Chapitre 1 - Un mystérieux pirate

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Bienvenue !

J'espère que vous apprécierez cette nouvelle histoire qui change de l'ordinaire. Je tiens à préciser que je ne respecterai pas forcément tous les éléments historiques. J'écris uniquement pour moi et pour vous. Je ne cherche pas la perfection.

J'aimerais vos avis alors surtout n'hésitez pas (et sur la couverture que j'ai pris plaisir à faire aussi !) !

Phantom Rider

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Lucrèce était épuisée mais elle se devait de continuer. Son père était un homme exigeant, très exigeant, et si elle ne rentrait pas immédiatement, elle ne pourrait jamais assurer le service du soir. Bien que c'était son père qui lui avait ordonné d'aller chercher quelques miches de pain supplémentaires, il ne tolérerait aucun retard. Son auberge, c'était son plus précieux trésor. Il avait mis des années, avec sa mère, à réunir les fonds nécessaires à sa construction alors il en prenait le plus grand soin, veillant à ce que tout se déroule à merveille. Il fallait dire que les affaires étaient bonnes. Située dans une ville portuaire, la Maison de la Sirène attirait bon nombre de marins en escale et de voyageurs en tous genres. Elle tenait son nom d'une vieille légende populaire selon laquelle, un jour par an, la nuit du solstice d'été, on entendait le chant hypnotique des sirènes qui cherchaient à faire sombrer les hommes formant l'équipage des bateaux qui venaient de lever l'ancre pour la bonne saison. Créatures maléfiques et bien plus laides que ce que l'on pensait, elles désiraient charmer les hommes pour mieux les voir mourir. Enfin, ce conte effroyable n'effrayait pas les clients et c'était le principal. Les cinq miches qu'elle avait réussi à empiler dans son petit panier commençaient à fortement peser sur ses bras frêles quand elle arriva chez elle. Son père l'attendait déjà sur le seuil, les bras croisés contre la poitrine. Grand et encore robuste pour son âge, il intimidait tout un chacun. Ainsi, rares étaient les personnes qui lui cherchaient querelle, même alors qu'elles étaient ivres mortes ou qu'elles trouvaient un moyen de ne pas payer leurs dettes.

- Tu en as mis du temps, ma fille ! s'exclama-t-il, un grand sourire aux lèvres.

- Désolée, père, il y avait beaucoup de monde sur la place !

Quand il se rendit compte des difficultés qu'elle éprouvait à porter son panier, il vint l'aider et pénétra dans la salle. D'une taille considérable et assez obscure, elle était occupée par une dizaine d'individus aussi différents les uns que les autres. L'avantage d'avoir grandi dans un tel milieu, c'était que Lucrèce était confrontée à toutes sortes de cultures. Une fois, un équipage entier d'hommes venus des pays d'Orient avait séjourné dans leurs quelques chambres. La jeune femme avait été surprise par leurs vêtements colorés et très différents de ceux qu'elle était accoutumée à voir.

- Où est mère ? demanda-t-elle à son père.

Habituellement, elle se trouvait déjà là, derrière le comptoir ou occupée à nettoyer les tables.

- Elle se repose, elle ne devrait plus tarder.

Lucrèce avait à peine prononcé ces mots que les grincements de l'escalier qui s'élevait jusqu'à l'étage lui indiquèrent la présence de celle qui lui avait donné la vie. Belle comme une fleur d'été, elle était la fierté de son père. Lucrèce avait hérité de ses traits, à la grande satisfaction de l'homme. Tout comme sa mère, ses cheveux bruns cascadaient jusqu'au creux de ses reins, ses yeux couleur de l'océan fascinaient chaque personne qui avait la chance de les admirer et son visage aux traits fins enchantait tout un chacun.

Enfin, il fallait revenir sur l'histoire particulière de sa mère. Marie Royer, de son nom de jeune fille, Marie de la Roche En Verde, était née marquise au sein d'une famille noble. Or elle avait commis l'irréparable pour une jeune fille de sa condition : elle était tombée amoureuse d'un garçon d'écurie au service de sa maison, son père, Pierre Royer, et s'était enfuie avec lui pour vivre une vie simple. Longtemps recherché et poursuivi par la maison de la Roche En Verde, le couple avait fini par trouver la paix espérée, ici, dans cette petite bourgade au bord de la mer appelée Mérille, bien loin des terres parentales. Et surtout, les années avaient passé et désormais considérée comme trop âgée, souillée, et la plus grande honte de la famille, Marie n'avait plus aucune valeur à leurs yeux, plus aucune place dans leur rang. Lucrèce avait toujours su l'histoire de ses parents, s'émerveillant de la puissance de leur amour chaque fois qu'ils prenaient la parole pour la le lui raconter, bien au chaud nichée dans sin lit. En grandissant, elle s'était souvent égarée dans ses rêves, trop accrochée à l'espoir de faire un jour une aussi belle rencontre. Une rencontre décisive qui changerait le cours de sa vie. Mais désormais en âge de se marier, Lucrèce devait bien admettre que ce genre d'histoire était d'une rareté sans nom et qu'elle n'aurait pas la chance de se laisser porter par les douces vagues de l'amour véritable. Ce qu'elle avait de mieux à espérer était de faire la connaissance d'un homme bon qui la traiterait comme son égale et pas comme une moins que rien, qu'elle apprécierait et qu'avec un peu de chance, elle finirait par aimer.

Son trésor le plus précieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant