Chapitre 35

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Le soir venu, après que tout le monde soit parti, sauf l'une des invités qui était encore là attira particulièrement mon attention. Elle était brune et portait une robe de couleur bleue. Il s'approcha d'elle pendant que j'étais toujours sur le canapé finissant mon repas que je tenais. Je ne faisais que manger quand l'envie s'en faisait ressentir, c'était aussi ma façon à moi de m'occuper et passer le temps. Il l'embrassa tendrement après l'avoir saisi autour de sa taille, puis, il l'invita à monter dans sa chambre en la regardant s'éloigner. Et moi, choquée et tremblante comme une feuille, le mascara mélangé à mes larmes tâchait ma robe blanche en dégoulinant sur mes joues pâles je n'avais que les yeux qui montrait à quel point ce que je ressentais faisait mal.

Il l'a fixa jusqu'à ce qu'elle s'efface de son champ de vision, puis, il se retourna vers moi. Il posa son regard sur moi, l'air de rien, en mettant une main dans les poches et en utilisant l'autre main pour se les passer dans les cheveux avant de le mettre lui aussi dans les poches.

Il me fixa d'un look presque compatissant avant d'entamer la discussion.

_Tu ne croyais tout de même pas que j'allais te toucher avec ce ventre ? lâcha-il banalement.

Puis, il me tourna le dos prêt à rejoindre son invitée. Le mal que je ressentais devenait immense et je perdais presque le contrôle de moi. Une rage indescriptible était désormais prégnante. Et tout ce que je voulais c'était d'en finir avec toute cette souffrance ce qui me poussa à me lever brusquement en posant mon assiette sur le divan, pleurant.

_Pourquoi te marier ? Pourquoi te donner autant de mal?! Karl ! criais-je à gorge déployée au fur et à mesure qu'il s'éloignait.

Il s'arrêta brusquement. Sans faire un pas de plus et un court silence prit place. Une drôle de sensation m'envahissait et j'eus la chair de poule. Mes larmes ne cessaient de couler et mon être dans toutes ses dimensions était affaibli par toutes ces électrochocs.

_Je ne mérite pas ça, tu ne mérites pas de rester avec moi pour la vie après tout ça. Tu trouveras une autre qui tombera amoureuse de toi, qui t'aimera et ne te décevra pas. Une autre qui pourra conquérir ton cœur et tu l'aimeras comme tu m'as aimé. Finissons-en maintenant je t'en prie.

_Assez ! dit-il en faisant volte-face, me regardant le regard meurtri.

J'eus un sursaut de frayeur.

_Tu veux savoir comment le cœur finit quand il aime ? dit-il exaspéré.

Il regarda à la hâte autour de lui à la recherche de quelque chose. Puis, il enjamba soudainement vers une table où était posé un pot de fleur neuf qui servait de décoration pour le mariage. Il poussa avec impétuosité le pot qui se brisa en mille morceaux et le bruit des fragments me fit trembler avec vivacité.

_Voici comment il finit ! ajouta-t-il avec sarcasme.

Je baissé la tête honteuse.

_Il finit juste en miette, comme ces morceaux. Tu n'as pas une seconde idée de ce que signifie ce mot ! Tu n'as pas idée de ce que ça fait d'aimer, alors ne t'avise plus jamais de me prononcer ce mot!

J'étais au bout de ma vie, immobile avec une respiration saccadée le regard vide, la tête qui ne réfléchissait plus, le cœur qui ne pensait plus, faisant face à mes transgressions sans pouvoir me justifier. il me fixa encore quelques secondes avec haine avant de poursuivre son chemin. Quant à moi, je ne pensais plus, tout semblait était dans ma tête. Instinctivement, je mis les deux mains sur mon ventre en marchant inconsciemment pour rejoindre l'une des chambres qui se trouvaient à l'entrée, réservé pour les invités. J'ouvris l'une des portes pour trouver un refuge en prenant soin de refermer la porte toute tremblante. Je pris ensuite la direction du lit en ressassant toute la haine qu'il éprouvait pour moi. Les images défilaient sans cesse, et sa voix résonnait en boucle dans mon esprit me laissant toujours autant dans ce même état de stupéfaction. Je m'avançai à pas de robot en direction du lit avant de prendre place sur celui-ci en me recroquevillant comme une feuille autant que mon ventre me permettait de le faire. 

J'aurai pas dû (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant