha de plus en plus de mon visage. Je sais que je ne dois pas faire ça. Me laisser aller aussi facilement. Puis l'image de Karl me revint en tête. Et je repris mes esprits.
Je faisais l'effort pour garder mon sang froid. Je le fusillais du regard comme si ma vie en dépendait. La bosse rien de plus, l'amitié rien de plus. Et ça, ça doit être clair pour lui.
_Steeve lâche-moi. dis-je d'un ton sévère
_Stella je…
_Stp lâche-moi tu me fais mal.
Il n'avait pas remarqué qu'il resserrait davantage sa prise ce qui faisait naître une douleur.
_Oh excuse-moi.
Il me lâcha. Et je continuai ma mission, celle de ranger mes affaires et me sauver d'ici.
_Je suis désolé, je n'aurai pas dû surtout que je sais que tu as...
_Un copain ! J'ai un copain Steeve et tu me mets mal à l'aise lorsque tu...
_Stp je ne le ferai plus, reste un peu.
_Je... je dois aider ma tante. mentis-je. On se verra une prochaine fois.
Il me raccompagna chez moi et je fus soulagée de retrouver ma chambre. Ça faisait un bon moment que je n'avais pas les nouvelles de Karl. Mais je comprenais, je le savais occuper et ma mère m'a promis de me prévenir si jamais quelque chose n'allait pas. Je m'allongeai sur le lit avec un grain de colère. Je m'en voulais terriblement. Ma chair avait mal de s'être si attaché à Steeve. Je l'aimais beaucoup, son humour, son caractère presque bad boy, son côté gentleman, mais surtout sa fragilité que j'arrivais à décerner jour après jour. Je m'en voulais d'avoir peut-être été un peu dur avec lui, mais je n'ai pas droit à l'erreur, je n'ai pas droit au péché.
Le jour suivant, j'avais du mal à me lever. J'étais quasi épuisée. Bienvenue grâce matinée. Je restai couchée encore un bon moment lorsqu'on toqua à la porte de ma chambre. Je me levai de si tôt, les cheveux pêle-mêle et le regard toujours endormi. J'ouvris la porte et je restai figée.
_Salut la belle au bois dormant.
_Que fais-tu là Steeve ?
_Laisse moi au moins découvrir ta si belle chambre demoiselle.
Mes joues rosirent et je le laissai rentrer malgré ma gêne qu'il soit ici, dans cette chambre...
_Pas mal comme chambre !
Il me dévisagea de haut en bas. Je me rendis compte que ma robe de nuit était beaucoup trop courte, trop courte à mon goût.
_Tu vas me dire ce que tu fais là stp. dis-je avec un ton d'agacement.
_Oh relaxe. Ta tante a été charmante, elle m'a permis de venir jusqu'ici, rien que pour savourer ce moment de te voir en si belle tenue.
S'en était trop, beaucoup trop pour moi. Il constata mon énervement.
_Je venais juste t'inviter à dîner ce soir en famille. C'est ma mère qui demande à te voir, elle t'avait vu de dos lorsque je te raccompagnais hier, c'est la raison de ma visite. Je passerai te chercher à 18 h. Sois à l'heure stp.
Sa mère ? Quoi ! Il ne me laissa pas le temps de répondre puis sortit de ma chambre sans même savoir si j'étais d'accord ou pas. Ça avait l'air d'être un ordre plutôt que d'être une invitation. Une invitation ? Pourquoi ça tombe sur moi mon Dieu. Je refermai la porte puis je pris une douche rapide avant de rejoindre ma tante au salon.
_Salut Tata.
_Oui ma puce ? Tu m'excuses déjà d'avoir laissé ce si charmant jeune homme rentrer dans ta chambre, il m'a séduit et je n'ai pas résisté.
Je me mis à rire. Ma tante, c'est tout elle !
_Euh... Okay... Pour ce soir...
_Oh oui je le sais ne t'inquiète pas et amuse-toi bien.
Je vois. Tout était déjà décidé sans mon accord. Mais je fus au moins soulagé de ne pas avoir eu le fardeau de demander la permission. Steeve est vraiment fou !
Je m'installai auprès d'elle, elle regardait une émission de téléréalité et je pris part à son divertissement en profitant de son pop-corn.
Une fois l'émission finit, je m'allongeai totalement sur le divan. Ma tante était déjà partie faire les courses. Je réfléchissais bien à ce que je pourrai bien me mettre ce soir. Ça m'intriguait que la mère de Steeve veuille me voir. Je me posais mille questions et l'angoisse commençait à prendre place. J'avais un peu peur. Je me demandais comment allait se passer la soirée. Et si elle ne m'aime pas ? Et si elle me dit de m'éloigner de son fils ? Enfin pourquoi elle me dira de m'éloigner de lui ! Je me fais des films. J'ai trop regardé de feuilleton sans doute. Calme-toi Stella, c'est juste un dîné et non une présentation à la belle-famille. Mais qu'est-ce que je raconte moi ! Bref arrêtons d'y penser. Ça fait juste deux mois que je connais Steeve et on a déjà tissé une belle amitié. Enfin, c'est le seul ami que j'ai ici si seulement Sarah n'avait pas changé du jour au lendemain on aurait pu bien s'entendre peut-être.
J'ouvris les yeux après quelque temps à réfléchir au différent scénario qui pouvait bien m'attendre ce soir lorsque j'entendis du bruit provenait de l'entrée ça doit sans doute être Diana. Je me redressai et vis Jules qui était rentré dans le salon. Sa présence me rendait nerveuse. Il s'approcha du fauteuil et prise place juste à côté de moi. L'atmosphère était pesante. J'avais du mal à régulariser ma respiration.
_Tu es belle ce matin
J'aurai aimé qu'il ne parle pas. Qu'il se taise. Je me sentais encore plus mal dans ma peau et son regard pervers ne me facilitait pas la tâche.
_Merci.
Je me levai aussitôt pour rejoindre ma chambre. J'en pouvais plus. Je ne supportais plus de rester dans la même pièce que lui. Je sentais son regard sur moi et ça m'écœurait.
Une fois dans ma chambre, je m'assurai que la porte soit fermé à clé avant de me jeter sur mon lit. Je voulais penser à autre chose, sortir ce regard malsain qui me lançait de mon esprit. Je pris mon téléphone pour essayer de joindre Karl. Il ne décrocha pas. Il était déjà 15h et j'avais encore trois bonnes heures à passer ici. Ma chambre était trop étroite pour moi. J'avais du mal à respirer avec l'angoisse qui était déjà à la phase terminale de son apogée.
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J'aurai pas dû (Partie 1)
RomanceC'est fou ! La vie nous révèle des facettes qu'on aurait aimé ne pas voir, ne pas sentir ce sentiment douloureux lorsque l'amour se brise, lorsqu'on tombe dans une attirance interdite.