Chapitre 28

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Ça fait maintenant deux mois que je n'ai plus de nouvelle de Steeve et deux mois que je souffre en silence perdu dans ce chaos ne sachant pas où m'orienter pour me sortir de ce gouffre. Plus rien n'est comme avant et les seules fois où j'ai espéré le revoir ne serait-ce que de loin, mon vœu n'a jamais été exaucé.

Je crois bien que je l'ai brisé et je m'en veux terriblement. Il ne fait plus signe de vie et ça m'inquiète. Je fais violence sur moi-même pour ne pas débarquer chez lui. Même si j'en ai grandement envie pour me rassurer qu'il va bien parce que mes vaines tentatives de le joindre par téléphone m'inquiète davantage. Je tombe toujours sur le répondeur et rien d'autre. Et cette situation empire et m'étouffe parce qu'il me manque ? Quoiqu'il en soit, je n'arrive plus à supporter cette situation.

                                 ***

Aujourd’hui, je décide sur un coup de tête de partir chez lui après mes cours de l'aprèm. Je dois me rassurer qu'il va bien et continuer ma petite existence loin de lui.

Je prends un taxi et j'arrive chez lui en un temps record. Je m'avance au niveau de la grille qui rend cette demeure spectaculaire. Je jette des regards à l'intérieur espérant dénicher un petit signe de vie, mais rien. Ça fait maintenant plus d'une demi-heure que je suis dans cette même posture sous le soleil qui est de moins en moins tendre ! Je décide de pénétrer la demeure après tout je ne suis pas une étrangère et je sais comment l'ouvrir ! Je rentre dans la grande cour le cœur battant et hésitant. Je joue nerveusement avec mes doigts. Bon sang ! Qu'est-ce que je fous ici?! Me réprimandais-je intérieurement. J'étais à présent sur le pas de la porte et le stress prenait de plus en plus d'ampleur. Je n'y arrivais pas, c'était plus fort que moi et toutes les émotions s'entremêlaient. Je mourrais d'envie de le revoir et d'un autre côté, je me disais que c'était mieux ainsi. Qu'on s'habitue à cette nouvelle vie tous les deux. Pendant que je pêchais encore dans mes pensées, la porte s'ouvrit ce qui me fit rater un battement de cœur. J'étais tétanisée, angoissée, et qu'est-ce que j'avais bien lui dire. Plus la porte s'ouvrait largement pour me laisser voir l'intérieur plus mon cœur battait de plus en plus vite et ce calvaire dura quelque seconde.

_Oh bonjour jeune fille, euh Stella, c'est bien ça ?

_Euh oui madame. répondis-je en forçant un sourire.

J'étais à la fois déçue que ça ne soit pas Steeve, mais aussi heureuse de la revoir. Elle est si charmante.

_Heureuse de te revoir. Alors que puis-je faire pour toi ?

_Euh... je...je suis là pour Steeve je...

_Steeve?

_Euh oui ? dis-je en faisant une drôle de tête... Pourquoi cette question ? me demandais-je intérieurement

_Ça fait maintenant deux mois qu'il a décidé de rejoindre son père en Espagne pour poursuivre ses études. Je pensais qu'il te l'avait dit, son départ était précipité et il avait promis de t'appeler pour t'informer.

Oh non... C'est pourquoi il m'avait appelé et j'ai... Arh... Je détourne légèrement la tête pour ne pas montrer ma frustration. Je m'en veux tellement !

_Tout va bien ? demanda-t-elle curieuse

_Oui, merci. mentis-je. Je crois que je vais y aller. Je retourne à l'université j'étais juste de passage. continuais-je.

_ Je peux te déposer je m'apprêtais à sortir.

_Non ça va. Ne vous dérangez pas je préfère la marche.

_Ça ne me dérange pas du tout. Allez allons-y ! dit-elle en refermant soigneusement la porte.

Nous montâmes dans sa voiture et elle me descendit à l'université.

_Je lui dirai que tu es passée à la maison. Ça lui fera sûrement plaisir. dit-elle en me faisant un petit clin d'œil.

Je souris timidement

_Merci beaucoup. dis-je d'une petite voix avant de rejoindre mon cours de ce soir.

Après mes cours, je sors des classes et ma tante passe me chercher à l'université. Elle avait remarqué ma dépression de ces derniers mois et me remontait le moral comme elle le pouvait. Mais aujourd’hui, ma tristesse se fait encore plus ressentir.

_Salut Tata. dis-je lorsque je m'installai dans la voiture.

_Salut ma puce. Comment fut ta journée.

_Je regardai dans le rétroviseur déprimé.

_Bien. dis-je en essayant de cacher ma peine.

Elle démarra la voiture et on arrivait bientôt à la maison.

Une fois à la maison, je montai pour déposer mes affaires et je redescendis de si tôt pour rejoindre ma tante. Elle était en cuisine.

_Hum ça sent bon qu'est-ce que tu fais aujourd’hui ?

_Des pattes et du poulet rôti.

_Je crois que je vais me régaler je meurs de faim. dis-je en claquant les doigts.

Après que le repas soit servi je m'installai et elle fit de même. C'est dans une bonne ambiance qu'on se servit l'une l'autre le repas. J'avais vachement faim. On dégusta le repas et elle me regarda en rigolant de la façon dont je m'empiffrais. Après le repas, je ressentis un léger malaise, un vertige soudain.

_Stella tu vas bien ? me demanda ma tante lorsqu'elle se rendit compte de mon état.

_Euh oui je suppose, c'est... C'est juste la fatigue.

_D'accord, monte te reposer tu en as besoin.

Je lui souris.

_Merci Tata.

Je pris le chemin des escaliers lorsqu'on toqua à la porte. Je me retournai lorsque ma tante sortit de la cuisine pour ouvrir la porte d'entrée.

_Bonsoir Madame.  dit l'homme à l'entrée.

_Oui bonsoir Monsieur, que puis-je faire pour vous ?

Il discutait et j'entendais faiblement leur échange, mais la voix me semblait familière. Puis je n'entendis plus rien et l'homme rentra dans la maison. Mon cœur rata un battement et la panique pris le dessus lorsque je m'aperçus de qui j'avais en face de moi.

_Karl? l'appelais-je en tremblant.

_Salut Stella. dit-il d'une voix fragile.

_Karl. marmonnais-je

Je fus prise de vertige une seconde fois et je perdis connaissance, il accourra de si tôt pour maintenir ma tête pour qu'elle ne heurte pas la première marche de l'escalier.

J'aurai pas dû (Partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant