Chapitre 29

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Je me réveille dans une pièce assez spacieuse et de fond blanc. Je me rendis compte d'où c'était en balayant du regard la pièce qui contenait des matériaux d'hôpitaux. Puis, je me souvins de Karl, il était bien présent avant que je m'évanouisse. Mon cœur commença à paniquer de nouveau et je me lamentais intérieurement. Puis, je l'apercu à travers la petite vitre qui laissait voir l'extérieur. Il échangeait avec le docteur. Il retourna sa tête légèrement et me fixa étrangement. J'apercevais à peine les traits de son visage derrière cette vitre qui me compliquait la tâche. À la suite de sa conversation avec le docteur, il poussa la porte et entra dans la pièce avec un papier en main. Puis, il s'approcha de moi toujours avec ce regard presque assassin. J'essayais de garder mon calme en me demandant bien qu'est-ce qui pouvait le mettre dans cet état.

_Karl? dis-je faiblement en resserrant le drap sur le lit d'hôpital.

_Comment as-tu pu Stella ? demanda-t-il d'une voix grave et d'un ton presque maîtrisé.

_Je... Qu'est-ce qu'il y a ?

J'étais effrayée par son regard dur et la colère qui se lisait sur son visage. Il jeta le papier qui était dans sa main sur mon lit. Je le regardais hésitante et dans l'incompréhension avant de récupérer le papier. Je le dépliai et me rendit compte qu'il s'agissait d'un test de grossesse. Il était positif. Je mis l'autre main sur ma bouche pour étouffer mon cri lorsque je me rendis compte du contenu. Mes larmes coulaient automatiquement sans s'arrêter et Karl me regardait avec une haine légitime.

_Tu me déçois tellement ! Comment as-tu pu ? Dis-moi ? Je n'aurai jamais imaginé un seul instant que tu...

_Karl je suis...

_La ferme ! hurla-t-il

Mon corps entier tressaillit et les passants furent alertés par son cri. J'avais tellement honte de moi et désespérée par cette situation. Je pleurais à chaude larme, encore et encore, ne sachant pas quoi faire pour réparer tout ça.

_Tu as osé faire ça ? Tomber enceinte d'un autre ? Stella, c'est à toi je parle ! cria-t-il de nouveau ce qui me fit sursauter.

Je fermais les yeux prise de peur. Je ne l'avais jamais vu dans cet état et je crois que cette colère sera irréversible. Il se retourna et pris la direction de la porte. Il s'arrêta devant celle-ci et tourna le poignet.

_Ta mère est morte. annonça-t-il dans une froideur remplit de chagrin. Dépêches toi, on part d'ici. Tes affaires sont déjà dans la voiture. ajouta-t-il sèchement.

Cette nouvelle déchira en profondeur mon âme. Je pleurais de plus belle en suffoquant. Il s'apprêtait à sortir de la pièce puis, il arrêta son geste. Il reprit son souffle avant de poursuivre.

_J'ai promis à ta défunte mère de t'épouser.

Il tourna son visage de sorte à me laisser voir sa face de profil.

_Et je tiendrai parole. ajouta-t-il avant de sortir de la pièce. En claquant fortement la porte ce qui me fit frisonner de frayeur.

Ma tante accourra auprès de moi après le départ de Karl. Elle me prit dans ses bras pendant que c'était uniquement la nouvelle de la mort de ma mère qui me mettait dans cet état. Mes sentiments étaient confus et mes douleurs confondues. Elle caressa mon dos et pleura en silence.

_Je suis vraiment désolée ma puce. dit-elle en se détachant de moi.

_Karl m'a fait comprendre qu'il t'emmène ce soir et j'ai apprêté tes affaires. Je passerai dire un adieu à ma sœur dès que possible. Je te promets de prendre un congé et ne pas te laisser seule dans cet état(...)

Elle continuait de parler mais mon cerveau avait perdu le fil de la discussion. J'étais comme déconnectée de l'instant présent et mes oreilles semblaient ne plus capter ses mots malgré ses lèvres qui bougeaient.

_Viens je t'emmène à la voiture. continuait-elle en me toucha le bras ce qui me ramena à la réalité.

Elle essuya mes larmes avec un mouchoir qu'elle tenait et je me levais du lit sous son regard inquiet et endeuillé en récupérant le test de grossesse. Je le plie en 4 sans qu'elle soit au courant du contenu. On sortit de l'hôpital en avançant vers une limousine noire que nous indiquait le chauffeur de Karl. Arrivé à la limousine, ma tante me fit un au-revoir en me serrant dans ses bras. Ce qui me fit pleurer de nouveau. Je ne voulais pas que cette étreinte s'arrête. Après plusieurs minutes, elle me lâcha et Karl descendit de la limousine en m'ouvrant la portière, m'indiquant de monter. Il s'adressa brièvement à ma tante en la prenant dans ses bras pour la réconforter. Puis, il ne me jeta aucun regard avant de reprendre place dans la voiture. Je pris place à mon tour la peur au ventre et le chagrin dans l'âme. Une fois installée, on se mit en route. Je restais dans ma bulle en pleurant en silence. Je n'osais pas affronter son regard ni sa colère. On arriva dans un endroit où son jet privé nous attendait pour le décollage. On prit l'avion et on arriva bientôt dans sa demeure quelques heures de trajet qui me semblaient être une éternité.

Une fois chez lui il ne m'adressa ni la parole ni un regard. Il me laissa planté là, au milieu du salon, dans cet endroit qui avait gardé tant de souvenirs. Je fondis en larme et bientôt je me retrouvais au sol à bout de force. La nuit progressait, la pièce devenait sombre et le sol glacé ne semblaient pas m'intimider. Je m'endormis sans m'en rendre compte épuisé par toutes ces émotions.

Le lendemain, le soleil frappait légèrement mes paupières qui étaient devenues lourdes. Je me frottais délicatement les yeux en essayant de les ouvrir malgré cette lumière qui me donnait des maux d'yeux. Je me levais du sol difficilement quand toutes les émotions endormies se sont réveillées à leur tour pour me rappeler ma pénitence.

J'aurai pas dû (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant