Chapitre 33

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<<Si la vie pouvait être rose tous les jours, si le bonheur et la quiétude pouvaient planer chaque seconde sans se défaire un instant du temps,  l'univers allait sans doute perdre son équilibre.>>

Je me réveille ce matin en pleine forme et désireuse de profiter de la belle journée qui s'annonce. Je me lève du lit et je me dirige dans la douche. Je prends mon bain et ressort de la douche en m'attardant un instant devant le miroir. Mon ventre avait grossit et cette sensation était à la fois bizarre et remplissait mon cœur d'une petite joie. J'admirais encore ce ventre avant de me choisir une robe évasive et simple pour la porter. Mon objectif de la journée, c'est de profiter du jardin qui fait rêver. Je me dirige à la sortie de l'entrée principale lorsque je me fais interrompre dans mon élan par Alex.

_Bonjour demoiselle, vous ne prenez pas votre petit déjeuner ? demanda-t-il poliment.

_Bonjour Alex, euh oui, je le prendrai dans le jardin. répondis-je sagement.

_Vos désirs sont des ordres. répliqua t-il.

Je souris et je continuais mon chemin. Une fois au jardin, l'air frais et l'odeur des roses étaient agréables pour mon plus grand bonheur. Je pouvais distinguer les différents types de fleurs et toute l'harmonie qu'il y'a entre elles pour donner cette belle et fascinante vue. Mais aussi, les différents oiseaux très petits et beaux qui apportaient leurs magnifiques voix pour rendre ce lieu merveilleux. Je tournais encore un peu dans le jardin avant de prendre place sur le canapé du jardin. Quelques minutes plus tard, Alex apporta mon petit déjeuné et le posa sur la petite table. Je le remerciai et je m'empressai de calmer la faim qui gagnait du terrain. J'avais presque fini mon repas lorsque Karl apparu soudainement. J'étais heureuse de le voir, mais il y avait quelque chose en lui qui avait changé. Il n'était plus le même qu'hier et son ora ne présentait rien de bon. Il resta immobile, me fixant froidement ce qui augmenta ma gêne et me fit frissonner. Il était devenu aussi froid que de la glace. Et la pression en moi gagnait du terrain. Il s'approcha de moi silencieusement et me fit lever du canapé par le bras maladroitement.

_Aïe tu me fais mal ! hurlai-je désespérément.

Il empoigna mes deux bras de sorte à restreindre mes mouvements puis, il embrassa fougueusement mon cou. Il introduisa sa main sous ma robe ce qui me fit émettre un cri de surprise et de désir, puis il  me relâcha en me laissant avec une respiration saccadée.

_Lui, tu le désirais bien plus ? demanda t-il avec de la noirceur dans le regard.

_Karl s'il te plaît je...

_Tu l'aimais ? demanda-t-il plus sévèrement.

L'atmosphère avait pris une autre couleur. Et je sentais de la colère dans son regard, une colère qui ne m'avait pas montré auparavant. Je fus tant tétanisée que confuse dans mes sentiments.

Il soupira en levant un bras, puis, il forma un coup de poing et relâcha son bras  comme pour m'indiquer qu'il en avait marre. Il quitta les lieux sans m'adresser un regard. Son amour pour moi était désormais proportionnel à toute la haine qu'il pouvait éprouver. J'avais créé un monstre, je le voyais bien dans son être froid. Et le pire, c'est que j'étais impuissante face à ce mal qui le rongeait  un peu plus chaque jour sans que je ne puisse y faire quelque chose. J'avais mal, mais tellement mal que mes larmes ne pouvaient s'empêcher de couler. La douleur que je ressentais était si énorme que mes cris de peine ne pouvaient les calmer.

Plus les mois passaient, plus la seule chose qui m'importait c'était cet être dans mon ventre. Cet enfant qui avait été conçu avec la complicité du destin. Je ne pouvais l'en vouloir, tout était de ma faute, si j'étais restée loin de lui, si je n'avais pas écouté mes émotions, si tout ça n'était pas arrivé, ma relation avec Karl serait sans doute différente. Il ne m'adressait plus la parole depuis ce fameux jour et ne me donnait à peine des regards qui en disait long sur ce qui ressent. Je m'enfermais à longueur de journée dans la chambre, me rendant de plus en plus invisible dans son espace pour éviter son regard foudroyant. Mais cette résolution ne faisait que me faire plus de mal que de bien avec mon état de grossesse. Il faisait venir un médecin personnel qui suivait avec attention et précaution l'évolution de ma grossesse. S'il y avait une autre qui n'avait pas changé en lui, c'était de prendre soin de ma santé avant tout.

Aujourd'hui je décide enfin de quitter la chambre pour prendre à manger dans la cuisine. Je meurs de faim. Je sors de la chambre en marchant le long du couloir qui mène aux escaliers lorsque des bruits provenant du hall d'entrée freinent mes pas. J'entendais la voix de Karl et celle d'une femme qui discutaient. Je décide de m'approcher de la barre des escaliers lorsque je les vis à l'entrée discutant sérieusement.

La femme était grande, blonde, habillée en tailleur avec des talons. Il leva la tête et je reculais espérant qu'il ne m'ait pas vu. Puis je revins à ma position de départ lorsqu'il parla à voix basse à cette dernière.

_(approche)

Elle s'approcha de lui et il l'embrassa, elle répondit à son baiser et il passa ses mains autour de sa taille.

Je ne pouvais plus continuer à regarder cette scène , je  courus jusq'à ma chambre en pleurant et je m'endormis sans m'en rendre compte. La nuit tombée, la faim me réveilla à nouveau et je n'avais pas le choix que de descendre pour ne pas mourir de faim. Je descendis prendre mon repas qui était déjà dressé sur la table à manger. Le ventre rond, J'avais un peu de mal à tenir le plateau pour le faire monter, je me resignais donc à manger sur place.

_Alors on espionne maintenant ?! demanda Karl avec un rictus aux lèvres, satisfait.

Je ne l'avais pas vu venir et tout ce que je ressentais c'était de la colère ! Mais en avais-je le droit de l'en vouloir ? Je ne répondis pas et je mordais à l'intérieur de ma joue une seconde pour faire passer l'envie de pleurer. Puis, je continuais de prendre mon repas en restant silencieuse.

_J'espère  que tu manges bien, tu auras besoin de toutes tes forces. Notre mariage est prévu pour demain et ça se tiendra ici. informa-t-il avant de quitter la pièce  en me laissant dans le choc de cette nouvelle.

J'aurai pas dû (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant