Chapitre 6 - Le rêve continue

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Radburn ne trouvait pas le sommeil. Cela faisait des heures qu'il tentait de percer le plafond de son regard, la tête de son amante reposant dans le creux de son épaule. Leur étreinte avait été puissante et délectable, bien au-delà de ses espérances. Le désir qu'il éprouvait pour elle tiraillait encore son bas-ventre. Loin d'être rassasié l'homme n'avait qu'une envie : recommencer. Cette situation étant terriblement inhabituelle, Radburn essayait en vain de chasser ce souhait qui commençait à le rendre fou. Tourmenté, il ferma les yeux et inspira profondément, s'exhortant au calme. Mais ce fut le moment que choisit la jolie Lucrèce pour remuer et ouvrir les paupières. Sans qu'elle s'en aperçût, elle remonta sa tête dans son cou, le heurtant de son souffle tiède et appuya sa main contre son torse. Bien qu'il ne voulait pas la brusquer, Radburn vit une occasion d'assouvir une nouvelle fois son désir...

- Radburn ?

La voix endormie de la jeune femme résonna dans ses oreilles avant qu'il eût pu faire le moindre geste. 

- Oui, petite perle.

Dans la pénombre, il distingua ses lèvres s'étirer adorablement. Puis, sans qu'il s'y attendît, Lucrèce se redressa et enjamba son corps de façon à se retrouver assise sur lui. Aussitôt, son membre se réveilla, excité par cette position plus que suggestive. 

- Avez-vous conscience de jouer à un jeu dangereux, petite perle ? l'interrogea-t-il.

La jeune femme se contenta d'hocher la tête, tout en se mordillant la lèvre inférieure. Les paumes plaquées contre ses pectoraux, les cheveux tombant en cascade le long de son visage penché vers lui, Lucrèce commença à onduler des hanches. Sa peau laiteuse nimbée d'or par la lueur faiblarde de la bougie presque entièrement consumée l'appelait désespérément. N'étant qu'un homme, Radburn laissa parler sa faiblesse et vint saisir de ses lèvres les tétons dressés de son amante. Le juron qui s'échappa de sa bouche le fit sourire intérieurement mais, bien vite, la couverture qui séparait leurs corps devint un obstacle frustrant. Le pirate, touché par un regain d'énergie colossal, souleva la jeune femme d'un bras pour jeter la couverture au sol. Son membre palpitant tressauta davantage quand les fesses de Lucrèce se posèrent sur lui. Frappée par un élan de bravoure étranger, elle remua lascivement pour faire monter la pression. Radburn ne pouvait pas supporter une seconde de plus cette torture et décida de reprendre le contrôle. D'un geste expert, il guida son sexe vers l'antre déjà dégoulinante de la jeune femme et se glissa en elle aussi facilement que dans du beurre. L'étroitesse insupportablement délicieuse de son intimité le poussait dans ses retranchements. Bien incapable de retenir son plaisir, ses grondements toujours plus bruyants se répercutaient dans la cabine. Et bien que ses hommes avaient l'habitude de l'entendre s'abandonner aux plaisirs de la chair, il était bien content de les savoir dans les bras de telle ou telle donzelle dans un des bouges de la ville. Les sons, tantôt aussi imperceptibles qu'un murmure tantôt aussi rauques que ses grognements, qu'émettait la jolie Lucrèce n'appartenaient qu'à lui. Personne d'autre n'aurait le loisir de les entendre, oh cela non, et encore moins d'admirer cette déesse perdue parmi la foule fade des bonnes gens. Perturbé par le besoin de possessivité qui venait de le heurter, il ordonna à son esprit de se focaliser sur l'union de leurs corps. Et cette directive ne fut pas difficile à suivre... Les seins lourds de son amante se balançaient inlassablement au gré des mouvements verticaux qu'elle entreprenait. Et ses mèches brunes esquissaient d'étranges dessins captivants à mesure que leurs boucles tanguaient et glissaient le long de ses épaules frêles.  

Lucrèce découvrait de nouvelles sensations au fur et à mesure qu'elle explorait les différents revers de cette position. Ainsi exposée, elle se sentait totalement maîtresse de son destin et cette impression lui donnait le courage de se défaire de ses entraves de jeune fille douce. Cette nuit, au contact de ce ténébreux pirate, Lucrèce faisait s'exprimer la jeune femme avide de plaisir tapie au fin fond d'elle-même. Et c'était grisant ! Cependant, le souffle de plus en court de son amant lui indiqua qu'il était sur le point de craquer. Il était clair qu'il n'était pas accoutumé à être relégué au second plan et qu'il n'avait pas la moindre intention de l'être. C'est tout de même avec un hoquet de surprise qu'elle se retrouva sur le dos, les cuisses écartées par les mains caleuses de Radburn qui, le regard sombre, la fixait sans ciller. Ses profonds mouvements de va-et-vient menaçaient la jeune femme d'éclater en un million de particules de plaisir incandescentes. Haletante, la peau moite, Lucrèce se laissa complètement porter par les vagues de la jouissance qui se rapprochait toujours un peu plus. Elle était affamée, sans cesse en quête des sensations exquises que lui faisait ressentir le séduisant Radburn. Quand elle avait ce genre d'idées en tête, Lucrèce ne se reconnaissait plus. Toutefois, elle savait qu'il s'agissait seulement d'une part d'elle-même depuis longtemps enfouie qui ne demandait qu'à s'exprimer. Et ce soir, elle ne voyait aucun inconvénient à la laisser parler... 

Submergé par le plaisir, Radburn mettait toute son énergie dans ses coups de reins, les yeux posés sur la poitrine volumineuse de son amante. Alors qu'il se sentait sur le point de jouir, une pensée des plus délicieuses vint taquiner son esprit. Le plaisir montant crescendo, il n'hésita pas une seconde de plus avant de retourner la jeune femme sur le ventre. Sa croupe affriolante offerte à lui, il poussa un grognement digne d'une bête sauvage. Envoûté par cette vision enchanteresse, il caressa ses fesses avant d'y frotter son sexe tressautant tendu à l'extrême. Les gémissements étouffés de Lucrèce parvinrent jusqu'à lui et lui firent prendre conscience qu'il ne souhaitait pas voir sa semence se répandre sur sa peau. Non. Ce qu'il désirait c'était de voir l'intimité poilue de la jeune femme déborder de son foutre. Du moins cette fois-ci. Alors, le ventre de Lucrèce toujours à plat contre la paillasse, il agrippa ses hanches fermement et s'immisça en elle d'une poussée. Avec la sensation d'être encore plus étriqué qu'il y a quelques minutes à peine, sûrement à cause des jambes bien serrées de la jeune femme, Radburn s'évertua, de plus en plus rapidement, à donner ses meilleurs coups de boutoir. Et ce fut sans aucune surprise que Lucrèce explosa en un cri perçant tandis qu'il se déversait en elle dans une plainte presque douloureuse. Délesté, pour le moment, d'une tension qui mettait ses nerfs à rude épreuve, Radburn admira son œuvre avant de cueillir entre ses bras chauds son amante étourdie. Epris par un élan de tendresse, il déposa un baiser sur son crâne, tout en les allongeant confortablement sur la couche en pagaille. Une fois que la jeune femme eut repris ses esprits, il ferma les yeux afin d'apprécier pleinement les petits cercles qu'elle traçait distraitement sur sa poitrine. 

- Dites-moi que tout ceci n'est pas un rêve, l'entendit-il murmurer.

Baissant les yeux sur son visage encore rougi par la jouissance, il répondit :

- Tout ce que nous venons de vivre est bien réel, petite perle...

Comme à la fois soulagée et horrifiée, la jeune femme retint sa respiration avant d'exhaler un soupir tremblant. Radburn se dit qu'elle venait enfin de prendre la mesure de la situation. En d'autres termes, ce soir, elle venait d'offrir sa pureté à un parfait inconnu, autrement dit lui, et elle risquait d'avoir de gros ennuis si cela s'ébruitait. Radburn en vint presque à éprouver des regrets d'avoir été si égoïste, de n'avoir pas assez insisté pour qu'elle considère la situation dans son intégralité. Enfin. Ce qui était fait était fait et il n'y avait plus aucune possibilité de retour en arrière.

- À quoi songez-vous ?

La voix de Lucrèce le ramena immédiatement au moment présent. 

- Regrettez-vous ? finit-il par lâcher, torturé à l'idée d'être une source de déception pour son amante.

Jamais il ne s'était senti aussi vulnérable après une nuit d'amour et c'était absolument déconcertant. 

Hors d'elle, Lucrèce se releva pour le confronter. Afin qu'il prenne conscience de ce qu'elle ressentait. Cette nuit avait été fantastique. Jamais elle ne s'était sentie en pareille adéquation avec son corps, avec son âme, avec elle-même. Et elle s'adonnerait à de tels ébats encore et encore s'il s'agissait du moyen pour que les sensations qu'elle avait ressenties reviennent l'enivrer.

- Bien sûr que non, voyons ! Je... je... enfin... C'était la plus belle soirée de toute ma vie ! avoua-t-elle en criant. 

Ebahie par sa propre explosion de sincérité, Lucrèce se recula légèrement. Pas le moins du monde dérangée par sa nudité, elle finit par se blottir entre ses grands bras musclés. Elle ignorait pourquoi elle ressentait le besoin pressant d'être collée à lui mais cet homme lui avait fait quelque chose, elle en était certaine. Elle ne le connaissait que depuis quelques heures mais elle était déjà profondément attachée à lui... Il s'agissait d'une des raisons pour lesquelles elle ne regrettait pas leurs étreintes passionnées. Se donner à l'homme qu'elle aimait avait toujours été l'un de ses rêves et les sentiments qu'elle éprouvait la confortaient dans son idée de l'avoir accompli. Enfin presque... Parce que, non seulement elle n'était pas éperdument éprise de cet homme, mais lui ne ressentait rien d'autre pour elle qu'une incroyable attirance. 

Satisfait de sa réponse franche mais remarquant qu'elle s'était égarée dans le tourbillon de ses pensées, Radburn plaqua ses lèvres contre les siennes. A son plus grand plaisir il la sentit se détendre et s'abandonner dans ce baiser. Sans attendre, leurs langues valsèrent furieusement puis se cajolèrent délicatement, les laissant à bout de souffle. Appréciant attentivement la nudité de sa partenaire, Radburn ne désirait plus qu'une chose : s'emparer de ses mamelons et unir son corps au sien une fois de plus. Maintenant qu'il était persuadé que la jeune femme ne regrettait rien, plus rien ne l'empêchait d'étancher sa soif à l'infini... 

Son trésor le plus précieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant