✪ Luna ✪ [Bucky Barnes]

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Plongée dans ma lecture plus que passionnante, je n'entends pas les grands fracas contre ma porte.

Je ferme sèchement mon livre, exaspérée, me lève du carrelage froid et attrape le premier couteau de cuisine qui me passe sous la main, méfiante.

Les coups contre ma misérable porte ne cessent pas.
S'ils continuent, ils vont la détruire. Je ne peux pas me permettre un nouvel achat, vu les circonstances actuelles et mon compte en banque totalement à sec...

- Wood, on sait que vous êtes là ! crie un homme de l'autre côté de la porte d'entrée. On veut juste vous parler, laissez-nous entrer !

« Juste parler » ? J'ai un doute...

Je n'ouvre pas, place mon couteau dans un étui contre ma cuisse et saute par la fenêtre de ma cuisine.

Atterrissage tel un bébé veau à trois pattes, et me revoilà en train de courir.
Encore et encore.
Je fuis.
Je ne sais faire que ça de toute façon.

Oh, je ne me suis pas présentée ! Luna Wood, enchantée. Je ne vais pas vous conter ma vie maintenant, je suis un peu occupée là, mais promis, je vous raconte plus tard.

Je cours toujours entre les rues de ce quartier malfamé de New-York.
Pour vous la faire courte, je suis recherchée. Mais pas par n'importe qui, là est le problème. Je suis recherchée par une organisation terroriste néonazie -si je peux me permettre- du nom de H.Y.D.R.A. Ne me demandez pas ce que ces initiales signifient, je n'en ai aucune idée, mais ça doit être un truc étrange du genre : Horrible Yéti Démoniaque et Réellement Affamé.
Enfin bref, je suis sûre que vous en avez déjà entendu parler, c'est obligé.

Ils me veulent dans leurs rangs depuis que j'ai environ neuf ans, et là, j'en ai vingt-deux. Alors imaginez-vous fuir des centaines de personnes pendant à peu près treize ans. Je vous jure que ce n'est pas une vie facile que je mène, mais je ne me plains pas, il y a toujours pire que soi.

Je m'arrête de courir après un petit quart d'heure, pour être sûre qu'ils ne me trouvent pas. Ce qui est cool avec cette vie quelque peu mouvementée, c'est que j'ai un cardio d'enfer à force de courir !

D'après mon téléphone (enfin ce qu'il en reste) il est vingt et une heure passé, et je suis seule, dehors dans les rues sombres et morbides de New-York.
Mais ça va aller, pas de quoi s'affoler...

De toute façon, ce n'est pas moi qui crains les gens, c'est les gens qui me craignent.
Voilà ma philosophie ; être redoutée. Au moins on me laisse tranquille...

Je vais devoir changer d'appart, encore. Il a pas mal tenu celui-là, peut être un mois ou deux. Je ne suis jamais restée très longtemps dans une habitation, je suis très nomade étant donné ma situation.
Le problème c'est que je n'ai pas beaucoup d'argent et travailler est un peu compliqué pour une femme comme moi, alors je ne peux pas me permettre de vivre dans des petites maisons de luxes avec une piscine et un labrador.
J'ai été caissière, pendant un temps, mais quand un agent d'H.Y.D.R.A s'est ramené à ma caisse, j'ai été un peu surprise. Donc les fils de pute dans son genre mangent aussi des pâtes ?

Enfin, je vis dans des taudis, des ruines des fois, ou même dehors quand je n'ai pas le choix. Peut importe où je crèche, ce sera toujours mieux que dans le QG d'H.Y.D.R.A, croyez-moi...

J'erre dans les rues encore quelques heures et décide de retourner chez moi rapidement.
Je rentre par la fenêtre de la cuisine, comme je l'ai fait pour sortir, et remarque que ma porte a été enfoncée une fois de plus. Mes affaires ont été fouillées et la maison est sans-dessus-dessous.

Je souffle et rassemble le plus gros de mes affaires, c'est-à-dire des livres, des vêtements et quelques effets personnels, rien de bien sorcier.
Je fourre tout dans un sac, prends l'argent qu'il me reste en liquide -c'est à dire pas grand chose- ainsi que de quoi me nourrir et je sors, par la porte cette fois-ci.
Oui, je peux être une personne distinguée quand je le veux.