Chapitre 27 - 1 + 1 = 3

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Lucrèce grimaça une fois de plus alors qu'elle sentit ses entrailles se contracter. Depuis trois bonnes heures qu'elle était réveillée, c'était la seconde fois que cette douleur la frappait. Adossée contre la planche de son lit, elle observait Radburn qui dormait encore profondément à côté d'elle. L'aube allait bientôt percer l'obscurité de la nuit et Mérille s'éveiller. Quant à elle, c'était une journée de plus qu'elle passerait alitée en attendant l'arrivée tant désirée de leur enfant. Elle avait déjà ressenti quelques douleurs la veille qui ne l'avaient pas alarmée. Cependant, elle commençait sérieusement à croire qu'elle aurait enfanté d'ici le lendemain...

Les premiers rayons solaires se faufilèrent dans les interstices du volet, illuminant le visage endormi de son mari. Ses boucles brunes nimbées d'une lueur dorée lui donnaient envie d'y fourrager. Il était tellement séduisant ! Elle avait hâte qu'il ouvre les yeux pour qu'elle se noie dans leur vert. Ne pouvant plus résister à la tentation de le toucher, elle caressa sa joue rugueuse et remonta jusqu'à ses cheveux en désordre. Comme il était tourné vers elle, elle avait une vue parfaite sur son torse ferme qui se soulevait lentement au rythme de ses respirations.

- Mon amour... Je crois qu'aujourd'hui sera le jour où tu deviendras papa... murmura-t-elle, tout en passant ses doigts entre ses mèches.

Elle savait pertinemment qu'il ne l'entendait pas mais elle ressentait le besoin de lui parler. Voilà deux semaines qu'ils étaient mariés et elle pouvait affirmer qu'elle n'avait jamais été aussi heureuse. Épouser cet homme était la meilleure décision qu'elle avait prise jusqu'à ce jour.

- Je t'aime tellement...

Lucrèce aurait aimé se pencher pour l'embrasser, hélas, son état ne le lui permettait pas. Radburn remua légèrement, signe qu'elle allait le réveiller sans le vouloir. Elle voulut reculer sa main mais celle de son époux attrapa gentiment son poignet.

- Je t'aime aussi, ma perle...

- Pardonne-moi, mon amour, je n'avais pas l'intention de te réveiller.

- Ne t'excuse pas, ma douce, je dois aller travailler.

Lucrèce était déçue mais elle savait qu'ils avaient besoin de ce travail. Si Radburn commençait à le délaisser pour rester à ses côtés, ils n'arriveraient jamais à vivre correctement. Certes, l'homme avait accumulé une petite fortune grâce à ses expéditions de sauvetage mais s'il restait près d'elle sans rien faire, il risquait d'éveiller les soupçons chez les villageois et il s'agissait bien de la dernière chose qu'ils souhaitaient.

- Embrasse-moi avant de partir, mon amour.

Lucrèce sourit timidement en regardant son époux dans les yeux. Ce qu'elle ne pouvait plus faire spontanément, elle était obligée de le lui demander, ce qui retirait un peu le charme du moment.

Les lèvres de Radburn s'étirèrent à leur tour tandis qu'il se redressait sur un coude.

- J'y comptais bien, ma perle.

La future mère frissonna d'anticipation, désirant ardemment que tous les jours de sa vie commencent de cette manière. Quoique, en y réfléchissant bien, elle se débarrasserait volontiers de la douleur et du manque de sommeil... Elle oublia bien vite ses craintes quand la bouche de son mari s'écrasa sur la sienne. Elle geignit contre ses lèvres, lui donnant par là l'accès à sa langue qu'il fit danser. Désormais complètement assis, Radburn enlaça sa femme, caressant son ventre amoureusement. L'accouchement était imminent maintenant, et il se désolait de devoir s'absenter. Il ne se pardonnerait pas de manquer la venue au monde de son enfant. Bien qu'il n'en avait pas parlé à Lucrèce, il souhaitait plus que tout être présent, autant pour elle que pour le petit être qui allait voir le jour. Ne voulant pas la quitter, Radburn traça un sillon de baisers sur la peau pâle de son épouse, passant de sa joue à son cou. Il souleva ensuite son vêtement de nuit afin de dévoiler sa peau tendue. Radburn n'eut aucun remord à remonter la chemise plus que nécessaire, lui laissant ainsi tout le loisir d'admirer la poitrine pleine de sa femme. Incapable de résister à la tentation qu'elle représentait, il déposa un baiser sur chacun de ses tétons avant de poursuivre sa descente tout le long de son ventre.

Son trésor le plus précieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant